24 mai 2023

Sherstobitoff accentue l’importance de la santé mentale au camp des Argonauts

Laurel Jarvis/Guelph Gryphon Athletics

GUELPH – Si un joueur de la Ligue canadienne de football (LCF) se blesse, plusieurs membres du personnel médical sont là pour l’aider à se rétablir.

Pour une élongation des ischio-jambiers ou pour une blessure à un genou, les thérapeutes et les médecins sont là pour le soutenir. Des physiothérapeutes et des entraîneurs de force et de conditionnement l’aideront à récupérer.

Mais si ces mêmes joueurs commencent à ressentir du stress, de l’anxiété ou de la dépression, l’aide peut ne pas être aussi facile d’accès.

Aider à combler cet écart est un objectif pour Sara Sherstobitoff, psychothérapeute agréée par l’Ordre des psychothérapeutes agréés de l’Ontario (CRPO), qui participe au camp d’entraînement des Argonauts de Toronto dans le cadre du programme Femmes au football de la LCF, présenté par KPMG.

« Je pense qu’il est intéressant de réfléchir à la façon dont la santé physique a toujours eu la priorité sur la santé mentale », a souligné Sherstobitoff. « Si un athlète se blesse à l’épaule, il y a des thérapeutes sportifs sur les lignes de côté, ils ont accès à un médecin. »

« Cependant, si un athlète éprouve de l’anxiété sur le terrain, ou s’il éprouve des ennuis de santé mentale, on ne lui accorde souvent pas le même poids. Mais, en réalité, les santés mentale et physique sont tout aussi importantes et jouent toutes les deux un rôle dans la performance d’un athlète. »

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Sara Sherstobitoff, une psychothérapeute et partisane de football depuis plusieurs années, donne un coup de main en travaillant auprès du quart-arrière Ben Holmes (Laurel Jarvis/Guelph Gryphon Athletics)

Le même athlète qui cherche un traitement pour une entorse à la cheville peut être réticent à parler de sa santé mentale.

« Il existe une variété de facteurs qui empêchent les athlètes de se confier », a expliqué Sherstobitoff. « Des facteurs tels que la socialisation de la masculinité, les normes de genre stéréotypées, la stigmatisation ou la peur d’être perçu différemment par un coéquipier ou par un entraîneur. Il y a aussi des influences sociales et culturelles. »

Pendant le camp des Argonauts, Sherstobitoff s’est entretenu avec plusieurs joueurs qui avaient été libérés. La plupart ont dit que cela faisait partie du travail ou que c’était une situation qu’ils avaient vécue auparavant. Elle a souligné qu’il y a un psychologue du sport qui offre des séminaires de psychologie du sport aux joueurs au camp d’entraînement.

« C’est en fait normal de dire que vous vous sentez d’une certaine manière, ou que vous êtes contrarié ou en colère », a-t-elle dit.

« Je pense qu’il est important que les joueurs réalisent qu’ils ont de la valeur au-delà du sport. Ils comptent en tant que personnes, pas seulement en tant qu’athlètes. »

Parler ouvertement des problèmes de santé mentale est devenu plus acceptable dans la société en général. La liste des athlètes qui ont parlé ouvertement de leurs difficultés comprend le nageur olympique Michael Phelps, la vedette du tennis Naomi Osaka, l’ancien des Raptors de Toronto DeMar DeRozan, la basketteuse Kia Nurse et la joueuse de soccer Stephanie Labbe. L’ancien quart-arrière des Lions de la Colombie-Britannique, Michael Reilly, a parlé de ses difficultés personnelles en 2019.

« Lorsque nous prenons la parole, nous montrons aux autres qu’ils le peuvent aussi », a déclaré Sherstobitoff. « C’est tout à fait acceptable de parler à un thérapeute ou d’accéder à des soutiens professionnels, car nous avons tous une histoire. »

« Plus nous verrons cela se produire, plus il deviendra normal d’avoir un professionnel sous contrat dans les équipes sportives. »

Le CRPO explique que les psychothérapeutes autorisés fournissent des services thérapeutiques basés sur le dialogue en utilisant une variété de modalités de traitement pour aider les personnes à soutenir leur santé mentale.

Sur son site web, Sherstobitoff définit la thérapie comme un espace qui permet la réflexion, l’exploration, la découverte et la croissance. La vulnérabilité est accueillie avec compassion et empathie. Elle travaille avec des individus pour créer un espace sécuritaire, où ils sont acceptés, vus et entendus pour qui ils sont exactement.

Originaire de North Vancouver, en Colombie-Britannique, Sherstobitoff a grandi en tant que partisane des Lions de la Colombie-Britannique et a assisté à des matchs avec son père.

Pendant ses études universitaires, elle a occupé différents rôles au sein de l’équipe de football de l’Université Simon Fraser, notamment celle de gestionnaire-étudiante, aidant à l’administration et aux séquences vidéo. Elle a également fait du bénévolat avec Football BC.

Sherstobitoff espère créer un pont entre sa passion pour la psychologie et pour les sports au cours de son séjour avec les Argonauts (Laurel Jarvis/Guelph Gryphon Athletics)

Sherstobitoff a obtenu son diplôme de premier cycle en psychologie de l’Université Simon Fraser et sa maîtrise en éducation et en psychothérapie à l’Université de Toronto.

« Je suis passionnée de football », a déclaré Sherstobitoff. « Un objectif à long terme est de fusionner mon amour du sport et de la psychologie. »

« Depuis que je suis au camp d’entraînement, les joueurs et les membres du personnel des Argonauts ont été ouverts et réceptifs aux conversations sur la santé mentale. »

Le programme Femmes au football de la LCF compte neuf participantes, qui passent un camp d’entraînement avec les équipes de la Ligue. Elles acquièrent des connaissances et une expérience pratique, tout en travaillant dans le football professionnel.

Avec les Argonauts, Sherstobitoff a travaillé auprès des opérations football et du département vidéo, et elle a assisté à des réunions de position.

« Je veux montrer aux Argonauts que je saisis toutes les opportunités qui m’ont été données », a-t-elle déclaré. « J’apprécie profondément la chance qu’ils m’ont offerte. »

« Ce que j’espère emporter, c’est une compréhension approfondie de la LCF et de tout ce qui se passe dans les coulisses, des opérations football au coaching, en passant par les vidéos. J’ai pu obtenir des connaissances de tous ces experts dans le domaine. C’est une expérience unique où je peux créer des liens que je n’aurais pas eus sans le programme Femmes au football. »

L’an dernier, deux participantes au programme ont été embauchées à temps plein dans leur club. Elisha Torraville s’est jointe aux Elks d’Edmonton en tant que gestionnaire des opérations football, et Paige Ottaviano est devenue gestionnaire du festival et des événements de la Coupe Grey pour les Tiger-Cats de Hamilton.

Sherstobitoff a confié qu’elle aimerait trouver un emploi au sein de la Ligue et, dans un monde idéal, l’élargir pour qu’il s’adapte à sa carrière.

« Je saisirais toute opportunité qui se présenterait », a-t-elle déclaré. « La LCF a fait de grands progrès avec les programmes Femmes au football et Diversité au football. »

« Je pense que la santé mentale est assez sous-représentée et qu’on n’en parle pas assez. Je pense que c’est la prochaine pièce du casse-tête. J’espère avoir une conversation vers la fin du camp pour discuter de l’importance de continuer à donner la priorité à la santé mentale dans le football. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.