Jimmy Jeong/LCF.ca
TORONTO – Après six années consécutives de domination des Blue Bombers de Winnipeg, l’Ouest voit enfin du sang neuf.
Les Lions de la Colombie-Britannique et les Roughriders de la Saskatchewan s’affronteront en finale de l’Ouest, les Blue Bombers ayant été évincés de la partie pour la première fois depuis 2017. Un nouveau club représentera ainsi la division Ouest lors du match de la Coupe Grey.
Les Roughriders n’ont pas participé au match de la Coupe Grey depuis leur victoire au Mosaic Stadium en 2013, tandis que la dernière participation des Lions remonte à 2011, année où ils avaient, eux aussi, remporté le titre sur leur terrain, en Colombie-Britannique. Les partisans des deux clubs attendent ce moment depuis plus d’une décennie, et les deux formations possèdent l’effectif et les étoiles nécessaires pour mettre fin à cette disette.
Voici trois histoires à suivre lors de la rencontre entre les Lions et les Roughriders, samedi, pour un laissez-passer vers le match de la 112e Coupe Grey, à Winnipeg, le dimanche 16 novembre prochain.
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UN NOUVEAU PRÉTENDANT DANS L’OUEST
Lors des cinq dernières saisons, tous les chemins vers la Coupe Grey ont passé par Winnipeg. Aujourd’hui, cette séquence est officiellement terminée.
L’absence des Blue Bombers est quasi étrange : ils avaient remporté la finale de l’Ouest cinq fois de suite et participé à cinq matchs de la Coupe Grey d’affilée, en gagnant deux (2019 et 2021). Mais leur absence ouvre la voie à une nouvelle ère, et la Saskatchewan et la Colombie-Britannique sont prêtes à saisir l’occasion qui s’offre à elles.
Les Lions ont gagné 11 matchs en 2025, grâce, entre autres, à une saison historique du quart-arrière Nathan Rourke, tandis que les Roughriders ont terminé au premier rang de la division Ouest avec une fiche de 12-6, grâce, notamment, à une défense qui a mené la Ligue pour le nombre de points concédés cette année.
Les Roughriders ont vaincu les Lions à deux reprises cette saison, s’imposant lors des semaines 4 et 7 avant de s’incliner lors de la semaine 21, un match où ils avaient mis au repos certains de leurs partants habituels. La dernière fois que ces deux équipes se sont affrontées en éliminatoires, en demi-finale de l’Ouest en 2024, les Roughriders avaient facilement signé une victoire 28-19 pour accéder à la finale de l’Ouest.
Le match de samedi offre aux deux équipes l’occasion de réaliser un exploit qu’elles n’ont pas accompli depuis 10 ans. La Colombie-Britannique vise une première participation à la Coupe Grey depuis 2011, tandis que les Riders espèrent retrouver la grande finale du football professionnel canadien pour la première fois depuis 2013.
DEUX QUARTS-ARRIÈRE ÉCRIVANT LEUR HISTOIRE
Deux quarts-arrière, deux rendez-vous avec l’histoire, et un match décisif.
Le passeur des Roughriders, Trevor Harris, attend cette occasion depuis longtemps. À sa 13e saison dans la LCF, Harris a remporté la Coupe Grey à deux reprises (Toronto en 2012 et Ottawa en 2016), mais jamais comme partant. Après avoir mené les Roughriders en finale de l’Ouest l’an dernier, il est de retour en terrain connu et affiche peut-être la meilleure forme de sa carrière.
Le vétéran a cumulé 4549 verges par la passe et a lancé 24 passes de touché cette saison, ses meilleurs totaux depuis 2018. Grâce à l’une des meilleures lignes offensives du circuit et aux superbes performances du demi offensif A.J. Ouellette, Harris a aidé la Saskatchewan à déployer une attaque équilibrée et efficace en 2025.
Et puis il y a Nathan Rourke, le jeune quart-arrière canadien qui réécrit l’histoire de la LCF presque chaque saison. À sa première campagne complète dans la LCF depuis 2022, Rourke a pulvérisé le record du plus grand nombre de verges par la passe pour un quart-arrière canadien en une saison (5373) et a mené la Ligue au chapitre des touchés (41; 31 par la passe, 10 par la course). Il est également le premier quart-arrière canadien depuis Russ Jackson à être finaliste pour les titres de joueur par excellence et de joueur canadien par excellence du circuit au cours de la même année.
Le calme, la précision et la capacité de Rourke à prolonger les jeux grâce à ses jambes (564 verges au sol, un sommet dans la Ligue en 2025 pour un quart-arrière) ont fait de l’attaque de la Colombie-Britannique l’une des plus redoutables de la LCF.
Pour Harris, une victoire serait la consécration ultime, la preuve qu’il peut mener une équipe aux grands honneurs. Pour Rourke, ce pourrait être le premier chapitre d’une carrière exceptionnelle, qui le consacrerait sans doute, un jour, comme l’une des légendes de la LCF.
DEUX ENTRAÎNEURS AUX STYLES OPPOSÉS
L’entraîneur-chef Corey Mace a mené les Roughriders à une fiche de 21-14-1 en deux saisons (Arthur Ward/LCF.ca)
Si les quarts-arrière attirent les projecteurs, les entraîneurs maintiennent le suspens.
Corey Mace et Buck Pierce représentent tous deux la nouvelle génération d’entraîneurs-chefs de la LCF : jeunes, audacieux et n’hésitant pas à façonner leurs équipes à leur image.
À sa deuxième saison comme entraîneur-chef de la Saskatchewan, Mace a bâti une équipe redoutable, caractérisée par sa robustesse et par son jeu physique. Sa défense s’est classée parmi les trois meilleures du circuit dans presque toutes les principales statistiques défensives de la Ligue, tandis que son attaque, menée par Harris et Ouellette, a prospéré grâce à de longues et percutantes séquences offensives qui ont permis de contrôler le cadran et d’épuiser leurs adversaires.
Pierce, de son côté, a mis en place l’une des attaques aériennes les plus explosives de la Ligue dès sa première année à la barre des Lions. La Colombie-Britannique a terminé au premier rang de la LCF au chapitre des verges en attaque, des verges par la passe et des points marqués, grâce, notamment, au trio redoutable formé par Rourke et les receveurs Keon Hatcher Sr. et Justin McInnis, capables de marquer de n’importe où sur le terrain.
La demi-finale de l’Ouest sera un affrontement entre deux styles. L’approche méthodique et défensive de Mace, face à l’attaque explosive et spectaculaire de Pierce. Le match se déroulant en Saskatchewan à la mi-novembre, les conditions pourraient favoriser le style de jeu des Roughriders. Cependant, les Lions ont prouvé leur capacité à s’adapter, avec une moyenne de plus de 30 points par match sur les pelouses adverses cette saison.
La philosophie de l’entraîneur qui l’emportera samedi pourrait bien influencer non seulement l’issue de la finale de l’Ouest, mais aussi la prochaine ère des batailles entre entraîneurs-chefs dans la LCF.