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26 avril 2016

Stampeders : Les blessures ont embêté Lavoie en 2015

David Moll/Stampeders.com

MONTRÉAL – À la fin de sa quatrième campagne universitaire, le joueur de ligne offensive du Rouge et Or de l’Université Laval Karl Lavoie pointait parmi les plus beaux espoirs en vue du repêchage 2015 de la Ligue canadienne de football (LCF).

Membre de l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2011, en 2013 et en 2014, et de la première équipe d’étoiles de SIC en 2013 et en 2014, le Québécois occupait en effet le quatorzième rang du bureau de recrutement de la LCF en décembre 2014.

Lavoie prévoyait alors bien s’entraîner au cours de l’hiver et profiter du camp d’évaluation de la LCF afin d’augmenter sa valeur auprès des équipes du circuit.

Cependant, un claquage au quadriceps droit, à moins d’une semaine de l’événement, l’avait forcé à revoir ses plans. Ayant mis une croix sur sa participation au camp d’évaluation, le joueur de ligne à l’attaque avait alors exprimé quelques craintes.

« C’est sûr que ça me trottait dans la tête », a confié Lavoie. « Le camp d’évaluation, c’est l’endroit par excellence pour démontrer ce que tu peux faire. Mais mon agent avait discuté avec les équipes, et il leur avait envoyé de bonnes vidéos de moi. Les recruteurs me connaissaient déjà, mais c’est sûr que le camp d’évaluation m’aurait peut-être permis d’augmenter ma valeur. »

Ses doutes ont été confirmés lors du dévoilement du troisième et dernier classement du bureau de recrutement de la Ligue en vue du repêchage 2015 de la LCF : son nom ne figurait plus parmi les 20 plus beaux espoirs aux yeux des recruteurs, des directeurs du personnel des joueurs et des directeurs généraux des neuf équipes du circuit.

Cette situation n’avait toutefois pas amené les clubs de la Ligue à l’ignorer complètement.

« Les Argonauts m’ont même fait venir à Toronto pour que je participe à un entraînement privé », s’est souvenu Lavoie. « Plusieurs équipes parlaient avec mon agent, mais aucune ne démontrait un intérêt particulier. En fait, le plus drôle, c’est que Calgary ne semblait pas du tout intéressé par mes services. »

Pourtant, avec leur choix de premier tour, les Stampeders de Calgary avaient fait de Lavoie le neuvième choix au total du repêchage 2015 de la LCF. Une surprise qui n’en fut pas entièrement une pour le gaillard de six pieds quatre pouces et de 285 livres.

« Je ne m’y attendais pas du tout », a souligné Lavoie. « D’autres clubs qui avaient témoigné plus d’intérêt sélectionnaient avant les Stampeders, et aucun d’entre eux ne m’avait choisi. Puis, le directeur général adjoint de Calgary a envoyé un texto à Pierre Lavertu pour lui demander mon numéro de téléphone. On se doutait alors que les Stamps allaient appeler mon nom. Dès que Pierre a reçu le texto, on commençait à être pas mal excité. »

Ayant accompli son premier but, soit celui d’être sélectionné au premier tour du repêchage, Lavoie – qui avait jadis envisagé un retour à l’Université Laval pour une cinquième saison – s’était alors mis en quête de son deuxième objectif : jouer chez les professionnels dès sa première année.

Mais une autre blessure était venue contrecarrer les plans de Lavoie : deux semaines avant la fin de son premier camp d’entraînement chez les professionnels, le jeune homme de 23 ans – à l’époque – s’était blessé à l’épaule.

Lavoie avait donc dû attendre au 18 juillet avant de sauter sur le terrain pour la première fois dans l’uniforme des Stampeders.

« C’était impressionnant », a-t-il mentionné. « J’étais habitué, à l’Université Laval, de jouer devant de grosses foules et avec beaucoup d’ambiance, mais ce n’était rien de comparable à l’atmosphère qui régnait à Calgary ce jour-là. »

Un moment dont il se souvient encore très bien aujourd’hui, pour de bonnes et de moins bonnes raisons : après à peine quelques jeux, Lavoie avait dû quitter la rencontre en raison d’une grave blessure au genou.

« Je n’avais jamais été blessé gravement auparavant, et là, à ma première année chez les professionnels, je me blesse sérieusement », a poursuivi Lavoie. « C’était frustrant, parce qu’en arrivant dans une nouvelle équipe, tu essaies de t’intégrer. Mais en n’étant pas sur le terrain en même temps que mes coéquipiers, ce n’était pas évident. C’était l’année au cours de laquelle je voulais prouver que je méritais de jouer dans la Ligue, et je n’y suis pas vraiment arrivé. »

Loin de sa famille et de ses amis, les premières semaines avaient été difficiles pour lui. Mais, petit à petit, il avait commencé à voir les choses d’un œil plus positif. Il avait mis les bouchées doubles dans le gymnase, puis il avait effectué un retour au jeu en finale de l’Ouest contre les Eskimos d’Edmonton.

Malheureusement, à son premier départ chez les professionnels, les Stampeders ont encaissé un revers de 45-31 aux mains des éventuels champions de la coupe Grey.

« En prenant en considération que mon premier match comme partant a été la finale de l’Ouest, à Edmonton en plus, mon entraîneur et moi en sommes venus à la conclusion que j’avais bien fait malgré tout », a dit Lavoie. « Mais je suis perfectionniste, et j’aurais assurément aimé faire mieux. »

Cette saison, Lavoie espère obtenir un poste de partant. D’ailleurs, plusieurs voient Lavertu et lui s’établir comme les pièces maîtresses d’une ligne offensive plus stable chez les Stampeders en 2016.

Mais, avant tout, il veut faire sa place au sein de sa formation, et prouver qu’il est capable de jouer avec les meilleurs.

« Ce n’est pas en étant tout le temps de blessé que j’ai réussi à le faire l’année dernière », a consenti Lavoie. « J’ai vu le niveau de préparation qui était nécessaire pour jouer chez les professionnels, et j’ai vu ce qui me manquait. Je suis en meilleure forme physique aujourd’hui qu’il y a un an. Mon entraîneur de position, à la fin de la saison, m’a dit que si je demeurais en santé, j’avais un bel et long avenir dans la LCF. Cette année, il s’attend à ce que je sois prêt, et si je le suis, il compte bien m’envoyer dans l’action. »