Joueurs autonomes : L’histoire de Bethel-Thompson peut-elle éclipser celle de Mitchell?

TORONTO – Nous y sommes : il reste moins d’un mois avant l’ouverture du marché des joueurs autonomes dans la Ligue canadienne de football (LCF).

En novembre dernier, les Tiger-Cats de Hamilton ont mis la main sur les droits du quart-arrière Bo Levi Mitchell, dans le but de démontrer que le vétéran passeur serait l’une de leurs priorités en tant que remède potentiel à leur décevante saison 2022 – qui s’est terminée par une défaite en demi-finale de l’Est contre les Alouettes à Montréal.

Au cours de la semaine précédant le match de la Coupe Grey, Mitchell a pris la pose avec des partisans portant des chandails numéro 19 aux couleurs des Tiger-Cats, il a rencontré les têtes dirigeantes de la formation de Hamilton pour amorcer quelques discussions, et il a alimenté les multiples scénarios des autres membres du panel de l’émission CFL on TSN, alors qu’il avait été embauché pour analyser la rencontre opposant les Argonauts de Toronto aux Blue Bombers de Winnipeg.

Les Tiger-Cats ont été inhabituellement tranquilles afin de remettre sous contrat leurs possibles joueurs autonomes jusqu’à maintenant. Soit ils préparent quelques coups fumants lors de l’ouverture du marché, soit ils attendent – plus probablement – la décision de Mitchell : enfilera-t-il l’uniforme de la formation ontarienne en juin prochain, ou cherchera-t-il du boulot ailleurs dans la LCF?

Avec son curriculum vitae, il est facile de comprendre pourquoi Mitchell détient la clé qui ouvrira toutes les autres portes lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, à la fois pour les Tiger-Cats et pour les huit autres formations de la LCF. Mais l’on peut se demander, cependant, si la décision d’un autre quart-arrière du circuit, au cours de la saison morte, ne pourrait pas créer des ondulations encore plus importantes dans le paysage de la LCF au cours des prochains mois.

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Selon certaines rumeurs, Bethel-Thompson aurait choisi de faire de la saison 2022 sa dernière dans la LCF. Peut-il réellement prendre sa retraite après avoir mené le circuit pour les verges par la passe et comme champion en titre de la Coupe Grey?

Les valeurs (orientées vers la famille) et le profond processus de réflexion de Bethel-Thompson influenceront toujours davantage ses décisions que le temps de jeu qu’il pourrait obtenir ou que le statut de son prochain contrat. Mais comme Kelly est considéré comme une étoile montante de la LCF par de nombreux observateurs qui aiment effectuer ce genre de projections, les plus grosses histoires à la position de quart-arrière pourraient être écrites à Toronto plutôt qu’à Hamilton.

Si Mitchell ne conclut pas d’entente avec Hamilton, il s’agira d’une expérience ratée. De plus, cette stratégie aura peut-être coûté à l’équipe quelques-uns de ses propres possibles joueurs autonomes, ainsi que d’autres athlètes qui auraient peut-être voulu se joindre aux Tiger-Cats pour avoir la chance de disputer le match de la Coupe Grey devant leurs partisans en 2023. Jusqu’à présent, Mitchell n’a été un membre des Tiger-Cats que sur papier. Aussi maladroit que cela puisse paraître, Dane Evans est toujours tout à fait capable de rebondir et de guider cette équipe sur le terrain.

Si Bethel-Thompson décide d’aller de l’avant et de se consacrer entièrement à son rôle de père – un rôle dans lequel il s’épanouira assurément lorsqu’il aura choisi d’accrocher ses crampons –, les Argonauts devront rapidement lui trouver un remplaçant et devront mettre la main sous tout autre joueur capable d’occuper un poste au sein de leur formation en 2023.

Si McLeod Bethel-Thompson se retire en amont de la saison 2023, le poste de quart-arrière numéro un des Argonauts de Toronto reviendra-t-il à Chad Kelly? (Kevin Sousa/LCF.ca)

Kelly a assurément montré de belles choses en 2022, et son style de jeu intimidant créera sans doute des moments dignes d’intérêt. Cependant, la saison de la LCF et la position de quart-arrière dans le circuit canadien sont beaucoup plus une question de stabilité et de performances constantes qu’une question de moments forts individualistes et de sensations fortes.

Perdre les services de Bo Levi Mitchell, c’est perdre ce qui aurait pu être. Perdre les services de McLeod Bethel-Thompson, c’est perdre ce qui est.

Malgré les doutes constants, les tentatives de le remplacer ou les suggestions – même dans la gloire du championnat – selon lesquelles Bethel-Thompson n’a pas suffisamment contribué au succès de son équipe lors d’une saison au cours de laquelle elle a remporté la Coupe Grey, Bethel-Thompson a donné aux Argonauts exactement ce dont ils avaient besoin en 2022.

Avec son possible départ, certains ont des réserves quant à la capacité des Torontois de faire face à l’adversité sans ses paroles respectées et teintées de stabilité et de leadership à la fin de chaque séance d’entraînement du club ou de discours d’avant-match.

Bien entendu, les deux hommes pourraient conclure de nouvelles ententes avec leur équipe respective. Là où ça devient intéressant, c’est si Mitchell et Bethel-Thompson signent de nouveaux contrats et que nous voyons le champion en titre de la Coupe Grey affronter celui qui a soulevé le précieux trophée à deux occasions avec les Stampeders de Calgary. Le quart-arrière partant ayant présentement le plus d’ancienneté au sein de la division Est, contre le nouveau venu de l’Est, qui a aussi été la kryptonite, en saison régulière, des équipes de l’Est pendant une grande partie de la dernière décennie.

Tout et n’importe quoi restent possibles à quelques semaines du chaos que représente l’ouverture du marché des joueurs autonomes, alors que les deux hommes évaluent leurs options. Et puis, qu’arrive-a-t-il à votre avis?

D’après une chronique de Marshall Ferguson publiée sur CFL.ca.