
MONTRÉAL – On savait McLeod Bethel-Thompson intrigant. Les journalistes montréalais ont découvert jeudi un homme intelligent et curieux, qui a hâte de jouer un rôle de mentor chez les Alouettes et de découvrir Montréal.
«Bonjour. Je suis McLeaod Bethel-Thompson, je suis ‘quarterback’ avec les Alouettes», a lancé en français le natif de San Francisco aux médias réunis en visioconférence.
«Je n’en suis qu’à ma troisième journée sur Duolingo. S’il-vous-plaît, pardonnez-moi; je promets d’être meilleur avec le temps», a-t-il poursuivi dans la langue de Shakespeare.
Ce n’était que le début d’une fascinante entrevue.
Bethel-Thompson est un joueur vedette dans la LCF qui, pas plus tard que l’an dernier, était le partant chez les Elks d’Edmonton, compilant des statistiques plus qu’intéressantes avec 3748 verges de gains en 318 passes complétées. Ses 24 passes de touché ont constitué le deuxième plus haut total de la saison dans le circuit Ambrosie. Malgré tout, il s’amène à Montréal dans un rôle clair de second violon à Davis Alexander. Pourquoi?
«C’est certain que vous voulez jouer. Quand vous êtes un compétiteur, vous voulez être dans le feu de l’action; vous voulez lancer le ballon. Le jour où vous perdez cela, c’est probablement un bon indice que vous êtes prêt à tourner la page, a-t-il admis. C’est certain que j’aimerais me retrouver dans une position de partant, mais ce n’est pas de cette façon que ça s’est passé», a d’abord expliqué l’Américain.
«Du moment que vous signez votre contrat, ce n’est plus à propos de vous, mais à propos de l’équipe. C’est de quelle façon vous pouvez contribuer aux succès du groupe. J’aborderai toujours le football comme si j’étais un partant, mais maintenant, mon rôle sera d’appuyer le groupe de quarts, peu importe qui est le partant. (…) Cette position est la plus difficile dans le sport. Vous avez assez à gérer avec la défense adverse que vous ne voulez pas vous soucier de quelque désir que ce soit des gars derrière vous. Le partant ici aura tout mon appui. Tout ce qui compte, c’est le nombre de victoires que nous décrocherons.»
Celui qui a amassé plus de 17 000 verges par la passe en 70 matchs dans la LCF compte bien faire profiter de tous les trucs du métier à Alexander.
«Davis est le no 1, c’est le choix de l’organisation. Ce sera plaisant d’avoir l’opportunité de l’appuyer. Je devrai d’abord apprendre à le connaître, savoir quel genre de gars il est, de quelle façon il aime être appuyé. Que sait-il? Qu’est-ce qu’il ignore? De l’extérieur, je vois bien que le talent est là», a assuré Bethel-Thompson.
«De l’autre côté, j’ai hâte de découvrir mes nouveaux coéquipiers, d’apprendre à connaître le personnel d’entraîneurs. Découvrir la ville également. Tous ces aspects m’enchantent», a-t-il ajouté.
C’est d’ailleurs sa curiosité envers la ville et ses gens qui lui a donné le goût d’apprendre le français. Une curiosité intellectuelle qui ne date pas d’hier.
«C’est très important pour moi. J’ai des origines familiales variées; je viens d’un petit peu partout. Quand j’étais dans la NFL, ma soeur et moi avons lancé un organisme à but non lucratif au Salvador. Nous avons des origines salvadoriennes, et je retourne souvent au Salvador. Nous y sommes allés six années d’affilée, ma soeur et moi, afin d’apprendre sur nos origines. Nous n’étions pas nécessairement très habiles en espagnol, mais nous en avons appris suffisamment pour avoir des conversations soutenues. De comprendre cette culture et ce qu’elle représentait pour nous nous a fait grandir comme êtres humains», a résumé le principal intéressé.
Il veut ainsi tirer profit au maximum de son passage dans la métropole.
«Quand vous rejoignez une équipe, une ville, je crois que c’est important d’apprendre la langue, la culture et l’histoire qui s’y rattachent. La LCF est tellement sous-estimée en termes de football, pourtant c’est la plus vieille ligue qui existe. Elle est deux fois plus vieille que la NFL et a tellement d’histoire. Ce sont ces villes qui créent cette histoire. J’ai vraiment hâte d’apprendre le français, même si je suis certain que je serai très mauvais. Mais je vais m’améliorer!», a-t-il réitéré.
«Quand vous vous joignez à une équipe, il faut apprendre son histoire afin d’être la meilleure version de vous-même», a-t-il poursuivi.
D’ici le début du camp, à St-Jérôme à la mi-mai, Bethel-Thompson a demandé aux journalistes de lui fournir une liste de leurs endroits préférés à Montréal, qu’il promet de découvrir à fond.