
MONTRÉAL – Walter Fletcher ne présente pas les statistiques les plus spectaculaires comme porteur de ballon. Mais c’est en regardant l’ensemble de son jeu qu’on constate que le demi offensif des Alouettes de Montréal s’est bel et bien hissé parmi l’élite de la LCF à sa première saison comme partant.
Fletcher a porté le ballon 141 fois seulement cette saison, le sixième plus haut total de la LCF, pour 764 verges et une moyenne de 5,4 verges par course. Mais Fletcher a aussi été mis à contribution sur le jeu aérien: 71 passes captées pour 682 verges et trois touchés, qui se sont ajoutés à ses quatre majeurs au sol.
«J’ai connu des hauts et des bas, mais j’ai appris beaucoup, a déclaré Fletcher après l’entraînement des siens, mardi. Je pense avoir laissé des verges sur le terrain, mais au final, ‘Coach’ (Jason) Maas et ‘Coach’ (Dave) Jackson m’ont fait comprendre qu’il s’agissait d’une année d’apprentissage et que j’avais gagné leur confiance.
«Dès son arrivée ici, Maas nous a dit que tout le monde allait toucher au ballon, que personne ne serait utilisé 15, 20 fois par match. Au bout du compte, il faut tirer profit de toutes les opportunités. J’attrape bien le ballon et je suis capable de créer des choses sur la passe», a-t-il poursuivi.
L’Américain âgé de 27 ans n’a pas gagné que la confiance de l’entraîneur-chef et de l’entraîneur des demis: Cody Fajardo n’avait que de bons mots à son endroit quand on l’a interrogé sur son nouveau partenaire dans le champ-arrière.
«Chaque fois qu’il a le ballon dans les mains avec un peu d’espace, l’adversaire rate son jeu. (…) C’est bon pour moi de savoir que si mes receveurs sont couverts, alors je peux lui remettre le ballon et il courra 30, 40 verges. Regardez le nombre de touches qu’il a eues cette saison: c’est impressionnant», a souligné Fajardo.
«Il a été un demi complet, et ça commence par la protection contre la passe et sa préparation, a ajouté Jackson. Mentalement, il est toujours prêt. Physiquement, on ne peut lui en demander plus. Ce qu’il apporte également sur le terrain, son dynamisme et sa polyvalence, fait en sorte qu’il est plutôt unique dans cette ligue. Non seulement est-il très efficace au sol, mais ce qu’il a été en mesure d’apporter dans le champ-arrière sur les passes, c’est exceptionnel. Ç’a été excitant de le voir se développer cette saison.»
Maas a été tout aussi admiratif dans ses propos, malgré le départ de William Stanback, puisque le poste ne lui a pas été remis sur un plateau d’argent. Au camp, il y avait notamment Jeshrun Antwi, échangé depuis, Sean Thomas Erlington, acquis sur le marché des joueurs autonomes, et le nouveau venu Stevie Scott III, qui a passé la majeure partie de la saison au sein de l’équipe d’entraînement.
«Je savais qu’il y aurait de la compétition, a dit Fletcher. Mais je savais aussi que j’aurais l’occasion d’obtenir le poste de partant. J’ai baissé la tête, relevé mes manches et me suis mis au travail.»
«Il a fait de l’excellent travail afin d’être prêt dans l’entre-saison et encore davantage pendant la campagne. Il a effectué un boulot remarquable», l’a louangé Maas, qui n’a eu qu’à corriger Fletcher sur son travail en protection de passes.
«Nous n’avons eu que quelques discussions cette saison, au sujet de certains de ses blocs qui n’étaient pas à la hauteur, et ça n’a été qu’un match ou deux. Ce n’est pas par manque de travail, mais en raison de l’exécution. Pour tout le reste, il a tout donné à cette organisation. C’est ce à quoi nous nous attendions, mais c’est une chose d’avoir des attentes et c’en est une autre que le joueur y réponde», a résumé l’entraîneur-chef des Oiseaux.
«La protection sur la passe, c’est sûrement un aspect sur lequel il y avait des interrogations à mon endroit avant le début de la saison, a admis Fletcher. Sur une saison de 18 matchs, vous allez vous faire battre à l’occasion: les gars de l’autre côté sont aussi payés pour jouer au football! ‘Coach’ Maas est venu me voir quand il jugeait que ce n’était pas à la hauteur. Les standards ici sont de réussir chaque jeu. Je suis donc retourné voir les séquences, j’ai travaillé sur ma technique et avec ‘Coach’ Jackson à l’entraînement.»
Fletcher a disputé 17 des 18 matchs des siens cette saison. Ce match raté n’était pas dû à son état de santé, on lui a plutôt demandé de ne pas faire le voyage en Colombie-Britannique il y a deux semaines afin qu’il demeure en santé.
«’Coach’ Maas a une plaque dans son bureau avec le nom de tous les gars qui ont joué 18 matchs: c’est mon objectif de me retrouver sur cette plaque. Je prends soin de mon corps, je me fais masser une fois par semaine et j’utilise les bains chauds et froids. Je sais que la meilleure façon d’être utilisé, c’est d’être disponible, et je fais tout pour l’être», a confié Fletcher.
Mais la meilleure nouvelle dans son cas, c’est qu’il y a encore place à amélioration.
«Je ne crois pas qu’il ait atteint son plafond; on a vu qu’un bref aspect de ce qu’il peut accomplir, selon moi, a affirmé Jackson. Ses moyennes de portées sont déjà avec les meilleurs (joueurs) de la ligue. C’est aussi une façon d’apprendre pour lui, de voir comment son corps allait réagir à la charge de travail. Il a joué plus de 90 % de nos jeux cette saison: je pense que ça en dit long. Maintenant, il pourra progresser avec confiance.»