Minas Panagiotakis/LCF.ca
MONTRÉAL – La loyauté du centre-arrière québécois Antony Gosselin ne peut pas être contestée.
Le natif d’Otterburn Park a été choisi par le ROUGE et NOIR d’Ottawa lors du repêchage 2017 de la Ligue canadienne de football (LCF). À ses deux premières campagnes, l’équipe ottavienne a été compétitive, se rendant jusqu’au match de la Coupe Grey en 2018.
Par la suite, les choses se sont corsées. Lors des quatre saisons suivantes, l’équipe a mangé son pain noir, ne remportant qu’un total de 14 parties entre 2019 et 2023. Malgré tout, Gosselin est toujours demeuré fidèle à l’équipe qui a cru en lui en 2017, convaincu que le vent allait finir par tourner.
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« C’est la première équipe à m’avoir fait confiance », explique-t-il. « Autant au cégep qu’à l’université, une fois que je m’engage quelque part, je veux rester et m’attacher à cette équipe-là. »
La patience de Gosselin a fini par payer en 2024. Fort de quelques bonnes acquisitions, dont celle du quart-arrière Dru Brown, le ROUGE et NOIR a connu sa première saison gagnante depuis 2018, présentant une fiche de 9-8-1 et parvenant à se qualifier pour les éliminatoires pour la première fois depuis leur défaite lors de la 106e Coupe Grey.
La saison s’est conclue abruptement en demi-finale de l’Est par une défaite de 51-28 aux mains des Argonauts de Toronto. Néanmoins, l’amélioration nette par rapport aux saisons précédentes est très encourageante pour Gosselin et ses coéquipiers.
« On était encore une équipe jeune, en reconstruction. On manquait peut-être un peu de connexion entre les joueurs. Je crois qu’on va être encore plus mature cette année et que les gars vont mieux se connaitre; ça va se traduire par du meilleur football. »
Malgré cette défaite contre les Argos en demi-finale de l’Est, cette année 2024 marque un tournant important pour les hommes de l’entraineur-chef Bob Dyce. Pour la première fois depuis belle lurette, l’équipe n’aura pas à repartir de zéro au début du camp d’entrainement. Au contraire, les acquis de 2024 serviront de fondation solide pour continuer de bâtir en 2025.
« Ça fait vraiment du bien », admet Gosselin. « J’ai connu les belles années en 2017 et 2018, puis ç’a été difficile par la suite. C’est plaisant de repartir sur une bonne note. On n’a pas eu le résultat qu’on voulait l’an passé, mais il y avait quand même beaucoup de positif à retirer. Ça fait du bien d’être confiant, et on sait à quel point la confiance c’est important dans ce sport-là. Ça faisait plusieurs années qu’un petit doute planait, que tu te dis ‘crime, pourquoi ça nous arrive année après année’. »
Minas Panagiotakis/LCF.ca
Je parlais de loyauté un peu plus haut. Eh bien Gosselin a signé une prolongation de contrat d’une saison avec le ROUGE et NOIR en février dernier, qui le liera à l’équipe jusqu’à la fin de la saison 2026. Il aurait pu goûter à l’autonomie complète en février prochain, mais il croit fermement que sa place est à Ottawa.
« Je veux rester à Ottawa jusqu’à la fin de ma carrière. Ça m’a fait du bien de finaliser ce contrat-là. C’est bien de voir que c’est réciproque; j’ai confiance en eux et ils ont confiance en moi et en ce que je suis capable de faire. »
Cet hiver, le directeur général Shawn Burke a été très actif sur le marché des joueurs autonomes, démontrant aux huit autres équipes du circuit que le ROUGE et NOIR visait les grands honneurs 2025. Le club a notamment acquis les services du receveur Eugene Lewis et du demi offensif William Stanback, deux joueurs bien connus du public québécois.
« On a fait de l’excellent travail, tellement que je me suis demandé comment on allait faire pour payer tous ces gars-là », mentionne Gosselin en riant. « C’est vraiment positif pour notre futur, et ça ajoute à la confiance pour l’an prochain. »
La French Mafia perd un membre
À travers toutes ces belles arrivées, le ROUGE et NOIR a tout de même perdu quelques joueurs cet hiver, dont le bon ami de Gosselin, le joueur de ligne à l’attaque Cyrille Hogan-Saindon, qui a signé une entente avec les Alouettes de Montréal.
Cela veut donc dire que la fameuse French Mafia à Ottawa perd l’un de ses membres les plus estimés.
« Cyrile est un de mes meilleurs chums dans la vie. C’est un gros coup de la part des Alouettes d’être allés le chercher », affirme Gosselin. « C’est un gars qui a le Québec tatoué sur le cœur, il tient énormément à la langue française. Sur le terrain, c’est un gars ‘méchant’ et physique. Il ne craint pas le contact. C’est une grosse perte pour le ROUGE et NOIR et pour les Québécois à Ottawa. »
Néanmoins, la French Mafia survivra à Ottawa, grâce à des joueurs comme Marco Dubois et Dawson Pierre, qui accompagneront Gosselin pour, notamment, accueillir les petits nouveaux, dont peut-être quelques espoirs sélectionnés lors du prochain repêchage.