Repêchage
Tour
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13 mars 2016

« C’est intéressant de voir grandir les jeunes » – Deslauriers

Johany Jutras/LCF.ca

TORONTO – Lors du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football, les dépisteurs, directeurs généraux et entraîneurs des neufs équipent de la LCF ont la chance d’avoir sous la main durant trois journées complètes les plus beaux espoirs universitaires. Ils en profitent d’ailleurs pour avoir à l’œil leurs faits et gestes.

L’ancien receveur des Alouettes de Montréal, Éric Deslauriers, a fait une croix sur sa carrière de joueur à la fin de la saison 2015 pour devenir dépisteur et adjoint aux opérations football. Il vit donc son premier camp national en tant que membre de l’administration des Moineaux.

« C’est très intéressant et plaisant de voir grandir les jeunes à qui tu parles », explique celui qui a joué neuf saisons dans la LCF. Il comprend évidemment la position des joueurs, lui qui a également traversé ce même processus. « C’était un temps dans ma vie durant lequel il y avait beaucoup d’incertitude », indique Deslauriers en guise de comparaison.

Selon lui, les entrevues représentent une étape cruciale dans l’évaluation des athlètes.

« Les gens ne le réalisent pas nécessairement, mais le personnel doit se préparer adéquatement en vue de ces rencontres », mentionne le choix de premier tour des Alouettes en 2007. « On va appeler les anciens entraîneurs des joueurs, leurs parents, leurs frères et sœurs. »

Les équipes recherchent des informations détaillées qui ne sont pas toujours accessibles à première vue.

« On veut savoir quelle sorte de personne on amène dans notre vestiaire », raconte Deslauriers.

Pour le directeur général du ROUGE et NOIR d’Ottawa, Marcel Desjardins, les camps nationaux permettent d’approcher les joueurs et de les analyser en vue du repêchage, mais il relativise leur importance.

« Pour notre organisation et la majorité des équipes, il s’agit d’à peine cinq à 10 % de notre évaluation », avoue celui qui a travaillé pour les Alouettes sous les ordres de Jim Popp. « Le plus important demeure le visionnement des séquences vidéo du joueur en question. »

Les confrontations à un contre un n’ont pas une très grande valeur quant à lui.

« Le joueur défensif a un avantage en partant et lors d’un match, plusieurs autres facteurs rentrent en ligne de compte », mentionne le directeur général. Les tests fournissent, pour leur part, une base d’informations aux équipes, d’après Marcel Desjardins.

Les dépisteurs, les entraîneurs et le directeur général du ROUGE et NOIR prennent aussi la peine de visiter toutes les universités afin de poser des questions au personnel des équipes universitaires sur le caractère du joueur.

Pendant les entrevues, il y a bien évidemment des questions plus générales qui reviennent souvent, mais celles plus spécifiques sont déterminées au cours de la conversation.

« Tout varie en fonction du type de joueur et de sa personnalité, c’est ça qui va déterminer le style de l’entrevue », affirme Marcel Desjardins.

Contrairement aux autres équipes, le ROUGE et NOIR a choisi en fin de semaine de rencontrer tous les joueurs présents au camp national.

« On est sur place et les athlètes sont disponibles, je ne vois aucune raison pour ne pas leur parler », rétorque alors Marcel Desjardins.

Le processus tire à sa fin, mais la direction de chacune des neuf équipes aura fort à faire d’ici le repêchage de la LCF, prévu le 10 mai 2016.