
Arthur Ward/LCF.ca
REGINA – Ne laissez pas Ajou Ajou vous berner.
Sous la personnalité rayonnante du receveur recrue se cache une montagne de motivation et une longue liste de dus à percevoir.
La motivation d’Ajou était sans doute bien présente avant le repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF) du 30 avril dernier. Cependant, après sa sélection au septième tour de l’encan – les Roughriders ont mis la main sur lui au 58e rang des 74 choix possibles –, elle a atteint son apogée. Ajout confie, sans retenue, ressentir une immense gratitude envers le directeur général Jeremy O’Day et envers l’entraîneur-chef Corey Mace pour son opportunité en Saskatchewan; il est également déterminé à montrer à tous ceux qui lui prêteront attention que les équipes de la Ligue ont eu 57 occasions avant lui de s’améliorer en s’assurant de ses services.
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« J’y pense tous les jours. Tous les jours », a déclaré Ajou plus tôt cette semaine, en amont de l’affrontement entre les Roughriders et les Alouettes de Montréal au stade Percival-Molson.
« (Les autres équipes) ont laissé passer une belle occasion. Mais, en fin de compte, c’est une bénédiction. Je suis reconnaissant envers Coach Mace et son personnel, ainsi qu’envers leur confiance, parce que, clairement, les autres équipes n’avaient pas confiance en moi. Je vais donner (aux Roughriders) tout ce que j’ai, c’est sûr. »
Après seulement cinq matchs dans sa carrière chez les professionnels, Ajou profite de toutes les occasions qui se présentent à lui. Appelé à remplacer Kian Schaffer-Baker, qui s’est blessé la semaine dernière, Ajou a réussi quatre réceptions en deuxième demie pour 110 verges dans la victoire des Roughriders aux dépens des Blue Bombers de Winnipeg. Au cours de ses cinq matchs, Ajou a réussi 10 réceptions pour 191 verges. Il a aussi marqué un touché.
Avec le passage de Schaffer-Baker sur la liste des blessés pour six matchs, les membres du groupe de receveurs des Roughriders, dont fait partie Ajou, auront l’occasion de remplacer le deuxième receveur le plus productif de l’équipe.
« Je ne vais rien changer », a déclaré Ajou à propos des semaines à venir. « Je ne vais pas manger un burrito différent au petit-déjeuner ni boire une autre variété de café. Je vais faire la même chose que je fais depuis toujours, et je vais continuer à performer jusqu’au retour de (Kian). La recette est très simple. Je vais simplement aller sur le terrain et jouer pour celui que je considère un frère. »
On retrouve un évident esprit de communauté au sein de cette édition des Roughriders. Cela, combiné à la motivation d’Ajou, semble placer le receveur au bon endroit. À 22 ans seulement, Ajou a effectué ses premiers pas dans la LCF après une carrière universitaire très prometteuse, qui a commencé à l’Université Clemson et qui s’est terminée après des arrêts à l’Université Central Florida et au Garden City Community College, situé au Kansas. Il a participé au camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era, à Winnipeg et il a obtenu un décevant chrono de 4,85 secondes au sprint de 40 verges. Les équipes se posaient des questions sur ses multiples arrêts dans les rangs universitaires. Elles remettaient en question son engagement envers le sport. Sa valeur en prévision du repêchage en a alors pris un coup. Dave Naylor de TSN a noté cette semaine que trois équipes, à la suite du camp d’évaluation, avaient indiqué à Ajou qu’elles ne le sélectionneraient pas lors du repêchage.
Three @CFL teams indicated to his representative that he was off their board, they would not consider selecting him … https://t.co/ErOr0NGkjM
— Dave Naylor (@TSNDaveNaylor) July 24, 2024
« Dès le départ, connaissant son historique avant d’atteindre le repêchage, on ne savait pas vraiment quel genre de joueur on allait obtenir. Je pense que c’est la seule raison pour laquelle il a été choisi aussi tard », a mentionné l’entraîneur des receveurs des Roughriders, Marquay McDaniel, à propos d’Ajou. « Quelqu’un qui va à l’Université Clemson avec une bourse d’étude complète et qui obtient du temps de jeu dès sa première année, vous savez que les capacités sont là… Personnellement, j’ai été impressionné dès le premier jour. »
McDaniel, un vétéran de 10 saisons dans la LCF qui a été membre de l’équipe d’étoiles de la LCF (2013) et qui a remporté la Coupe Grey (2014), a vu Ajou se frayer un chemin dans une attaque dans laquelle il avait lui-même joué, et il a été impressionné par la connaissance de la recrue des rôles de chacun des receveurs. Ajou a été déplacé à l’intérieur, au poste de demi inséré, pour la première fois la semaine dernière lors de la blessure subie par Schaffer-Baker, et il n’a semblé avoir aucun problème à s’ajuster.
« Sans aucune répétition à l’entraînement, il a sauté sur le terrain et on aurait dit qu’il avait joué à cette position depuis le début de la saison. Il fait le travail, et on peut voir pourquoi il a autant de succès », a déclaré McDaniel.
Cette semaine, les projecteurs se sont tournés vers Ajou. Vous entendrez davantage son nom lors de la diffusion du match, ce soir, sur RDS (19 h 30 HE). Il a été inscrit au tableau d’honneur de la Ligue comme le meilleur joueur offensif de la semaine 7. S’il continue de faire oublier qu’il n’est qu’un joueur de 22 ans qui amorce sa carrière chez les professionnels, vous continuerez d’entendre le mot « vol » associé à son nom, et plusieurs se gratteront la tête en rependant à sa sélection au septième tour du repêchage de la LCF.
Vous serez un peu en retard à la fête, mais Ajou vous y accueillera tout de même.
« J’ai organisé une petite fête du repêchage. On n’est repêché qu’une fois », a déclaré Ajou à propos de cette soirée du 30 avril dernier. Le natif de Brooks, en Alberta, s’était réuni avec un groupe d’amis et avec des membres de sa famille, dont certains qu’il n’avait pas vus depuis des années. Il voulait un gros groupe avec lui pour marquer le moment. Il a regardé les premiers tours prendre fin, puis la diffusion du repêchage est passée de la télévision au web. Ses invités lui ont demandé ce qui se passait : allait-il être repêché?
« Je voulais que ce soit une soirée inoubliable, c’est sûr », a-t-il déclaré. « C’était très décevant. Mais c’était aussi très révélateur. Ça me motive tous les jours, de savoir qu’il y a des dirigeants qui pensent que je ne peux pas faire le travail. »
« Ils mangent leurs bas maintenant, et je le dis avec respect, évidemment. Je vais me donner à fond tous les jours. Je vais continuer à montrer à tous ces dirigeants pourquoi ils auraient dû me choisir. Je vais montrer à Coach Mace et à tous les partisans des Roughriders que, oui, ils ont mis la main sur un bon joueur et qu’ils ont fait une bonne affaire. Le vol du siècle. Voire le vol de toute une vie. »
"We got a whole room full of selfless people—and when that happens, special things happen."#BuildIt pic.twitter.com/XoIOTD35vf
— Saskatchewan Roughriders (@sskroughriders) July 20, 2024
Ajou a peut-être raison de dire que n’importe lequel des huit autres clubs de la LCF bénéficierait de sa présence en ce moment, mais il a peut-être trouvé un partenaire idéal en Saskatchewan. Lorsqu’Ajou a quitté l’école secondaire Harry Ainlay d’Edmonton pour sa dernière année afin de jouer à la Clearwater Academy en Floride, il partageait une chambre avec le frère cadet de Mace, Jevaun Jacobsen. Cela a pavé la voie à une certaine familiarité de la part de l’entraîneur-chef lorsque l’équipe a sélectionné Ajou au repêchage.
Si vous êtes un partisan des Roughriders ou un partisan de la Ligue, tout simplement, vous pouvez voir que Mace a créé un environnement unique et positif en Saskatchewan. Bien sûr, les victoires aident à soutenir cet environnement – la Saskatchewan affiche un dossier de 5-1 –, mais celui-ci constitue un incubateur parfait pour une recrue, surtout pour une recrue qui n’a pas été en présence de constance, autour de lui, au cours de son parcours universitaire.
« Vous entendez les joueurs parler de passer du temps ensemble, de jouer aux cartes, par exemple, après avoir quitté le stade. De petites choses comme ça, ç’a beaucoup d’importance. Toutes les équipes dont j’ai fait partie ont été soudées en dehors du terrain », a dit McDaniel à propos de ce qu’il a vu jusqu’à présent dans cette édition 2024 des Roughriders. « Quand vous voyez des joueurs de différents groupes de positions passer du temps ensemble, c’est un bon signe. »
« Tout le monde, peu importe la position, est étroitement lié. Je pense que c’est la chose la plus importante », a-t-il ajouté. « Je pense que cela fait des merveilles, alors qu’ils jouent simplement les uns pour les autres. L’énergie, ici… C’est une bonne équipe à côtoyer. »