Menu
2 novembre 2025

Pour Davis Alexander, les Bombers « ont réveillé la mauvaise équipe »

Graham Hughes/LCF.ca

MONTRÉAL – Willie Jefferson croyait peut-être intimider les Alouettes ou encore motiver les Blue Bombers cette semaine, quand il a, en gros, déclaré que la formation de Winnipeg allait venir violer le sanctuaire montréalais des Oiseaux.

Il n’aurait peut-être pas dû.

«J’adore ce genre de discours provocateurs («trashtalk»), a lancé Alexander d’entrée de jeu. Il y a un respect mutuel; Willie sera membre du Temple de la renommée. Nous nous sommes serré la main après la rencontre et tout est bon entre nous. Mais si vous voulez tenir ce genre de propos… Ils ont réveillé la mauvaise équipe.

«Je ne vais pas reculer devant personne. Je sais que j’ai mes coéquipiers derrière moi. C’est le genre d’attitude qu’ils souhaitent que j’apporte sur le terrain. Pour autant que ce soit contrôlé, c’est le plus important. C’était bien. Ils veulent jouer les intimidateurs, ça se joue à deux.»

Même si l’entraîneur-chef des Bombers, Mike O’Shea, a tenté de minimiser la portée des propose des siens («Je ne crois pas qu’un athlète professionnel ait besoin de motivation supplémentaire», a-t-il dit), tous les joueurs des Alouettes rencontrés après ce duel ont indiqué que les déclarations incendiaires de Jefferson avaient servi de motivation aux locaux.

«C’est l’erreur d’avoir fait ça, car ils ont motivé une défense et une attaque au complet», a lancé le maraudeur Marc-Antoine Dequoy en regagnant le vestiaire.

«On a vu ce qu’ils ont dit cette semaine sur l’Internet. Mais ici c’est Montréal, c’est l’Est, c’est chez nous, alors go back home (retournez chez vous), a indiqué le secondeur Geoffrey Cantin-Arku. Ça a beaucoup joué. On a une équipe avec beaucoup de fierté et quand tu t’adresses à nous publiquement, on n’aime pas ça.»

«Nous adorons ce genre de propos, nous n’arrêtons pas de nous en lancer à l’entraînement, a pour sa part raconté le demi à l’attaque Stevie Scott III. Ça nourrit notre énergie chaque jour. Ce n’est rien que nous n’avons jamais entendu auparavant. Pour être honnête, on riait de ces propos, car on sait de quoi nous sommes capables. Si vous nous lancez ce genre de propos, ça ne va que nous motiver davantage.»

D’ailleurs, alors qu’Alexander découpait la défense des Bombers en première demie, on l’a vu se retourner vers le banc des visiteurs pour les invectiver.

Portrait de la saison

Le déroulement de cette victoire face aux Bombers s’est avéré un résumé de la saison des Alouettes: un fort départ, un passage à vide et une reprise de contrôle.

«Quand on regarde ça, c’est un portrait de ce qu’on a vécu cette saison, a raconté Alexander. On a bien commencé, puis, c’est comme si le ciel nous était tombé sur la tête», a indiqué le quart des Alouettes, dans une image qui n’aurait pas déplu à Astérix.

«On cligne des yeux et soudainement, on tire de l’arrière par deux points, a-t-il poursuivi. Mais nous avons confiance en nous. Nous avons confiance en nos façons de faire. C’est clair qu’on ne peut pas laisser un événement comme ça se reproduire. Mais ça démontre tout le caractère qu’il y a au sein de cette équipe.»

D’ailleurs, tous ont commenté sur le calme qui régnait sur le banc, même après que les Bombers eurent marqué 21 points en six minutes au troisième quart.

«Nos gars ont continué de se battre, ont continué d’y croire et ont continué d’être compétitifs. C’est quelque chiose dont nous sommes très fiers dans ce vestiaire», a noté Maas.

«On a eu un très bon début de match. En deuxième demie, ils se savaient acculés au mur et ils ont tout donné. Mais nous avons fini par reprendre le dessus, a pour sa part indiqué Cantin-Arku. Maintenant, c’est la finale de l’Est. Merci.»

Maintenant, les Alouettes doivent se préparer afin que le même scénario ne se produise pas. Au moins, même s’ils ne joueront pas à domicile, les Alouettes se retrouveront dans un environnement où ils se sentent à l’aise.

«C’est en raison de l’expérience, a souligné Maas, en référence aux succès des siens à Hamilton lors de la Coupe Grey 2023. Il y a plusieurs joueurs de notre équipe qui ont vécu ces moments. Ces joueurs auront de très bonnes sensations quand ils entreront dans ce stade.

«Mais le travail doit tout de même être fait. Vous devez croire que vous allez gagner ce match, mais ça commence par le travail. Nous allons travailler d’arrache-pied cette semaine pour être le plus compétitifs possibles. Mais une chose est certaine, nous allons entrer dans ce building le sourire aux lèvres.»