Menu
10 juin 2025

Les Alouettes courront-ils davantage avec le ballon cette saison?

Graham Hughes/LCF.ca

MONTRÉAL – Ce n’est qu’une rencontre, mais déjà, les Alouettes de Montréal ont fait quelque chose qu’ils n’ont fait qu’une poignée de fois au cours des deux dernières campagnes: porter le ballon en autant d’occasions qu’ils ne l’ont lancé.

Vingt-six passes tentées; 26 courses effectuées. Qui plus est, Sean Thomas Erlington à lui seul a couru 17 fois avec le ballon, franchissant 86 verges. Ces 17 courses par le même joueur sont également chose rare depuis deux ans.

Pour retrouver un nombre de courses égal ou supérieur au nombre de passes tentées chez les Alouettes, il faut remonter à la demi-finale de l’Est de 2023, contre les Tiger-Cats d’Hamilton. Les Alouettes avaient alors tenté 23 passes et couru autant de fois. William Stanback avait alors couru 18 fois pour 95 verges de gains.

C’était d’ailleurs la dernière fois qu’un demi offensif des Alouettes effectuait plus de 15 courses dans le même match. Depuis 2023, ce n’est arrivé que quatre fois, toutes par Stanback, dont la dernière lors de cette demi-finale. C’est aussi au cours de la saison 2023 que les cinq rencontres avec un ratio égal ou supérieur de courses des Alouettes ont été jouées.

Les Alouettes ont décidé de donner un coup de barre à leur champ-arrière, libérant Walter Fletcher, leur demi no 1 l’an dernier, au profit de Thomas Erlington, Travis Theis et Stevie Scott III, qui n’a pas disputé le premier duel des siens. Est-ce que le match de vendredi marque une nouvelle tendance dans la stratégie de Jason Maas?

«Nous avions déjà plus souvent l’habitude de courir le ballon sur nos premiers essais l’an dernier, a noté l’entraîneur-chef des Alouettes après l’entraînement de lundi, au stade Hébert de Saint-Léonard. Je ne sais pas si ça paraît ou non dans nos statistiques, car selon les jeux appelés, il pouvait y avoir des jeux d’option qui se sont transformés en passes. Alors peut-être que les jeux choisis étaient 50-50, mais que la défense de l’adversaire nous obligeait à nous ajuster.

«Vendredi, ce qu’on voyait nous disait de garder le ballon au sol. C’est ce qu’on a fait. Une chose est certaine, ce qu’on veut faire c’est d’établir notre jeu au sol semaine après semaine. Si on peut le faire, on va le faire.»

«Je ne sais pas si c’est une nouvelle tendance. Je pense que c’est de la façon dont le match s’est présenté à nous, a acquiescé l’entraîneur des demis à l’attaque, Dave Jackson. Une chose est certaine: on veut être en mesure de courir davantage avec le ballon.»

À son premier match comme demi partant depuis ses années à Hamilton, Thomas Erlington n’a pas été surpris de franchir 86 verges au sol, mais bien que son numéro soit appelé aussi souvent dans le caucus.

«J’en parlais avec Danny [Maciocia, le directeur général], et je ne pense pas que ce ne soit jamais arrivé dans ma carrière, a raconté Thomas Erlington. Je pense jamais plus que 12 ou 13 fois. Même moi j’étais surpris en regardant mes statistiques après le match.»

Si la course a connu autant de succès — 163 verges amassées par quatre coureurs différents —, Maas ne croit pas avoir surpris les Argos avec sa stratégie.

«Je ne crois pas. En fait, il faudrait leur demander. Ils devaient s’attendre à ce qu’on commence avec de la course. À certains moments, ils ont fait du bon boulot. À d’autres moments, nous avons fait de l’excellent boulot. Notre quart-arrière a aussi contribué avec de grosses courses», a-t-il dit au sujet des 50 verges récoltées en quatre courses par Davis Alexander.

«Je pense qu’en début de match et en fin de rencontre, c’est là où nous avons été à notre mieux et c’est là où c’est le plus important, a ajouté l’entraîneur-chef. Nous avons donné le ton en début de match et écoulé le temps à la fin. Nous avons aussi commencé tôt à courir sur des deuxièmes essais plus longs que ce qu’on peut voir habituellement. Ça, ils ne devaient pas s’attendre à cela.»