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29 novembre 2023

Les attentes et la pression élevées sont un privilège pour les Alouettes

La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Un peu plus d’une semaine après être devenus les rois de la Ligue canadienne de football (LCF), les Alouettes de Montréal savent très bien que les attentes et la pression envers l’équipe seront plus élevées en 2024.

Avec un grand pouvoir viennent de grandes responsabilités, et le directeur général Danny Maciocia y voit là un privilège.

Assis à quelques pieds de la coupe Grey, symbole d’une victoire de 28-24 acquise aux dépens des Blue Bombers de Winnipeg dans le match de championnat de la LCF le 19 novembre, Maciocia a admis lors du bilan de la direction des Alouettes mercredi que son plan d’avenir avait été quelque peu bousculé. Il n’échangerait toutefois pas sa place avec les huit autres formations de la LCF.

« Beaucoup de personnes aimeraient avoir ce privilège, a-t-il affirmé dans le vestiaire des Alouettes au Stade olympique. J’aimerais que dans les prochaines années, les gens nous regardent et nous disent que nous sommes la référence. L’organisation et les partisans le méritent, et c’est notre objectif ultime. (L’entraîneur-chef) Jason Maas et moi, nous nous sommes fait la promesse de nous pousser pour rester compétitifs. Nous allons continuer de mettre sur le terrain une équipe qui va nous rendre fiers. »

Bien que bonne, l’équipe qui a été mise sur le terrain pour la première année de ce plan n’était pas nécessairement qualifiée d’aspirante aux grands honneurs par les observateurs. La fiche de 11-7 lors de la première saison sous la tutelle de Maas était encourageante pour l’avenir, mais le conte de fées s’est véritablement concrétisé lors des éliminatoires.

Pendant la saison morte de 2022-23, Maciocia et le département des opérations football avaient dû faire des heures supplémentaires pour trouver des perles rares ou pour identifier des joueurs négligés qui pouvaient encore en donner beaucoup à une équipe. Cette fois-ci, la huitième conquête de la coupe Grey de l’histoire des Alouettes devrait légèrement leur faciliter les choses.

De nombreux joueurs ont eu vent de l’unité qui régnait au sein des Alouettes, et des Québécois pourraient maintenant être tentés de rentrer au bercail.

« Les échos que nous entendons à travers la ligue, c’est que des joueurs aimeraient venir jouer à Montréal. Il y a des Québécois qui jouent ailleurs dans la LCF et qui ont vu ce qui s’est passé sur le terrain et dans le vestiaire. Ils ont regardé le défilé et ils se sont dit qu’ils aimeraient vivre cette expérience. C’est bien d’être dans cet état d’esprit comparativement à il y a 12 mois », a souligné Maciocia.

JOUEURS AUTONOMES

Malgré tous ces éléments positifs, le directeur général doit aussi composer avec un petit casse-tête.

Les équipes championnes sont souvent scrutées à la loupe après leur conquête et des joueurs ou des entraîneurs pourraient susciter la convoitise ailleurs. La LCF étant ce qu’elle est, avec un plafond salarial établi à 5,585 millions $ en 2024, les Alouettes n’obtiendront aucun traitement de faveur même s’ils ont ramené la coupe Grey à Montréal.

Maciocia s’attend à ce que le portrait change un peu, mais il a souligné le fait que tous les joueurs ont manifesté leur désir de revenir avec les Oiseaux. Au passage, il a ajouté que l’équipe n’était plus en mode reconstruction, mais bien en mode répétition.

« Même en revenant d’un titre de la coupe Grey, les équipes ne sont jamais identiques. Ça ne fonctionne pas comme ça, a-t-il dit. Ce que nous devons faire, c’est identifier le noyau et nous assurer de remplir les autres postes. C’est ça notre défi maintenant. Nous voulons répéter, et nous devons prendre les bonnes décisions. Ce ne sera pas possible de garder tout le monde et de respecter le plafond salarial. »

La défensive montréalaise a fait écarquiller les yeux pendant les éliminatoires, et quelques-uns de ses rouages importants se retrouvent maintenant sans contrat, dont les secondeurs Tyrice Beverette et Darnell Sankey, ainsi que le joueur de ligne défensive Shawn Lemon. Maciocia a déjà entamé des discussions avec eux.

« Les trois font partie de notre noyau. L’organisation aimerait qu’ils soient de retour et les trois joueurs aimeraient être de retour, a-t-il noté. Nous avons encore du temps devant nous, mais nous aimerions régler ces trois dossiers le plus tôt possible. Est-ce que c’est faisable? Nous verrons. »

Les trois porteurs de ballon réguliers de l’équipe, William Stanback, Walter Fletcher et Jeshrun Antwi pourraient également être libres comme l’air à partir du 13 février. Stanback a mené l’équipe avec 800 verges au sol en 14 matchs cette saison.

« C’est intéressant dans le cas de William, parce que j’ai reçu un message texte ce matin et nous allons nous rencontrer cette semaine, a fait savoir Maciocia. Je suis curieux de savoir comment il a vécu cette saison et comment il voit son avenir. Nous allons nous asseoir et en parler. »

Avant l’embauche de Maas, quelques entraîneurs des Alouettes avaient signifié leur désir de prendre les commandes de l’équipe. Une bague de la coupe Grey plus tard, et avec Maas bien en selle, l’occasion pourrait se présenter ailleurs. Maciocia n’a pas pu confirmer que tous les adjoints seraient de retour en 2024, mais il s’attend à ce que la plupart d’entre eux reviennent dans le nid.

« Quand tu as du succès, c’est normal que d’autres organisations veuillent embaucher quelques-uns de tes entraîneurs. Pour le moment, je m’attends à ce que la plupart soient de retour et ils sont les bienvenus. Nous n’avons pas reçu d’appel à ce sujet encore et tout le personnel des opérations football est sous contrat en 2024 », a-t-il exprimé.

« C’est le plan, a ajouté Maas concernant le retour de tous ses adjoints. Danny et moi devons cependant discuter de tout ça plus en profondeur. »

Par ailleurs, Maciocia a indiqué que le vétéran joueur de ligne Kristian Matte n’a toujours pas pris une décision concernant son avenir. Âgé de 38 ans, Matte a remis la main sur la coupe Grey après une attente de 13 ans plus tôt ce mois-ci.