Kevin Sousa/LCF.ca
MONTRÉAL – Depuis plusieurs semaines, on parle du fait que les Alouettes doivent redresser la barque, surtout en attaque. Ça n’a pas été le cas dans le match de samedi contre les Argonauts de Toronto.
Si on regarde la feuille de pointage finale, oui, ils ont marqué 31 points, et ils ont été dans le match. Ils ont eu des chances de se sauver avec le match, mais ça n’a pas été le cas. C’est donc une première défaite à l’étranger pour les Alouettes cette saison.
Décortiquons un peu les points marqués par les Alouettes lors de la rencontre. Le premier touché du match est survenu après une interception de Dionté Ruffin, qui a ramené le ballon jusqu’à la ligne de 10.
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Plus tard, James Letcher Jr. a réussi un retour de botté pour le touché. C’est 14 points qui ne sont pas le résultat direct du travail de l’attaque.
Aussi, je comprends qu’on jouait sous la pluie battante, mais l’échappé de Dominique Davis en faufilade du quart est le genre de jeu que tu ne veux pas voir en fin de saison.
Durant toute la saison, le discours a souvent été : « Les Alouettes ont commis une erreur X, mais ils ont trouvé un moyen de l’emporter. »
Tout ça finit par te rattraper, et c’est exactement ce qu’on a vu contre les Argos.
Cela étant dit, j’avais moi-même parlé d’une controverse au poste de quart-arrière dans mes chroniques des dernières semaines. Jusqu’à maintenant, Jason Maas a décidé de laisser la chance à Cody Fajardo de retrouver son niveau de jeu du début de saison, et j’ai l’impression que ça va être comme ça jusqu’à la fin de la campagne.
À ce stade-ci du calendrier, tu ne veux pas diviser ton équipe, un peu comme l’on fait les Lions en ayant Nathan Rourke et Vernon Adams Jr. Les Alouettes ne veulent certainement pas recréer cette situation.
Malgré tout, avec la défaite du ROUGE et NOIR, les Alouettes se sont quand même assurés de remporter le championnat de la division Est pour la première fois depuis 2012. C’est un très bel accomplissement, pour lequel les Alouettes méritent qu’on leur lève notre chapeau.
Le ROUGE et NOIR poursuit sa glissade
Parlons-en de ce ROUGE et NOIR, qui s’est incliné par la marque de 29-16 contre les Roughriders de la Saskatchewan, sa troisième défaite en autant de rencontres.
Pour les partisans des Alouettes qui voudraient voir Davis Alexander obtenir plus de temps de jeu, je les invite à regarder les matchs d’Ottawa au cours des dernières semaines. Cette équipe, qui a offert des performances plus que satisfaisantes depuis le début de l’année, semble avoir perdu tous ses repères.
L’entraineur-chef Bob Dyce avait décidé de donner le départ au quart-arrière Jeremiah Masoli contre les Riders. C’était la première fois cette saison que Masoli obtenait un départ alors que Dru Brown était en santé.
Dyce souhaitait créer une étincelle, mais celle-ci n’est jamais vraiment venue.
Le fait que le ROUGE et NOIR ait dû jouer du football de rattrapage durant presque la totalité du match n’a certainement pas aidé Masoli, considérant que Masoli, malgré ses beaux flashs cette saison, n’a presque pas joué au football depuis trois ans.
L’alarme doit retentir à Ottawa. Avec leur niveau de jeu actuel, je ne les favoriserais pas dans un éventuel duel éliminatoire contre les Argos.
Chez les Riders, Trevor Harris a encore très bien fait, obtenant 315 verges par la passe et n’étant victime d’aucun revirement.
Si le ROUGE et NOIR s’écroule peut-être au pire moment, les Riders ont peut-être choisi le meilleur moment pour s’écrouler, en milieu de saison. Ils semblent être en train de se réveiller au bon moment pour redresser leur campagne.
Les Tiger-Cats refusent de plier l’échine
Le match entre les Tiger-Cats et les Lions est la représentation parfaite d’un type de match qu’on voit souvent à ce stade-ci de la saison dans la Ligue canadienne de football, c’est-à-dire un duel entre une équipe qui se bat pour sa survie et une équipe dominante en début de saison qui semble en proie à une crise existentielle.
Les Lions se réveillent ce matin avec une fiche (7-8-0) sous la barre des 0,500 pour la première fois cette saison.
Pour les Tiger-Cats, cette victoire leur permet de rester en vie, autant dans l’Est que dans l’éventualité d’un croisement vers l’Ouest. Ils sont maintenant à quatre points des Argonauts et à deux points des Lions. Rappelons que les Ticats devraient absolument avoir plus de points que les Lions pour prendre leur place en éliminatoires. Dans le cas des croisements, les bris d’égalité ne s’appliquent pas.
Bo Levi Mitchell a encore offert une bonne performance, complétant 34 de ses 40 passes, pour 315 verges, deux touchés et une interception. Il a réussi des passes vers dix receveurs différents lors de la rencontre.
Même si les Ticats devaient rater les éliminatoires, il y aurait beaucoup de points positifs à retirer de cette fin de saison. S’ils n’avaient pas échappé un match ou deux en début de campagne, la situation au classement pourrait être bien différente aujourd’hui.
Les Bombers en mission
Les Blue Bombers ont servi une leçon de football au Elks d’Edmonton, en les battant par la marque de 55-27.
Zach Collaros a disputé son meilleur match de la saison, en complétant un impressionnant total de six passes de touché.
Depuis le début de l’année, même quand les Bombers l’emportaient, on sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait avec cette équipe-là. Ils n’étaient pas capables de faire preuve de constance en attaque.
Après cette victoire contre les Elks, on peut maintenant dire pour la première fois cette année que les Blue Bombers sont la meilleure équipe dans l’Ouest. Je n’ai aucune difficulté à croire qu’ils vont se sauver avec le titre de division d’ici la fin de la saison.
J’avais beaucoup de doutes par rapport à Zach Collaros depuis le début de la campagne, mais ce match-là m’a vraiment impressionné.
Du côté des Elks, c’est très difficile de l’emporter quand tu accordes 34 points en première demie. La défense a été incapable de freiner l’attaque des Bombers.
En prenant en compte que les Elks sont une équipe qui se bat pour une place en éliminatoires après un horrible début de saison, ces deux défaites consécutives contre les Bombers font très mal. On dirait que la magie qui a opéré depuis l’arrivée de Jarious Jackson comme entraineur-chef par intérim est lentement en train de s’estomper.
Propos recueillis par Félix Galli.