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24 avril 2025

Yazbeck : « Si un secondeur se présente devant moi, il ne va pas être là bien longtemps »

Arthur Ward/LCF.ca

MONTRÉAL – Pour celles et ceux qui vivent sous une roche, les séries éliminatoires sont entamées dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

Chaque année, à ce stade-ci de la saison de hockey, le niveau de jeu est relevé d’un cran et tout le monde apprécie l’intensité et la robustesse présentes sur la glace.

Tout le monde, sauf peut-être le demi offensif de l’Université Western Keanu Yazbeck, qui sera admissible au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), le 29 avril.

« J’ai joué au soccer et au hockey durant toute mon enfance », explique le natif de Kirkland. « Quand on a commencé à jouer avec les mises en échec, j’ai pas mal arrêté de me concentrer sur la rondelle! Mon père s’est dit que c’était le temps pour moi de commencer à jouer au football. »

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Yazbeck a donc délaissé le hockey et le soccer pour le football et le rugby à partir de la sixième année du primaire. Grand et fort pour son âge, il a rapidement développé une passion pour le football.

À la télévision, il vénérait le demi offensif des Vikings du Minnesota (NFL) Adrian Peterson, qui lui servait d’inspiration lorsqu’il enfilait lui-même les épaulières.

« C’était vraiment mon idole. Il jouait avec vitesse et puissance », explique Yazbeck. « Il avait un style de course très violent. J’aimais ça et j’ai vraiment essayé de modeler mon jeu autour du sien. »

Au cégep, Yazbeck a rejoint les rangs des Cougars du Collège Champlain Lennoxville, considérés par plusieurs comme le meilleur programme de football collégial au Québec. Après une saison, le demi offensif avait si bien fait qu’il a attiré l’attention du Taft Academy, une école préparatoire de renom dans l’état du Connecticut.

Yazbeck a donc fait ses valises, excité à l’idée d’attaquer un nouveau défi chez nos voisins du sud.

Mais l’année 2020 avait d’autres plans pour lui…

« Une semaine après mon arrivée, la pandémie de COVID-19 a frappé », se remémore-t-il. « Le gouvernement du Connecticut a pris la décision d’annuler la saison de football. Je suis revenu au Québec et j’ai commencé à penser à où je voulais jouer mon football universitaire. »

Contrairement à plusieurs joueurs de football québécois, qui rêvent de jouer pour le Rouge et Or de l’Université Laval ou les Carabins de l’Université de Montréal, c’est avec les Mustangs de l’Université Western, en Ontario, que Yazbeck avait toujours voulu évoluer.

Quand ses plans de joueur au football aux États-Unis ont été contrecarrés par la pandémie, c’est donc vers cette université de Yazbeck s’est tourné pour poursuivre son parcours au football.

Western Athletics

Avec les Mustangs, Yazbeck a atteint l’apogée du football universitaire canadien en 2021, à sa première saison, lorsqu’il a aidé son équipe à remporter la huitième Coupe Vanier de son histoire.

En fin de saison 2023, le parcours de Yazbeck a pris un détour inattendu quand il s’est cassé la cheville droite lors de l’avant-dernier match de la saison. Contraint aux lignes de côté lors de l’entièreté des éliminatoires, il a été un témoin impuissant lors de la défaite des siens contre les Carabins lors du match de la Coupe Vanier.

Le Québécois a toutefois su rebondir avec brio en 2024. Il a disputé les huit matchs de son équipe, portant le ballon à 66 reprises pour 546 verges et cinq touchés. Il a aussi capté neuf passes pour 114 verges et un majeur.

« J’ai un style de jeu très polyvalent », affirme le principal intéressé. « J’aimais Adrian Peterson en raison de se style violent. Aujourd’hui, j’aime dire que si un secondeur se présente devant moi, il ne va pas être là bien longtemps. Je peux autant courir au milieu qu’en périphérie, et je peux attraper des ballons. Je crois que je suis un joueur complet. »

L’hiver dernier, en sachant qu’il était admissible au prochain repêchage de la LCF, Yazbeck n’a pas tourné les coins ronds pour sa préparation et sa mise en forme. Il a choisi d’investir en lui-même et est allé passer quelques mois en Floride pour s’astreindre à un programme d’entrainement rigoureux.

« Du 2 janvier jusqu’au camp d’évaluation, j’étais en Floride. Je me suis entrainé à un gym qui s’appelle XPE. Plusieurs anciens joueurs des Mustangs se sont déjà entrainés là-bas. C’est sûr que c’était cher, mais c’était de l’entrainement de haut de niveau, que tu ne retrouvais pas au Canada. »

Les efforts de Yazbeck ont porté fruit, car il s’est démarqué au camp d’évaluation de la LCF, en mars dernier. Il a été nommé au sein des trois étoiles du samedi par l’analyste de TSN Marshall Ferguson. Dans notre analyse des valeurs des espoirs au terme du camp, nous avons déterminé que celle de Yazbeck était en hausse, allant même jusqu’à dire qu’il avait été le demi offensif le plus impressionnant à Regina.

À cinq pieds, 11 pouces et 212 livres, il a démontré une prise de décision rapide lors des exercices de groupe. Comme son idole Adrian Peterson, il possède un style de jeu robuste, qui devrait intéresser bien des équipes le 29 avril.