Christian Bender/LCF.ca
TORONTO – Lorsque les Argonauts de Toronto sont parvenus à venir à bout des Alouettes de Montréal, à domicile, lors de la finale de l’Est en novembre dernier, les exploits du quart-arrière McLeod Bethel-Thompson ont eu un rôle important à jouer.
Son efficacité dans les zones profondes en finale de l’Est contre les Tiger-Cats de Hamilton un an plus tôt avait causé la perte du vétéran passeur. Elle avait aussi fait ressortir des problèmes aux quatre coins de la formation, lors d’une journée s’étant terminée en queue de poisson pour Bethel-Thompson et les Argonauts : les Tiger-Cats ont remporté le match et sont retournés à Hamilton pour y accueillir le match de la Coupe Grey.
En 2022 – sa dernière campagne dans la Ligue canadienne de football (LCF) –, il a tout fait en son pouvoir pour demeurer sur le terrain. Lors d’un revers de la semaine 3 contre les Lions de la Colombie-Britannique, il a contre son gré été retiré du match au profit du substitut Chad Kelly, qui goûtait pour la toute première fois au football de la LCF. Au cours d’une scène qui allait se répéter quelques fois avant la fin novembre, Bethel-Thompson s’est emporté le long des lignes de côté, sa passion pour la compétition étant pleinement exposée à tous les partisans, à tous ses coéquipiers et à tous ses entraîneurs.
Bethel-Thompson ne craignait pas de laisser transparaître ses émotions. C’est ce qui a permis à celles et ceux qui l’entouraient de croire de plus en plus au leadership du numéro quatre à Toronto, lors de chaque caucus après les séances d’entraînement, lors de chaque interaction dans les salles de réunion et lors de chaque célébration d’après-touché.
Alors que les principaux sujets de discussion aux quatre coins de la LCF portaient sur la situation des quarts-arrière à Calgary, sur l’émergence du quart-arrière Nathan Rourke en Colombie-Britannique et sur la possible troisième conquête de suite de la Coupe Grey de Winnipeg, Bethel-Thompson et les Torontois ont tout simplement continué de progresser et se sont dirigés vers leur éventuel couronnement en tant que champions de la 109e Coupe Grey.
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À travers tout cela, il a reçu plus de remises que n’importe quel quart-arrière au Canada (1014). Il a d’ailleurs été le seul passeur à franchir le cap des 1000 remises la saison dernière, ce qui signifie que les Argonauts n’ont jamais vraiment eu à déterminer un plan pour le remplacer, même si tout le monde savait que Chad Kelly ne s’était pas joint à la formation torontoise pour s’établir en tant que quart-arrière substitut. Lorsque Bethel-Thompson a annoncé la semaine passée ses intentions de quitter la LCF pour rester au sud de la frontière, plus près de sa famille, tout en continuant de poursuivre son rêve de jouer professionnellement au football, le nom de Kelly a été le premier à être prononcé en tant que probable quart-arrière partant des Argonauts en 2023. Cependant, il n’est pas la seule option.
Kelly a un style de jeu impétueux et agressif. Son départ au cours de la semaine 21, à domicile, contre Montréal ressemblait à une expérience scientifique. À tout moment, les éléments ajoutés semblaient pouvoir provoquer une explosion, mais chaque jeu était susceptible de provoquer une réaction.
C’est généralement le cas pour les jeunes passeurs américains qui apprennent le jeu de la LCF. Mais Kelly vient avec un degré supplémentaire d’intensité, de robustesse et de talent, et rares sont ceux ayant obtenu une chance comme celle que Bethel-Thompson vient d’offrir à son substitut.
En raison du résultat du plus récent match de la Coupe Grey, et d’une fructueuse faufilade du quart-arrière en temps critique, Kelly est vu par plusieurs comme le remplaçant incontestable de Bethel-Thompson. Il est facile, cependant, de se souvenir d’un nombre limité de remises, dont bon nombre lors de matchs de saison régulière sans enjeux, et de se souvenir des bons coups plutôt que des mauvais.
Chad Kelly a effectué une importante course lors du match de la Coupe Grey, et plusieurs voient en lui un excellent potentiel en tant que quart-arrière partant (Kevin Sousa/LCF.ca)
Si Kelly remporte le rôle de quart-arrière numéro un, il devra faire preuve de persévérance à travers les hauts et les bas qui accompagnent la lecture de plus de 1000 remises, comme Bethel-Thompson l’a fait la saison dernière. Et c’est sans oublier le rôle de « leader dans le vestiaire » qui accompagne automatiquement le seul joueur capable de changer à lui seul le résultat d’un match.
Plus profondément au sein de la charte des positions, on retrouve un jeune espoir prometteur du nom de Ben Holmes, qui roulera sa bosse l’an prochain, mais qui ne devrait probablement pas être propulsé au sommet de la charte dans un avenir rapproché. Et d’autres quarts-arrière avec de l’expérience dans la LCF se retrouvent toujours sur le marché des joueurs autonomes.
Lorsque Bethel-Thompson a répondu aux questions de la presse à la suite de la victoire de son club en finale de l’Est l’an dernier, il était assis droit et fier avec sa fille sur ses genoux. Il offrait ainsi un aperçu d’un papa et d’un époux fier, qui faisait visiblement de son mieux pour jongler avec toutes les réalités de ses deux rôles, tout en s’épanouissant dans sa profession.
Il a gagné le droit de poursuivre tous les rêves qu’il veut et de le faire aussi près que possible de cette belle et jeune famille. Son départ signifie que le chaos provoqué par l’ouverture du marché des joueurs autonomes est tout sauf terminé, alors que nous nous préparons à amorcer le mois de mars.
D’après une chronique de Marshall Ferguson publiée sur CFL.ca.