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15 juillet 2024

Bourbonnais : Toute bonne chose à une fin

Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – La série de victoires des Alouettes est désormais chose du passé. Jeudi, on aurait dit que les dieux du football s’étaient entendus entre eux pour ne pas laisser Montréal se sauver avec le match.

L’équipe a connu un lent début en attaque. Quand Cody Fajardo est tombé au combat, le château de cartes a semblé complètement s’écrouler. Ajoutons à cela les absents comme Marc-Antoine Dequoy, et les joueurs comme Geoffrey Cantin-Arku et Justin Lawrence, qui ont raté une partie du match. À un certain moment, quand une équipe est privée de six ou sept de ses joueurs réguliers, c’est certain que ça devient difficile de gagner.

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Les unités spéciales des Alouettes ne leur ont pas donné une chance de rester dans la partie. Le spécialiste des retours de botté des Argos Janarion Grant a obtenu plus de 200 verges sur des retours. Le botteur Jose Maltos a raté un placement en début de match. En ce qui a trait à la bataille du positionnement sur le terrain, Toronto a eu l’avantage toute la soirée; les Alouettes ont souvent entamé leurs séquences à l’attaque dans le fond leur territoire.

En remplacement à Cody Fajardo, Caleb Evans n’a pas été mis dans une position facile. Il a souvent dû entamer les séries à l’attaque à l’intérieur de sa ligne de 20, ce qui limite le livre de jeux.

L’entraineur-chef Jason Maas n’a pas voulu en parler après le match, mais, selon moi, il est clair que les Alouettes ont perdu la bataille de la robustesse contre Toronto. Les Argos frappaient fort, ils étaient partout sur le terrain. C’est la première fois cette saison que les Alouettes se sont fait surclasser dans cette facette du jeu.

Maintenant, reste à voir combien de temps ils seront privés de Cody Fajardo. La semaine de congé va faire du bien, mais une blessure à l’ischiojambier, on sait que ça peut prendre du temps avant de guérir.

Contre Toronto, Caleb Evans ne l’a pas eu facile, certes, mais je crois fermement qu’il est un quart-arrière réserviste dans le meilleur des mondes. S’il connait un mauvais début de match contre les Roughriders, le 25 juillet, je ne serais pas surpris que Maas laisse une chance à Davis Alexander, qui est le troisième passeur de l’équipe depuis maintenant trois ans.

L’espoir renait à Winnipeg

Le match entre les Stampeders et les Blue Bombers a été spectaculaire – peut-être même un candidat au titre de match de l’année dans la LCF! Ce qui est drôle, c’est qu’il y a deux semaines, les deux équipes s’étaient affrontées et ça avait été un match ultra-ennuyant. Pas cette fois.

Zach Collaros a connu son meilleur match de la saison contre les Stampeders. (La Presse Canadienne)

Winnipeg avait l’air en mission. Les Bombers n’avaient pas le choix. Ils sont dans une position où ils n’ont pas le choix de gagner des matchs pour revenir dans la course aux éliminatoires.

Ils n’avaient pas encore l’air des bons vieux Bombers qu’on a vus lors des quatre dernières années, mais ils ont assurément fait un pas vers l’avant si on les compare aux premières semaines de la saison 2024. Au début de la campagne, l’attaque ne fonctionnait pas du tout. Cette semaine, c’est vrai, Zach Collaros a lancé deux interceptions, mais, au moins, les Bombers ont été capables de mettre des points sur le tableau.

Quand je vois que Collaros a terminé avec 75 % de passes complétées, et ce, pour 344 verges, ça me rassure, car il connaissait vraiment un mauvais début de saison. Dans ce match-là, comme je l’ai dit, il n’a pas été parfait, mais quand même, je pense qu’on a eu une performance impressionnante. Il a prouvé qu’il pouvait encore prendre le contrôle d’un match.

Pour Calgary, on trouve des moyens de perdre les matchs. On se rappelle que la semaine dernière à Montréal, l’attaque a été anémique en deuxième demie, et ç’a laissé Montréal revenir dans la rencontre pour l’emporter à la toute fin. Cette semaine, ils ont marqué des points, mais la défense a été une passoire pendant une bonne partie du match. Du côté des Bombers, Collaros et Brady Oliveira ont connu de bons matchs, ce qui n’est jamais un bon signe pour l’équipe adverse.

Les Lions imposent leur jeu aérien

La défense des Riders faisait face à son plus gros test de la saison face aux Lions. Elle a appliqué de la pression, réussissant quatre sacs, et elle a réussi deux interceptions. Des statistiques favorables, que toutes les défenses aimeraient présenter.

Cependant, elle a concédé 504 verges à l’attaque des Lions, dont 451 par la voie des airs. Chaque semaine, on regarde les défenses affronter les Lions, et on se dit que la tertiaire ne fait vraiment pas du bon boulot. On commence maintenant à se rendre compte que c’est finalement l’attaque des Lions est vraiment dévastatrice.

Le Montréalais Justin McInnis a connu le meilleur match de sa carrière contre les Riders, amassant 243 verges sur des réceptions et un touché (Jimmy Jeong/CFL.ca)

Les receveurs semblent inarrêtables. Le Montréalais Justin McInnis a connu le meilleur match de sa carrière. Il a réussi 14 réceptions pour 243 verges et un touché! De l’autre côté du terrain, même si Alexander Hollins n’a attrapé que cinq des 14 ballons qui ont été lancés dans sa direction, il a tout même obtenu 83 verges sur des réceptions. Même s’il aimerait revoir certains ballons, Hollins a tout même au l’impact du receveur de premier plan sur le terrain.

Je ne me pose pas trop de questions par rapport aux Riders. Oui, la défense a concédé de gros jeux, mais elle a quand même été solide. Il ne faut pas oublier non plus que c’est une équipe qui joue sans Trevor Harris, son quart-arrière partant. Avec cette défaite des Riders, on n’a maintenant plus aucune équipe invaincue dans la LCF, après six semaines d’activités.

Rien ne va plus à Edmonton

J’ai défendu les Elks souvent, que ce soit dans ma chronique sur LCF.ca ou durant mon balado. J’avoue qu’après la performance contre Ottawa, je n’ai vraiment plus d’excuses à leur trouver.

Il y a une des deux équipes qui revenait d’une semaine de congés et qui jouait à la maison. Il y a l’autre équipe qui a joué à Winnipeg la semaine dernière, qui est revenue chez elle à Ottawa et qui est retournée dans l’Ouest, à Edmonton, pour le match.

Edmonton avait l’air de l’équipe qui avait voyagé et non de celle qui revenait d’une semaine de congé.

Malgré l’incertitude en semaine, Dru Brown a été le quart-arrière partant du côté du ROUGE et NOIR et il a connu son meilleur match de la saison. Trois de ses receveurs ont obtenu au moins 110 verges sur des réceptions. Dominique Rhymes a enfin connu sa première grosse performance de la campagne, après avoir été acquis à gros prix durant la saison morte.

La tertiaire d’Edmonton n’a pas du tout effectué le travail de ce match-là. Les receveurs d’Ottawa ont gagné beaucoup trop de verges après l’attrapé. Mais, malgré tout, les Elks sont parvenus à rester dans le match, avant de perdre dans les dernières secondes, comme ils l’ont trop souvent fait depuis trois ans.

On a encore entendu la foule réclamer Tre Ford en fin de match. Selon moi, McLeod Bethel-Thompson n’est pas du tout la raison des déboires des Elks. Il fait plus de bon que de mauvais depuis le début de la saison. Si le match s’était rendu en prolongation, j’aurais même donné l’avantage aux Elks.

Tenteront-ils d’apporter des modifications au personnel d’entraineurs pour tenter de relancer la saison? À 0-5, ils se sont creusé un très gros. Une seule équipe dans l’histoire de la LCF a réussi à remporter la Coupe Grey après un tel départ : les Lions, en 2011. Je crois cependant qu’avec leur formation, il est déjà trop tard pour les Elks.

Propos recueillis par Félix Galli.