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16 mai 2017

Alouettes : Nik Lewis prêt à écrire un dernier chapitre

Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – La saison 2017 sera probablement la dernière pour celui qui occupe le huitième rang de la LCF pour les verges sur des réceptions, Nik Lewis. Probablement.

Le receveur est prêt à mettre un terme à sa carrière de quelque 15 saisons dans la LCF, mais il ne peut s’empêcher de laisser une porte légèrement entrouverte, juste au cas où.

Il ne faut ainsi pas s’attendre à une tournée d’adieux, comme l’ont fait Kobe, Jeter ou Big Papi.

« C’est pour cette raison que j’ai signé une entente de deux ans », a expliqué Lewis. « On ne sait jamais ce qui peut arriver. Si je joue bien et si je fais tout ce qu’on attend de moi, je pense que ce sera ma dernière année. »

« Mais on ne sait jamais », a-t-il poursuivi. « Tu perds en finale de l’Est ou lors du match de la Coupe Grey et tu te dis… Pourquoi ne pas réessayer? »

Dominick Gravel/Alouettes de Montréal

Nik Lewis capte une passe contre les Argonauts de Toronto en 2016 (Dominick Gravel/Alouettes de Montréal)

Voilà une bonne question pour le vétéran de trois saisons avec les Alouettes, qui a passé plus d’une décennie à affronter les critiques et à répondre aux questions comme comment, à 34 ans, il a été capable de connaître l’une de ses meilleures campagnes en carrière, captant 102 passes (sommet personnel – quatrième rang du circuit) et franchissant le plateau des 1000 verges sur des réceptions pour la dixième fois de sa carrière (1136 verges).

Ou comment le receveur de cinq pieds et 10 pouces et de 240 livres, dont certaines blagues servent parfois d’avertissements, peut être l’un des joueurs les plus fructueux, à sa position, dans l’histoire de la LCF.

On pourrait penser que Lewis, qui aura 35 ans le 3 juin prochain, n’a plus rien à prouver. Mais si vous le connaissez, vous savez que c’est loin d’être le cas.

« Je sens constamment que j’ai quelque chose à prouver », a confié Lewis. « Il y a toujours un groupe qui n’y croit pas – qui pense plutôt que l’an dernier était un coup de chance. »

C’est pourquoi il n’y a aucune promesse, aucune garantie et aucune tournée d’adieux, du moins, pour l’instant. Mais ça ne veut pas dire que Lewis ne songe pas à son avenir.

Le receveur aimerait demeurer impliquer dans le monde du football pendant plusieurs années une fois à la retraite. Il compte ouvrir un centre d’entraînement au Texas, et il pense peut-être faire le saut en télévision, comme l’a fait Henry Burris.

S.J. Green, son ancien coéquipier, est convaincu qu’un jour, plus tôt que tard, nous aurons affaire à « Coach Lewis ».

« S’il s’agit de sa dernière année, il fera partie du groupe d’entraîneurs d’une équipe l’an prochain », a dit Green, qui a depuis été échangé aux Argonauts de Toronto. « J’en suis persuadé. Je ne sais pas s’il vous l’a dit, mais il avait reçu une offre pour devenir entraîneur avant de venir jouer à Montréal. Et il comprend vraiment bien le football. Il connaît la Ligue, et il connaît le sport. »

David Chidley/LCF.ca

Lewis occupe le huitième rang de la LCF au chapitre des verges sur des réceptions (David Chidley/LCF.ca)

Green, qui compte 10 saisons d’expérience dans le circuit canadien, dont les deux dernières avec Lewis, soutient que la compréhension de la LCF par son ancien coéquipier est des plus impressionnantes.

« Vous seriez estomaqué si vous aviez à parler de stratégies avec lui », a dit Green. « Il est brillant pour voir le jeu et pour aider ses coéquipiers à se démarquer. C’est un clown, on s’entend – et ce trait de personnalité en irrite quelques-uns, mais il s’en fiche. Il n’a jamais peur de dire la vérité. Il dit ce qu’il ressent, mais il s’exprime pour avoir du plaisir. »

« Réalistement, il pourrait devenir entraîneur ou faire partie d’une équipe de direction », a ajouté Green. « Il possède vraiment toutes ces connaissances. Les gars le respectent. »

Après 14 saisons dans la Ligue, le meneur des Alouettes, en 2016, en ce qui a trait aux verges sur des réceptions est d’avis que de passer de joueur à entraîneur serait pour lui une transition naturelle. Lewis dit avoir une bonne compréhension des hauts et des bas qu’amène chaque saison, et de la manière dont travaillent certaines organisations ou certains individus.

Il prétend connaître sur le bout des doigts toutes les stratégies, en défense comme en attaque, de la LCF. Il dit aussi être capable de bien prendre le pouls d’un vestiaire, et d’ainsi mieux comprendre la situation qui se trouve devant lui.

« Il n’y a plus rien de vraiment surprenant », a dit Lewis en haussant les épaules.

Quand il accrochera ses crampons, Nik Lewis s’ennuiera avant tout de l’atmosphère d’un vestiaire et de la compétition.

Les vestiaires de la LCF ont été des endroits rassurants pour Lewis, des lieux où les mots ne sont parfois pas aussi lourds de conséquences.

« C’est l’un de ces endroits où tu peux t’exprimer librement, où il y a une belle camaraderie, où tu peux faire des blagues, flâner et avoir du plaisir », a dit Lewis. « Il y a plein de choses qui sont dites dans un vestiaire qui n’ont peu ou pas de conséquence – mais ce serait complètement l’inverse à l’extérieur de celui-ci. »

Alouettes de Montréal

Lewis a tenté un attrapé à une main lors d’une rencontre en octobre dernier (Alouettes de Montréal)

Et bien qu’un emploi d’entraîneur ne pourrait possiblement pas remplacer les discussions se déroulant dans un vestiaire, il pourrait néanmoins combler son besoin de compétitivité.

« Lutter contre des personnes qui peuvent potentiellement être meilleures que vous – après, je compétitionnerai en jouant à des jeux vidéo ou à des jeux de société », a dit Lewis. « Si je deviens entraîneur, je retrouverai la compétition. Mais je n’aurai aucune influence directe sur le dénouement. »

Le receveur a confirmé qu’il avait été approché par d’autres entraîneurs afin de se joindre à eux sur les lignes de côté – si l’opportunité se présente, c’est quelque chose qu’il aimerait essayer.

Mais, présentement, Lewis se préoccupe peu des circonstances idéales. Il concentre avant tout son énergie vers les Alouettes de Montréal et vers une saison gagnante. L’instant présent.

Lewis souligne que son équipe, comme lui, a des choses à prouver en 2017. Même si les choses ne se sont pas déroulées pour le mieux du côté des Alouettes l’an passé, le vétéran receveur s’empresse de rappeler qu’ils ont terminé à égalité au deuxième rang de la division Est – un seul point de plus leur aurait permis d’accueillir la demi-finale de l’Est à domicile.

« Je ne crois pas que nous obtenons le respect que l’on mérite », a dit Lewis. « Autant que certains trouvaient que nous étions mauvais l’an dernier, nous avons tout de même terminé l’année au deuxième rang de notre division. Malgré tout ce qui s’est passé. »

Même s’il a excellé l’an dernier, Nik Lewis sait que l’âge finira éventuellement par le rattraper. Il sait que la vie après le football s’amorcera à un certain moment. « Si je ne suis pas prêt pour ça, je me dirige vers un mur », a-t-il mentionné.

Mais, s’il pense à la fin de saison de son équipe en 2016, à l’ajout du quart-arrière Darian Durant et au fait qu’il pourra encore jouer au football en 2017, il trouve difficile de ne pas être heureux de vivre le moment présent.

« Le simple fait de sauter sur le terrain – il y aura beaucoup d’anticipations, beaucoup de choses auront été dites », a dit Lewis. « Mais tout se jouera sur le terrain. Mon objectif est d’être prêt. C’est le moment de reprendre du service. »

C’est le moment de reprendre du service, une dernière fois, pour Nik Lewis. Probablement.