
David Kirouac/LCF.ca

MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal avaient des sceptiques à confondre ce lors de cette première fin de semaine d’activités de la saison 2025 de la Ligue canadienne de football (LCF). Même en ayant terminé au premier rang de la division Est l’an dernier, l’équipe devait prouver que sa fin de campagne 2024 en dents de scie était bien derrière elle.
Tous les yeux étaient rivés sur le nouveau quart-arrière partant des Oiseaux, Davis Alexander. Il n’a pas été parfait face aux Argonauts de Toronto, mais j’ai personnellement été rassuré par ce que j’ai vu. Oui, il a raté Tyson Philpot par quelques centimètres deux fois sur des passes profondes et il a lancé une interception sur une autre bombe, mais il a su épater dans d’autres sphères du jeu.
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J’ai vu des prises de décisions rapides lorsque la pression s’amenait et un bon jeu de pieds pour gagner du temps derrière la ligne de mêlée. J’ai vu un quart-arrière courageux, qui n’a pas craint de prendre ses jambes à son cou pour aller chercher les premiers essais et qui ne s’est pas gêné lorsqu’est venu le temps d’encaisser des plaqués pour l’équipe. Alexander a démontré qu’il possède énormément de potentiel dans ce match. S’il continue de s’améliorer, il pourrait faire des dégâts énormes aux défenses la LCF.
Parlant de défense, celle des Alouettes a été monstrueuse. Un véritable élan de continuité par rapport à ce qu’on avait vu en 2024. L’ajout d’un Shawn Oakman et un Lwal Uguak à Montréal dès le début de la saison sur la ligne défensive offre une présence extrêmement intimidante à l’unité déjà massive de Noel Thorpe. D’ailleurs, c’est la défense qui a donné un électrochoc à l’équipe en marquant un touché à la suite d’un échappé du quart-arrière des Argos Nick Arbuckle, procurant une avance de 15-3 à Montréal au deuxième quart.
Impossible de ne pas mentionner le nom d’Alexandre Gagné sur les unités spéciales. Ses sept plaqués sont une nouvelle marque d’équipe pour Montréal et un record égalé à l’échelle de la LCF. Mis à part un placement raté en début de match, les unités spéciales ont été impeccables dans ce match, fournissant au passage un retour explosif de James Letcher et, surtout, ne permettant à aucune occasion aux Argonauts de débuter une séquence dans le territoire des Alouettes. Chapeau au coordonnateur Byron Archambault, qui a d’ailleurs été encensé par des joueurs de toutes les unités après la rencontre, et ce, sans qu’on les guide vers le sujet.
Deux Québécois se lèvent en Saskatchewan

Arthur Ward/LCF.ca
En lever de rideau, une affirmation semblait faire l’unanimité aux quatre coins de la LCF : si les Roughriders veulent connaitre du succès en 2025, ils devront compter sur un Trevor Harris et sur un A.J. Ouellette en santé. On a donc tous retenu notre souffle lorsqu’on a vu le demi offensif Ouellette quitter la rencontre dès la première demie du match face au ROUGE ET NOIR d’Ottawa.
La porte s’est toutefois ouverte pour le Québécois Thomas Bertrand-Hudon. En fait, c’est lui qui a défoncé la porte! Deux touchés, un sur une réception et un au sol. Et il ne les a pas volés! Il a démontré que Ouellette n’est pas le seul porteur de ballon capable de robustesse dans la formation des Riders. Bertrand-Hudon n’est pas le seul gars d’ici à s’être démarqué : Samuel Emilus a connu toute une rencontre, menant les receveurs de la Saskatchewan tant au chapitre des réceptions (8) que des verges sur des réceptions (133).
Je me permets de saluer la performance du quart-arrière du ROUGE ET NOIR, Dru Brown, qui a complété près de 83 % de ses passes pour 413 verges et qui a complété deux passes de touché sans être victime du moindre revirement dans une cause perdante. Oui, son équipe a tiré de l’arrière pour la quasi-totalité de la rencontre, ce qui peut avoir contribué à l’inflation de ses statistiques personnelles, mais j’ai été impressionné malgré tout par son sang-froid, considérant que la pression s’amenait souvent et très vite vers lui. Comme Davis Alexander, il a manqué de doigté sur certaines passes profondes destinées au receveur Eugene Lewis, mais ce n’était qu’un premier match cette saison. Ottawa n’a pas su imposer son jeu au sol avec le nouveau venu William Stanback (neuf courses seulement), mais difficile de le faire lorsqu’on tire de l’arrière.
Du pareil au même à Hamilton
Comme c’est arrivé trop souvent l’an dernier, les Tiger-Cats ont commencé le match en retard. Beaucoup ont parlé d’une équipe améliorée par rapport à l’édition 2024. Sur papier, ça se tient. Il y a eu quelques additions intéressantes. Mais Hamilton partait de très loin. Passer d’une équipe de fond de classement à prétendante à la coupe Grey, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Cette équipe ne peut pas jouer du football de rattrapage toute l’année si elle espère participer aux éliminatoires.
Félicitations aux Stampeders! Eux aussi partaient de loin. Malgré ses deux interceptions, le quart-arrière Vernon Adams Jr. peut se donner une bonne tape dans le dos. Lui et l’entraîneur-chef Dave Dickinson ont plusieurs observateurs à convaincre en début de saison, et j’ai vu un pas dans la bonne direction. Calgary a couru pour plus de 150 verges au sol dans le match, et Didrick Mills a marqué trois touchés. La course va être extrêmement serrée pour les participations aux éliminatoires dans l’Ouest. Ce n’est que la première semaine, mais Calgary a déjà une précieuse victoire en banque.
Bataille inégale des quarts-arrière canadiens
Malgré le fait qu’elle ait été victime de revirements sur essais à ses deux premières séquences et qu’elle n’ait pas marqué de touché en première demie, la machine offensive des Lions a démontré qu’elle sera encore à surveiller cette année.
Si l’arrivée tardive et les performances couci-couça de Nathan Rourke ont généré des tensions en Colombie-Britannique en 2024, cette année, ça ne fait aucun doute : il est l’homme de la situation et le leader incontesté de cette équipe. Il n’a pas été victime du moindre revirement, en plus de compléter 75 % de ses passes, de lancer trois passes de touché et d’accumuler 378 verges combinées.
En Tre Ford, on a vu à peu près la même chose que lorsqu’il a obtenu des occasions sur le terrain par le passé. Il réussit des jeux assez spectaculaires – je pense même qu’il est le seul joueur de la LCF à pouvoir réussir certains de ces jeux. Par contre, je ne suis toujours pas convaincu qu’il puisse être un passeur efficace et constant. Est-ce qu’il peut aider son équipe à gagner des matchs de temps en temps? Assurément. Est-ce qu’il peut être le moteur d’une équipe qui prétend aux grands honneurs? J’ai encore mes doutes.