
TORONTO – Jackson Tachinski a accompli un fait remarquable lors du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF), la semaine dernière.
De ce fait, il a impressionné un ancien de la LCF qui a emprunté le même parcours que lui, celui d’un jeune quart-arrière qui se transforme en joueur pouvant tout aussi bien attraper les ballons que les lancer.
« Je n’avais pas vraiment couru de tracés (avant le camp d’évaluation) », mentionne Tachinski au bout du fil, depuis son domicile à Winnipeg.
Mais le joueur de 23 ans croit qu’il peut surmonter les défis qui l’attendent dans sa quête de devenir un receveur au niveau professionnel. « Je crois que je suis fait pour ça », dit-il.
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L’ancien de la LCF qu’a impressionné Tachinski, Brad Sinopoli, est d’accord avec ça.
« On peut voir qu’il est dans le bon état d’esprit : il est ouvert », mentionne Sinopoli en repensant à l’entretien qu’il a eu avec Tachinski avant le camp d’évaluation. « Il est super intelligent. »
Après une belle carrière avec les Bisons de l’Université du Manitoba, durant laquelle Tachinski a amassé 4553 verges par la passe et 28 touchés, le quart-arrière s’est vu demander – une demande venue de nulle part – d’effectuer des répétitions au poste de receveur lors du camp d’évaluation sur invitation, en février.
Il était ouvert à l’idée, se disant que les têtes pensantes de la LCF avaient assez de données sur lui au poste de quart-arrière. Même s’il n’a eu aucun temps de préparation, Tachinski a saisi sa chance.
« Au camp sur invitation, je n’étais pas préparé du tout », dit-il. « J’étais juste content d’être là. Et j’ai réussi quelques gros jeux. »
Assez pour qu’on l’invite à Regina, la semaine dernière.
Le plan initial était que Tachinski participe à 75 % du camp en tant que receveur. Il a finalement passé l’entièreté du camp à cette position.
« Je crois que j’ai bien fait. Mon manque d’expérience a paru, parfois. »
« De participer à mon premier entrainement en tant que receveur au camp d’évaluation de LCF, c’était vraiment sauté la tête première. Mais je crois – même si j’ai connu quelques ennuis – que j’ai démontré mon potentiel, et c’était tout ce que je voulais. »
Quand Tachinski a su qu’il allait être évalué au poste de receveur, il a décidé de contacter Sinopoli pour lui demander conseil.
Sinopoli, un quart-arrière récipiendaire du Trophée Hec Crighton avec les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, a été repêché par les Stampeders de Calgary au deuxième tour du repêchage 2011 de la LCF. Après deux saisons en tant que passeur, il a entamé sa transition au poste de receveur. Il a rejoint le ROUGE et NOIR d’Ottawa en 2015 et a enchainé quatre saisons de plus de 1000 verges sur des réceptions. Il a mis fin à sa carrière avec 509 attrapés pour 5741 verges.
Il est l’exemple parfait à suivre pour Tachinski.
Arthur Ward/LCF.ca
« Il m’a expliqué ce que j’allais vivre, comment j’allais me sentir, ce sur quoi j’allais devoir travailler et comment je devrais approcher les choses », a mentionné le joueur de six pieds, trois pouces et 215 livres. « C’était une conversation très utile et ça m’a donné confiance face à la période de transition. De parler à quelqu’un qui l’a déjà vécu, ça met vraiment en confiance. »
« Tu vas faire face à plusieurs obstacles mentaux, en pensant que tu n’as pas ta place », a dit Sinopoli. « Tu es hors de ta zone de confort, tu compétitionnes avec des gars qui ont fait ça durant toute leur carrière. Ça va être étrange, et tu vas le ressentir pendant un bon bout. »
« Lors de ma première séance d’entrainement, j’ai échappé deux ballons de suite lancés directement dans ma poitrine », se remémore en riant le double récipiendaire du titre du joueur canadien par excellence du circuit.
Tachinski et Sinopoli sont tous les deux en accord sur le fait que l’expertise acquise au poste de quart-arrière peut très bien servir lors de la transition au poste de receveur.
« Il comprend où doivent se trouver les receveurs », explique Simopoli. « Il comprend le rythme des défenses, leurs points faibles. Quand tu es quart-arrière, tu sais comment les tracés doivent être courus. Tu sais de quoi doit avoir l’air le langage corporel. C’est l’élément physique qui va être nouveau. Mais tu sais quoi? C’est une affaire de pratique et de répétitions. »
« Attrape les ballons, entraine tes yeux et cours des tracés. »
Ce genre de répétitions sera assurément à l’ordre du jour de Tachinski dans les semaines précédant l’ouverture des camps d’entrainement dans la LCF, peu importe quel uniforme il portera en mai prochain.
Il a absorbé beaucoup d’informations lors du camp d’évaluation, et il a hâte de les mettre en pratique.
« Je posais beaucoup de questions et je recevais tous les conseils qu’on pouvait me donner », a dit Tachinski. « On avait accès à des entraineurs de renom, je prenais en compte tout ce qu’ils pouvaient me dire. »
Le rêve d’être un quart-arrière est peut-être chose du passé, ou peut-être pas. Comme l’a dit Tachinski, les équipes de la LCF savent ce qu’il faire en tant que passeur. Après tout, il a été nommé joueur de l’année de la conférence Canada West de U SPORTS en 2024, obtenant 1842 verges par la passe et 637 de plus au sol.
Mais il maintient qu’il est ouvert à tout ce que l’avenir lui réserve.
« Je vais faire tout en mon pouvoir pour aider l’équipe qui va me repêcher. Tout ce que veulent les entraineurs, c’est ce que je vais faire. Je sais que je suis un bon quart-arrière, mais je veux avant tout gagner. Je vais apprendre énormément, et on verra ce que sera la suite des choses. »