Kevin Sousa/LCF.ca
MONTRÉAL – Ce n’est jamais facile de se débrouiller sans son quart-arrière partant. C’est vrai dans toutes les ligues de football, et ce, peu importe l’équipe qu’on affronte. Les Alouettes l’ont appris vendredi en l’absence de Davis Alexander.
À son premier départ de la saison, McLeod Bethel-Thompson a connu un match… difficile. Je crois que c’est la bonne façon de le dire.
Le compte des passes ratées a été rapidement perdu. Trop hautes, pas du bon côté, etc. On en a vu de toutes sortes.
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Ayant moi-même mentionné juste avant le match qu’il était le meilleur quart-arrière réserviste de la Ligue canadienne de football (LCF), je me demande s’il n’était pas tout simplement rouillé. Il n’a pas beaucoup joué en deuxième moitié de campagne l’an dernier et, évidemment, très peu en ce début de saison. L’attaque montréalaise n’a jamais eu de rythme.
Bethel-Thompson n’a pas la mobilité ou la jeunesse de Davis Alexander. On l’a vu à quelques reprises. Autant Alexander peut être extrêmement agile derrière la ligne de mêlée pour éviter la pression et transformer de potentiels sacs en gains offensifs, autant son remplaçant, lui, est plus à l’aise à l’intérieur de sa pochette.
À quelques reprises, c’est vrai, la pression arrivait vite, et il a été dérangé dans son travail. Est-ce que ce match a exposé des lacunes sur la ligne à l’attaque qui était masquée par l’athlétisme d’Alexander? La question mérite d’être posée.
Ce qui est vraiment dommage pour les Alouettes, c’est que malgré une attaque anémique, ils auraient pu sortir de Hamilton avec la victoire. En fait, la défense en a fait beaucoup pour donner une chance à l’équipe.
Revirement sur essais provoqué dès la première possession des Tiger-Cats, offrant le ballon à Montréal dans le territoire de Hamilton. Résultat : deux jeux suivis d’un dégagement. Quelques instants plus tard, le secondeur Geoffrey Cantin-Arku a sauvé les fesses de son quart-arrière, qui avait lancé une interception profondément dans son territoire, en provoquant et en récupérant un échappé. Résultat : aucun point pour les Oiseaux.
Si on récapitule la soirée de l’unité offensive des Alouettes, elle a marqué un touché et en a accordé deux. Un sur un retour d’interception et un sur une mauvaise remise, tard au quatrième quart, au début d’une séquence qui aurait pu créer l’égalité.
Avec ce résultat, Hamilton (1-2) garde sa tête hors de l’eau, alors que Montréal (3-1) rate une belle occasion de se forger une avance confortable au classement.
Considérant que la blessure à Davis Alexander ne devrait pas le garder hors du terrain à long terme, et que je crois que les Alouettes auraient gagné le match s’il avait été là, je ne suis pas inquiet pour les Montréalais après cette défaite.
DES ABSENCES QUI S’ACCUMULENT AUX QUATRE COINS DE LA LCF
Davis Alexander n’est pas le seul quart-arrière partant qui manque à l’appel en raison d’une blessure. Depuis quelques années, c’est devenu une tendance désagréable un peu partout dans la Ligue.
Après quatre semaines seulement, 11 départs ont été effectués par des passeurs réservistes. Chad Kelly a raté les quatre matchs des Argonauts en raison de sa double fracture, et l’équipe ne s’attend pas à le voir en uniforme avant la mi-juillet. Dru Brown s’est blessé à une hanche lors du premier match de la saison du ROUGE ET NOIR et il n’a participé à aucune rencontre depuis. Nathan Rourke est blessé à l’abdomen et n’était pas des deux derniers matchs des Lions. Et, finalement, Trevor Harris n’a pas joué lors de la fin de semaine de la fête du Canada WestJet en raison de symptômes d’une commotion cérébrale.
La fiche combinée des quarts réservistes? Trois victoires et huit défaites*. Mais pas si vite!
Seul Dustin Crum (Ottawa) est parvenu à battre une équipe qui employait son quart-arrière numéro un (Calgary, semaine 3). Les deux autres victoires ont été acquises en fin de semaine par Nick Arbuckle (avec Toronto contre Ottawa) et Jake Maier (avec la Saskatchewan contre la Colombie-Britannique), dans des matchs lors desquels les deux quarts -arrière partants étaient des réservistes.
La ligne entre une participation aux éliminatoires ou une exclusion de celles-ci est toujours très mince. Perdre son partant à long terme fait une différence énorme au fil d’arrivée.
Je tourne cette réflexion vers la situation actuelle des Alouettes. Oui, chaque match que ratera Davis Alexander ouvre la porte à une potentielle défaite importante. Toutefois, risquer quelques matchs à court terme est peut-être une solution plus sage que de précipiter son retour et de risquer de le perdre pour la saison au complet.
*Je n’ai pas tenu compte du départ de Chris Streveler aux dépens de Zach Collaros le 12 juin dernier puisque ce dernier s’est absenté en raison d’une suspension, et non d’une blessure.