Johany Jutras/LCF.ca
TORONTO – Les Argonauts de Toronto parleront peut-être les premiers, jeudi, à l’occasion du repêchage 2019 de la Ligue canadienne de football (LCF), mais les Blue Bombers de Winnipeg possèdent eux aussi une position enviable en amont de l’encan de cette année.
Diffusé sur RDS et sur TSN, le repêchage de la LCF aura lieu dès 20 h HE ce soir à Toronto. Les recruteurs des quatre coins du circuit apporteront les derniers ajustements à leur liste de choix, et quelques centaines d’espoirs espéreront recevoir l’appel qui pourrait donner le coup d’envoi à leur carrière chez les professionnels.
Les Bombers possèdent deux choix, l’un après l’autre, lors du premier tour, alors que les Argos, menés par le directeur général Jim Popp, détiennent le tout premier choix au total de la séance de cette année. Il s’agit d’une position enviable pour l’expérimenté dirigeant, et Popp tient à ne rien divulguer avant ce soir.
« Je n’ai jamais repêché si haut », a confié Popp à Chris O’Leary du CFL.ca. « Nous dicterons l’allure du repêchage. Les autres dirigeants attendent de voir le premier domino tomber. Tout le monde spécule, mais personne ne sait vraiment. Espérons que notre choix puisse rester secret jusqu’à ce que le commissaire l’annonce à la télévision. »
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Pour les Argos, qui ont remporté la Coupe Grey en 2017 avant de ne remporter que quatre parties et de terminer au dernier rang de la Ligue en 2018, la soirée de jeudi sera l’occasion de continuer à bâtir à partir de ce qui a été une saison morte occupée à Toronto. Depuis décembre, les Argos ont embauché Corey Chamblin comme leur nouvel entraîneur-chef, ils ont embauché les joueurs étoiles Derel Walker (receveur) et Shawn Lemon (joueur de ligne défensive), et ils ont nommé James Franklin en tant que quart-arrière partant.
Popp possède de nombreuses options avec le tout premier choix au total, que l’on pense aux prisés joueurs de ligne offensive Drew Desjarlais ou Zach Wilkinson, ou au dominant receveur Hergy Mayala. À moins de recevoir une offre qu’il ne peut pas refuser, le directeur général des Argos a indiqué qu’il n’échangerait pas son choix.
« Je crois qu’il faut tout regarder », a dit Popp. « Sa propre équipe, les meilleurs espoirs disponibles, les meilleurs espoirs qui ne seront peut-être pas disponibles… Nous savons que l’ailier défensif de l’Université Laval Mathieu Betts a signé un contrat avec un club de la NFL. Nous savons aussi que plusieurs autres espoirs ont obtenu des invitations à participer à des mini camps dans la NFL. Vous devez tout analyser lorsque vous repêchez en premier. Chaque situation est différente pour chaque équipe. »
Betts est peut-être le plus grand mystère du repêchage 2019. L’ailier défensif étoile du Rouge et Or de l’Université Laval a pointé pour une deuxième fois d’affilée au sommet du classement du bureau de recrutement le mois dernier, mais le jeune homme originaire de Montréal a signé une entente en tant que joueur autonome non repêché avec les Bears de Chicago dans la NFL à la suite du repêchage de la NFL la semaine dernière.
Betts pourrait être sélectionné plus tard, à moins qu’il devienne un « projet » pour les Tiger-Cats de Hamilton (deuxième choix au total) ou pour les Eskimos d’Edmonton (troisième choix au total), deux équipes utilisant des ailiers défensifs nationaux et qui aimeraient probablement compter sur les services de Betts dans les prochaines années.
Alors que les Ticats espèrent connaître plus de succès avec leur premier choix cette année que l’an dernier – le receveur Mark Chapman (premier choix au total en 2018) n’a toujours pas rejoint l’équipe –, les Esks tenteront de poursuivre leur série de succès lors du repêchage, eux qui ont sélectionné des joueurs comme Kwaku Boateng et Arjen Colquhoun, qui sont devenus des partants réguliers au sein de leur formation. L’ancien choix de premier tour Tevaun Smith (receveur) a aussi rejoint l’équipe récemment, après un séjour dans la NFL.
Les Esks parleront au troisième rang en 2019, eux qui ont raté les éliminatoires par un cheveu la saison dernière.
« Généralement, lors du repêchage, vous pensez aux joueurs qui auront un impact d’ici deux ou trois ans – plutôt qu’à des joueurs qui auront un impact immédiat – et qui pourront s’implanter à une position en attaque ou en défense », a expliqué le directeur général Brock Sunderland au Esks.com. « Mais ce n’est pas toujours le cas. Regardez Boateng. Il a immédiatement réussi à être productif au sein de la ligne défensive. »
« Vous voulez que vos choix au repêchage compétitionnent pour un poste de partant, et s’ils ne parviennent pas à dénicher ce poste, vous voulez qu’ils apportent des contributions significatives sur les unités spéciales. »
Certains ont avancé que les Bombers pourraient échanger l’un ou l’autre de leurs deux choix de premier tour, mais ce ne devrait pas être le cas. Walters semble vouloir utiliser les quatrième et cinquième choix au total, même si son club n’a pas de besoin urgent.
« Il y a eu des tonnes de discussions au cours des deux dernières semaines; on verra bientôt ce qui était sérieux », a dit Walters au BlueBombers.com. « Ce n’est généralement pas une bonne idée d’échanger des choix de premier tour pour des joueurs américains, à moins que ceux-ci soient d’excellents joueurs américains ayant préalablement prouvé leur valeur, ce que vous ne voyez pas très souvent dans notre ligue. »
Walters a indiqué mardi que le repêchage de cette année lui permettra d’ajouter de la profondeur au sein des positions occupées par des joueurs nationaux dans son équipe. Il espère même créer une certaine compétition avec les partants dès cette année.
Les Bombers ont peut-être des besoins chez les receveurs, une position qui pourrait être occupée par trois joueurs nationaux cette saison, ainsi que sur la ligne offensive, alors que Matthias Goossen (retraite) et Sukh Chungh (joueur autonome) ne font tous les deux plus partie de l’équipe. Geoff Gray et Michael Couture devraient être les nouveaux partants au sein de la ligne à l’attaque de Winnipeg.
« Nous analysons notre formation et nous avons un peu de flexibilité quant à la position à laquelle nous emploierons notre septième joueur national partant », a dit Walters. « Nous avons de bons débats à ce sujet, alors les chances que nous repêchions tout simplement le meilleur joueur disponible, peu importe la position, sont bonnes. »
Les Roughriders de la Saskatchewan parleront en sixième et ils pourraient répondre à plusieurs besoins, notamment à la position de receveur : Jake Harty ratera toute la saison et le vétéran Cory Watson est présentement l’un des partants du club. Le retour du demi défensif Elie Bouka à la suite d’un séjour dans la NFL pourrait changer les plans des Riders jeudi soir.
Ne soyez pas surpris si le ROUGE et NOIR d’Ottawa sélectionne un joueur de ligne offensive avec son choix de premier tour, quelque chose qu’il a fait lors de cinq de ses six premiers repêchages depuis son retour dans la LCF. Le directeur général Marcel Desjardins possède une bonne feuille de route lors du premier tour, et la profondeur de la ligne offensive d’Ottawa fait l’envie de la LCF. L’an dernier, le ROUGE et NOIR a choisi Mark Korte au quatrième rang.
Les champions en titre de la Coupe Grey, les Stampeders de Calgary, seront les derniers à parler lors du premier tour – les Lions de la Colombie-Britannique et les Alouettes de Montréal ne participeront pas aux festivités du premier tour, à moins qu’il y ait des transactions. Les Lions ont échangé leur choix de premier tour quelques heures avant le repêchage de l’an dernier, alors que les Als ont utilisé leur choix de premier tour en 2019 pour mettre la main sur le joueur de ligne offensive Tyler Johnstone lors du repêchage supplémentaire l’an passé.
Alors que les Lions ne parleront qu’au troisième tour (26e choix au total), les Montréalais possèdent quatre choix entre les rangs 13 et 21, incluant l’un des deux choix territoriaux octroyés cette année – un premier pour les Argos (18e au total) et un autre pour les Als (19e au total) en raison de leur neuvième et huitième place au classement, respectivement, en 2018.
« Un choix territorial, c’est un joueur local de plus, un joueur de plus qui connaît les lieux et la culture, et qui n’a pas besoin de s’habituer au rythme de la ville », a indiqué le directeur du repêchage national des Alouettes, Miles Gorrell, lors d’une entrevue avec le MontrealAlouettes.com. « C’est crucial pour nous de recruter des joueurs qui voudront rester avec nous pour plus de deux saisons. »
« Quand nous parlons aux espoirs, nous examinons leur parcours. Si un joueur a habité avec ses parents toute sa vie dans un village de l’Ouest canadien, il a beaucoup plus de chance de s’ennuyer de chez lui lorsqu’il mettra les pieds dans une grande ville où tout le monde parle français. Il ne faut pas sous-estimer l’aspect psychologique. »
Alors que les directeurs généraux tenteront probablement une fois de plus de faire le plein de joueurs de ligne offensive – l’an dernier, sept joueurs de ligne offensive ont été repêchés lors du premier tour, et 20 l’ont été au total –, on parle beaucoup de la profondeur chez les receveurs cette année. En plus de Mayala de l’Université du Connecticut, Kaion Julien-Grant de l’Université St. Francis Xavier – qui a excellé lors du camp d’évaluation – et Justin McInnis de l’Université Arkansas State sont des receveurs d’impact qui devraient être sélectionnés lors des deux premiers tours.
Finalement, attendez-vous à ce que les demis offensifs soient particulièrement populaires jeudi soir. Ce serait plutôt rare, mais Jorden Lyles de l’Université du Manitoba a impressionné les recruteurs lors du camp d’évaluation, alors que les demis offensifs Brady Oliveira (North Dakota) et Maleek Irons (Ohio) de la NCAA sont deux autres excellents espoirs.
Les Bombers devraient démontrer de l’intérêt envers un ou plusieurs de ces demis offensifs pour complémenter le travail d’Andrew Harris, qui aura 32 ans cette saison, mais toutes les équipes savent à quel point c’est bon pour le ratio de compter sur un demi offensif national.
« Évidemment, si vous dénichez un Canadien qui joue à une position moins traditionnelle, ou généralement occupée par un Américain, ça vous permet de faire plus de choses en ce qui a trait au ratio », a indiqué Walters des Bombers. « Nous avons eu le luxe d’utiliser un joueur national à la position de demi offensif, et je crois que toutes les équipes seront intéressées – vous avez aussi vu Edmonton utiliser un Canadien à la position d’ailier défensif. »
« Les demis offensifs de la cuvée 2019 sont réellement bons; on n’en a pas vu des aussi bons récemment. C’est un peu une anomalie de voir deux demis offensifs canadiens jouer un rôle prédominant au sein d’une université américaine lors du même repêchage. »
Ce soir, regardez le repêchage 2019 de la LCF sur RDS et sur TSN, et consultez le tableau du repêchage du LCF.ca pour suivre chaque choix en temps réel.