Patrick Doyle/CFL.ca
OTTAWA – Les Argonauts de Toronto en étaient au jour 3 de leur préparation en vue du match de la 105e Coupe Grey qui aura lieu le dimanche 26 novembre, à la Place TD d’Ottawa (RDS – 18 h HE).
L’excitation et la motivation des joueurs étaient palpables lors de l’entraînement, alors que le receveur des Argos S.J. Green s’est transformé en meneuse de claque, lui qui courait partout, pendant la séance d’étirements de ses coéquipiers, afin de distribuer les encouragements.
Le tout, au rythme de « Give it away » des Red Hot Chili Pepers.
OK. C’est du sérieux.
Le match ultime est à deux jours de distance et les Argos se sont entraînés, aujourd’hui, dans l’enceinte où aura lieu le meilleur film du football canadien, c’est-à-dire le match de la Coupe Grey.
Parions que les joueurs des Argos ont très hâte d’en découdre avec ceux des Stamps.
« Nous utiliserons toute la préparation dont nous aurons besoin », affirme Green, sagement. « L’ambiance dans le vestiaire est très bonne. Nous comprenons la grandeur de ce duel, mais on prend le tout une journée à la fois. »
Lors de la saison régulière, même si les formations jouent à l’extérieur, elles s’entraînent à la maison avant de s’envoler vers la destination de leurs rivaux.
Pour ce qui est du match de la Coupe Grey, les Stamps et les Argos, cette année, sont à l’extérieur. Mais les hommes en collant bleu ont eu l’occasion de se préparer sur le lieu du combat.
Et c’est ce que la troupe de Marc Trestman a fait ce matin.
C’est logique et normal pour toute équipe arrivant dans un environnement moins familier. Un être humain, à différents niveaux, éprouve un besoin de trouver ses repères, de tracer ses limites, de construire son carré de sable, dans lequel il évoluera pour un court, moyen ou long laps de temps.
« J’ai bien senti le terrain aujourd’hui », explique Green. « On y a déjà joué cette année. Rien n’a changé sauf pour la température. Il fait plus froid. Ce qui rend la surface un peu plus dure sur les pieds et les jambes. »
« Mais je n’ai pas glissé pendant l’entraînement. C’est de la qualité. »
Le jeu au sol de Wilder fait en sorte que les défenses adverses oublient de protéger l’attaque aérienne (Patrick Doyle/CFL.ca).
Le receveur des Argos sera un homme marqué d’un fer rouge – c’est le cas de le dire – par la défense des Stampeders, lui qui est l’un des attrapeurs de ballon les plus performants de la Ligue canadienne de football (LCF), avec ses 1462 verges de gain aérien et ses 10 touchés, cette année.
Ce doit être frustrant pour un compétiteur comme lui. Qui veut faire partie de la solution à chacun des jeux de sa formation. D’avoir continuellement une double protection sur les épaules.
« Oui, c’est sûr que c’est frustrant », dit Green. « Mais je le prends positivement. Je le vois comme un hommage à mon succès. »
Tout simplement.
« Lorsque je vois que je ne peux m’impliquer sur le terrain par mes actions, je le fais par mes conseils et mes encouragements envers mes coéquipiers. C’est de cette façon que je garde ma concentration et que je reste impliqué dans le match. »
« Même si je n’attrape pas de passes, je parle à James [Wilder Jr.] dans le vestiaire, je parle à DeVier Posey, à Anthony Coombs, pour m’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde. »
Voilà qui explique les actions de S.J. pendant l’entraînement d’aujourd’hui. Le vétéran de 11 saisons (10 avec les Alouettes) est un leader et il fait sentir sa présence, coute que coute. Que ce soit sur le terrain, sur les lignes de côté ou dans le vestiaire.
Parlant de leader, le demi offensif des Argos, James Wilder Jr… Oui, encore lui. Que voulez-vous? Il est extraordinaire!
Wilder, donc, est devenu, en un très court moment, un des jeunes leaders de son groupe. Il a littéralement transformé le jeu au sol torontois. L’amenant de l’un des pires en début de saison, à l’un des meilleurs depuis la fin de semaine de la fête du Travail.
« Lors d’une rencontre, lorsque le jeu au sol fonctionne, qu’on l’intègre dans notre plan de match, les défenses adverses n’auront pas le choix de le respecter. Elles seront donc plus concentrées à arrêter nos courses et oublieront la passe. »
– James Wilder Jr.
Mais ce jeune joueur explosif donne tout le crédit à sa ligne offensive, elle qui lui permet de se frayer un chemin afin d’aller gruger les verges qu’il a besoin pour assommer l’adversaire.
Il est tellement redevable de ses coéquipiers faisant partie de la ligne à l’attaque qu’il les a fait monter sur scène lorsqu’il a reçu, jeudi soir, le prix de la recrue par excellence 2017, lors du Gala d’excellence de la LCF qui récompensait les meilleurs joueurs de la Ligue.
« Nos entraîneurs ont fait un excellent travail pour relancer notre jeu au sol », explique Wilder. « Ce succès s’est transposé sur les autres aspects du jeu de notre équipe. Et il est très important d’avoir un jeu au sol solide et dominant. »
« Lors d’une rencontre, lorsque le jeu au sol fonctionne, qu’on l’intègre dans notre plan de match, les défenses adverses n’auront pas le choix de le respecter. Elles seront donc plus concentrées à arrêter nos courses et oublieront la passe. »
« Et avec le groupe de receveurs que nous avons et avec l’un des meilleurs quarts de l’histoire de la LCF, nos adversaires n’ont qu’à bien se tenir. »
Ceci augure bien pour le match de dimanche, puisque nous savons tous que les Stamps possèdent la meilleure défense, autant au sol que dans les airs, depuis plusieurs années.
Ce face à face sera vraiment intéressant.
Wilder contre Alex Singleton, Jameer Thurman…
Green contre Tunde Adeleke, Joshua Bell, Ciante Evans…
Nommez-les!