VANCOUVER – Nick Arbuckle était sur le terrain couvert de confettis du BC Place, portant tous les aspects de sa vie soudainement très publique.
Son uniforme trempé de sueur a d’abord sauté aux yeux, les lumières des caméras de télévision rebondissant sur son visage. À ses pieds, un sac pour bébé, ses jeunes filles, Aaliyah et Ariyah, presque à ses talons, avec sa femme Zakiyyah à proximité. Il y avait de la joie, de la fierté, des larmes. Le poids de la semaine passée et peut-être d’une existence de footballeur construite sur la résilience, peu importe à quel point le jeu tentait de l’éroder, avait été validé en une soirée incroyable et impensable.
On revit toute sa vie jusqu’à ce moment-là, en quelques minutes, dans pareille situation.
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Arbuckle venait d’être nommé joueur par excellence de la 111e Coupe Grey, un jeune, mais expérimenté remplaçant qui prenait la place du partant qui avait remporté le titre de joueur par excellence l’année précédente. Il a mené les Argonauts à ce que beaucoup, en dehors de leur vestiaire, considéraient comme improbable, voire impossible. Il avait lancé 100 passes cette année avant de prendre la place de Chad Kelly pour terminer la finale de l’Est la semaine dernière. Dans sa carrière dans la LCF, il a fait des allers-retours entre Calgary, Toronto, Ottawa, Edmonton, puis de nouveau à Ottawa et finalement cette année, de retour à Toronto. Il a parlé de sa fille aînée qui a vécu dans sept maisons au cours des quatre années de sa vie.
Joueur autonome sans contrat plus tôt cette année, Arbuckle a déclaré cette semaine qu’il était à environ un mois de passer de joueur de football à entraîneur de football avant que les Argos l’ajoutent à leur formation le 19 mai. Presque six mois jour pour jour après sa signature, Arbuckle a lancé deux passes de touchés lors d’une victoire à la Coupe Grey, propulsant les Argos dans le débat des équipes qui font partie des dynasties.
« Je ne pense pas vraiment à ce que cela signifie pour moi, autant qu’à ce que cela signifie pour ma famille », a déclaré Arbuckle à un cercle croissant de journalistes dimanche soir.
Il a vu sa fille aînée se faire des amis en maternelle. Lui et Zakiyyah se sont liés d’amitié avec les autres parents de l’école. « On a une communauté. On a une vie », a-t-il dit.
Avant la semaine dernière, l’avenir était incertain. Maintenant?
« Ça me tuait de penser devoir les déraciner et les faire déménager encore une fois », a dit Arbuckle. « Peut-être que je ne le ferai pas. Peut-être que ma femme pourra garder ses amies et que ma fille pourra garder ses amies à l’école. Et si ce n’est pas le cas, et qu’on fait autre chose, on le fera. Mais c’est juste magnifique de sentir qu’il y a beaucoup d’espoir pour ma famille pour l’avenir. »
Cette sécurité repose sur ce qui pourrait bien être un lien indéfectible avec son entraîneur-chef, Ryan Dinwiddie.
Il y a dix-sept ans, c’était Dinwiddie qui était dans les souliers d’Arbuckle, propulsé au poste de partant pour un match de la Coupe Grey pour les Blue Bombers. À l’époque, Dinwiddie et ses coéquipiers disaient des choses similaires dans la semaine précédant ce match contre les Roughriders de la Saskatchewan. Que le match ne devait pas être plus que ce qu’il était, qu’ils avaient une défense capable de se surpasser, que c’était un match gagnable pour eux. Dinwiddie a lancé trois interceptions dans la défaite des siens.
Dinwiddie a été un partisan d’Arbuckle dès le premier jour, ayant visionné des vidéos de lui à l’Université de la Géorgie, puis lui ayant enseigné les nuances de la LCF à Calgary alors qu’il était l’entraîneur des quarts. Il a fait pression sur l’organisation des Argos pour qu’ils amènent Arbuckle au milieu de leur camp d’entraînement cette année.
« C’était juste génial de partager ce moment avec lui. Je suis tellement heureux qu’il soit un quart-arrière champion de la Coupe Grey. Il le mérite », a déclaré Dinwiddie. « Il a traversé un long chemin et il a fait preuve de résilience. Il n’a pas été placé dans une position favorable, je ne pense pas à Ottawa ni à Edmonton. Je… je lui fais confiance. Je sais qu’il peut nous faire gagner des matchs.
« On a un lien formidable. Il comprend beaucoup de choses sur moi et je comprends beaucoup de choses sur lui en ce qui concerne ce qu’on veut faire sur le terrain de football. On se connaît aussi beaucoup en ce qui concerne notre caractère, qui on est, ce qu’on représente. »
« Je pense qu’on a toujours été liés », a déclaré Arbuckle.
Arbuckle se souvient des cinq ou six dernières semaines de la saison 2016, alors qu’il était membre de l’équipe d’entraînement des Stamps, avec Dinwiddie qui lui enseignait les rudiments de la LCF. Il l’a mis au travail dans la salle de musculation, en faisant des poids et en s’entraînant avec les joueurs de ligne défensive pour améliorer ses poussées lors de ses faufilades du quart. Il se souvient d’être passé d’Ottawa à Toronto en 2021, disant que cela ressemblait à un déménagement en pleine nuit, avec ces courts séjours avec d’autres équipes qui l’ont marqué avant qu’il ne se sente renaître à Toronto cette année.
« Il a pu voir un nouveau moi, un moi qui venait de traverser le désert », a dit Arbuckle.
« En traversant des défis, en apprenant et en grandissant en tant que personne et en changeant en tant que personne, en ayant des enfants et une famille. Il a pu voir le moi qui était enfin prêt à saisir l’occasion et à aider cette équipe à gagner de toutes les façons possibles. »
Dix-sept ans plus tard, Dinwiddie a pu (ou a dû, selon votre point de vue) revivre ce qui a dû être une semaine extrêmement décevante par l’intermédiaire d’un quart-arrière en qui il avait une confiance inébranlable. Arbuckle a livré la marchandise. Ce n’était pas un match parfait, mais c’était suffisant pour soulever un groupe qui s’est révélé être supérieur dans les trois phases du jeu. C’est une validation pour ces deux-là, pour une équipe qui a été écartée tout au long de l’année. Une équipe qui a suscité l’ire des partisans à certains moments et qui a terminé la saison de la manière la plus inimaginable.
Inimaginable pour ceux qui étaient à l’extérieur, du moins.