Matt Garies/McGill Athletics
SAINT-JÉRÔME – Le quart-arrière des Redbirds de l’Université McGill Éloa Latendresse-Régimbald n’en croyait pas ses oreilles quand son entraineur-chef Alex Surprenant lui a annoncé qu’il avait été choisi pour participer au programme de stages pour quarts-arrière de la Ligue canadienne de football (LCF) avec les Alouettes de Montréal.
« Coach Surprenant m’a invité dans son bureau et il m’a dit qu’il avait parlé avec Danny Maciocia. J’étais quand même secoué au début, je croyais qu’il me niaisait », explique Latendresse-Régimbald. « Mais il m’a montré le message texte, et j’ai compris que c’était du sérieux! »
Le programme de stages pour quarts-arrière de la LCF vise à aider les jeunes passeurs canadiens à se développer et à leur donner un aperçu du football professionnel. Pour ce faire, Latendresse-Régimbald et huit autres quarts-arrière canadiens participeront au camp d’entrainement des neuf équipes du circuit.
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Bien que le camp des Alouettes ne débute officiellement que le 11 mai, Latendresse-Régimbald et les autres passeurs des Oiseaux sont déjà à Saint-Jérôme pour un mini camp réservé aux quarts-arrière de l’équipe.
« Je suis là avec les quatre autres quarts-arrière; c’est tellement plaisant. Ça fait deux jours qu’on est là et j’ai beaucoup appris », affirme le produit de l’Université McGill.
À la barre de ce mini camp se trouve Anthony Calvillo, le coordonnateur offensif et entraineur des quarts-arrière des Alouettes, ainsi que le passeur le plus prolifique de l’histoire de la LCF. Pour Latendresse-Régimbald, cette expérience a quelque chose d’un peu surréel.
« Je ne vais pas mentir, au début c’est quand même impressionnant; c’est quand même Anthony Calvillo le coordonnateur offensif. Tout le monde est au courant de ses records. Mais on est tous là parce qu’on aime le football et qu’on est des compétiteurs. C’est trippant, et ça donne envie de continuer. »
Malgré son jeune âge, Latendresse-Régimbald n’a pas à rougir face à ses pairs plus expérimentés. En 2024, dans l’uniforme des Redbirds, il a obtenu 2061 verges par la passe et huit passes de touché. Il a de plus ajouté un impressionnant total de 774 verges (premier rang du RSEQ) et neuf majeurs au sol. À la fin de la saison, il a été nommé joueur par excellence de son équipe.
« Je suis une menace double », explique-t-il. « Je suis très agile avec mes jambes et mon bras. Ça permet de toujours donner un effet de surprise à la défense; elle ne sait jamais ce qui va se passer quand on exécute un jeu. »
UNE FAMILLE DE FOOTBALL
La famille de Latendresse-Régimbald connait bien le football. Son père a joué au football collégial avec le Collège Marie-Victorin, avant de faire ses valises pour la France et de jouer professionnellement dans la ville de Harnois.
C’est lui qui a initié ses deux fils et sa fille au football, quand le jeune Éloa avait neuf ans.
« Il nous a amenés assister à une séance d’entrainement, et on a tous trippé, moi plus que les autres », se remémore-t-il. « J’ai décidé de m’inscrire et j’ai découvert une passion au fur et à mesure que les années avançaient. »
Il a joué à un peu toutes les positions, mais c’est toujours vers le poste de quart-arrière qu’il revenait. C’est quand qu’il évoluait avec le programme Jeunesse au Soleil, en 2018, qu’il a réalisé qu’il avait peut-être le potentiel de pousser sa passion au plus niveau.
Matt Garies/McGill Athletics
« Je me suis assis avec mes entraineurs, dont Dimitrios Manolopoulos, et on a eu une vraie conversation d’adultes. Il m’a demandé comment je voyais mon futur. C’est là qu’il m’a fait réaliser que j’avais le talent pour aller jouer au cégep et, probablement, même, à l’université. »
Latendresse-Régimbald et ses coéquipiers chez les Redbirds doivent composer avec la réalité unique du RSEQ, considéré comme la meilleure division au football canadien universitaire.
Au sein de cette division, le Rouge et Or de l’Université Laval et les Carabins de l’Université Montréal sont chaque année les grands favoris. Pour preuve, ces deux équipes se sont échangé les 21 dernières Coupes Dunsmore! En sachant qu’elles évoluent au sein d’une division qui inclue ces deux titans, les autres équipes doivent garder cela en tête lorsqu’elles établissent leurs objectifs.
« Le RSEQ est la meilleure division est Canada; presque chaque année, Laval ou Montréal se rend à la Coupe Vanier », explique Latendresse-Régimbald. « On affronte les deux équipes deux fois par saison. Ce sont quatre matchs par année où on sait que ça va être une grosse bataille. En tant qu’équipe, tu ne veux pas arriver avec une mauvaise mentalité, donc on vise toujours de gagner. Si tout le monde fait son travail sur le terrain et qu’on limite les erreurs, on met les chances de notre côté. »
Le plafond de verre qui semblait freiner la progression des passeurs canadiens semble de plus en plus s’évaporer. Dans les dernières années, nous avons vu plusieurs exemples de quarts-arrière canadiens connaitre du succès dans les rangs professionnels. Un ancien adversaire de Latendresse-Régimbald, Jonathan Sénécal vient même d’être repêché par les Alouettes et participe donc au mini camp des quarts-arrière avec lui.
Pour Latendresse-Régimbald, voir son homologue réussir à percer de cette manière est une excellente source de motivation.
« C’est vraiment motivant. C’est plaisant de voir des quarts-arrière que j’ai affrontés depuis le cégep aller au prochain niveau. Je suis avec Jonathan Sénécal en ce moment, et s’il s’adapte très bien au système professionnel. Je suis là pour le soutenir. Oui, j’ai été invité au stage, mais lui il a littéralement été repêché! »
Au camp des Alouettes, Latendresse-Régimbald espère emmagasiner le plus de renseignements possible, pour savoir où il se situe par rapport au professionnel et mieux connaitre les prochaines étapes à suivre pour atteindre son rêve.
Le camp des Alouettes s’ouvrira officiellement le 11 mai, au parc Multisports de Saint-Jérôme.