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25 décembre 2012

Alouettes : Difficile de rester au sommet

La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal ont constaté, en 2012, qu’on ne revient pas au sommet en criant ciseau. Le Rouge et Or de l’Université Laval a toutefois montré, de son côté, qu’il est possible de rester dominant pendant de longues années.

Une semaine avant que l’équipe universitaire de Québec remporte une sixième Coupe Vanier en 10 ans sous les ordres de Glen Constantin, en novembre, les Alouettes ont été éliminés hâtivement pour une deuxième année de suite après avoir participé à trois matchs de la Coupe Grey d’affilée.

Comme quoi il n’est pas facile de rester au sommet, même quand on a été aussi dominants que l’ont été les «Oiseaux» en 2008, 2009 et 2010, à l’occasion des trois premières années de Marc Trestman à la barre de l’équipe.

Mais gare à vous si vous estimez que «l’effet Trestman» s’est estompé, comme l’ont laissé entendre certains joueurs montréalais lors du bilan de la saison.

«Voyons donc! Dites-leur qu’ils sont plein de merde, OK?», a lancé Wally Buono, directeur général et vice-président des opérations football chez les Lions de la Colombie-Britannique, lors d’un récent entretien téléphonique.

Buono s’y connaît à ce chapitre puisqu’il a oeuvré pendant 22 années comme entraîneur dans la LCF. Il a 254 victoires en poche comme entraîneur-chef, un record.

«Un entraîneur (de premier plan) ajuste toujours son système, a martelé Buono, qui a remporté la Coupe Grey à cinq reprises comme entraîneur, ainsi que deux fois comme joueur, quand il s’alignait avec les Alouettes dans les années 1970. Ce serait tout à fait injuste de dire que Marc Trestman a instauré un système offensif et que cinq ans plus tard, il fait exactement la même chose.

«Quand tu regardes à quel point il a innové, cet homme-là mérite d’être considéré comme un pionnier de la Ligue canadienne, a continué Buono. Les éliminations des deux dernières années n’indiquent en rien que les gens ont ‘compris’ son système.

«Ce qui est arrivé, c’est qu’il a établi des standards tellement élevés, tout comme l’avait fait Marv Levy quand je jouais pour les Alouettes, que les autres équipes n’ont pas eu d’autre choix que d’élever leur niveau.

«Les autres clubs ont dû se grouiller le derrière et aller chercher de meilleurs joueurs et de meilleurs entraîneurs, a ajouté Buono. D’ailleurs, ce qui arrive souvent quand une équipe connaît du succès, c’est que vos rivaux engagent tout simplement vos entraîneurs et vos joueurs.»

Pour être performant pendant des années, selon Buono, un club de football doit tâcher de ne rien changer dans ses bureaux… et constamment changer sur le terrain.

«Il faut s’assurer d’avoir les bons dirigeants en place et les garder là, a-t-il noté. Et il faut que ces gens-là soient prêts à faire de l’auto-critique et à changer leur façon de faire les choses au fil des ans.»

Les dirigeants du Rouge et Or ont adopté cette approche à la lettre. Glen Constantin est devenu entraîneur-chef de l’équipe en 2001 après y avoir occupé le poste de coordonnateur défensif de 1996 à 2000. Depuis, l’équipe de Québec a participé à sept des 10 présentations de la Coupe Vanier depuis 2003.

«Ça c’est une vraie dynastie», a lancé Buono, qui a assisté au dernier match de la Coupe Vanier, remporté 28-22 aux dépens des Marauders de McMaster. Ils font du travail extraordinaire pour recruter des joueurs du Québec dans les cégeps, et ils n’ont pas peur de dépenser pour aller, par exemple, en Floride y tenir des camps au printemps.

«Ils ont bâti une mentalité où personne ne se repose sur ses lauriers, a ajouté Buono. Comme je le dis toujours, le plus grand ennemi du succès, c’est le succès. Certaines gens ne savent pas comment composer avec ça, ils pensent qu’ils vont continuer à gagner sans forcer. Mais je ne ressens pas ça à Laval.»