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11 septembre 2019

Les Lions portent une attention aux détails pour améliorer leur ligne offensive

Richard Lam/LCF.ca

VANCOUVER – Peu de temps après la mi-chemin d’un entraînement des Lions de la Colombie-Britannique, Kelly Bates a réuni les joueurs de ligne offensive pour un exercice. Le but de celui-ci était d’empêcher un joueur défensif de se rendre dans le champ arrière des Lions.

Pendant de longues minutes, Bates, qui a été nommé entraîneur de la ligne offensive des Lions après le congédiement de Bryan Chiu, le 31 août dernier, a attentivement épié ses protégés. Puis, d’une voix calme, il a offert ses félicitations, a pointé les erreurs et a offert des conseils.

« Il est très minutieux », a admis plus tard le bloqueur à gauche Joel Figueroa, le visage couvert de sueur. « Sa vision est un peu différente de ce que nous faisions auparavant. »

Les Lions affichant un horrible dossier 1-10, la ligne à l’attaque du club a été identifiée par plus d’un comme le maillon le plus faible de la fragile unité offensive de la Colombie-Britannique.

L’hiver dernier, les Lions ont mis sous contrat le prisé joueur de ligne offensive canadien Sukh Chung, un ancien des Blue Bombers de Winnipeg, via le marché des joueurs autonomes. Ils ont aussi embauché Brett Boyko, leur choix de deuxième tour lors du repêchage de 2015, qui a évolué dans la NFL. Ces deux joueurs rejoignaient des vétérans comme David Foucault et Hunter Steward en Colombie-Britannique.


 
Le rêve ayant vu le jour pendant le camp d’entraînement est rapidement devenu un cauchemar.

La Colombie-Britannique a accordé 45 sacs jusqu’ici – un sommet dans la LCF –, soit 13 sacs de plus que les Argonauts de Toronto, la deuxième pire équipe de la Ligue à ce chapitre. Le quart-arrière Mike Reilly a été victime d’au moins sept sacs lors de trois matchs cette année.

Le boulot de Bates est de mettre un frein à ce carnage, et de mettre tout en œuvre pour que Reilly demeure en santé.

Les Lions résistent à la tentation d’effectuer des changements complets au sein de leur personnel. Bates œuvre plutôt à redonner confiance à ses joueurs et à améliorer leur technique.

« J’entraîne comme j’ai été entraîné », a souligné l’homme de 44 ans qui a passé sept ans comme joueur de ligne offensive avec les Lions. « J’ai toujours eu le sentiment d’être le joueur le mieux préparé sur le terrain. C’est ce que j’essaie de leur enseigner. »

« Le tout s’accompagne d’une attention aux détails, autant dans l’étude de vidéos que dans la technique. Vous ne pouvez pas avoir l’un sans l’autre. »

Lors du premier match de la Colombie-Britannique depuis l’embauche de Bates, les Lions n’ont concédé que deux sacs dans un revers de 21-16 à Montréal.

Le bloqueur à droite Justine Renfrow a déclaré que Bates avait instauré une nouvelle attitude agressive le long de la ligne.

« Nous avons changé les habiletés et les techniques pour mieux cadrer avec les joueurs », a dit l’ancien des Stampeders de Calgary.

« Plutôt que d’attendre que les joueurs viennent vers nous, nous amorçons la confrontation. Ce changement est peut-être subtil, mais entamer la confrontation et moins lire le jeu devant nous changent vraiment la donne. »

Figueroa aime l’attention aux détails dont Bates fait preuve.

« Ça aide beaucoup de jeunes joueurs, qui n’ont jamais été ici et qui ne comprennent pas notre attaque », a-t-il dit.

Certains changements apportés par Bates ont fait des vagues au-delà de la ligne offensive des Lions.

« Plusieurs autres choses ont aussi changé », a dit Figueroa. « Les éléments qu’il a mis en place rendent justice aux joueurs de ligne offensive, mais également aux ailiers rapprochés et aux receveurs. C’est ce sur quoi nous nous concentrons davantage. »

Bates est heureux de voir que les joueurs achètent ce qu’il essaie de vendre.

« Il faut comprendre qu’il s’agit d’un processus », a-t-il dit. « Ça ne changera pas du jour au lendemain. Ce qui me faisait le plus plaisir, c’est que les gars s’engagent, ils travaillent fort et ils veulent que ça aille mieux. »

« Vous pouvez les voir appliquer ce que j’enseigne. C’est ce qui compte le plus. Nous nous en tenons au processus, et nous continuons à nous engager. »

Le prochain test pour les Lions aura lieu vendredi, alors qu’ils accueilleront le ROUGE et NOIR d’Ottawa (3-8).

Bates voue le plus grand des respects au coordonnateur défensif d’Ottawa, Noel Thorpe.

« Il excelle dans ce qu’il fait », a dit Bates. « Il applique beaucoup de pression. Nous devons nous préparer en ce sens. »

« J’ai toujours eu le sentiment d’être le joueur le mieux préparé sur le terrain. C’est ce que j’essaie de leur enseigner. Le tout s’accompagne d’une attention aux détails, autant dans l’étude de vidéos que dans la technique. Vous ne pouvez pas avoir l’un sans l’autre. »

Kelly Bates

La ligne offensive des Lions tentera de mieux protéger Mike Reilly, vendredi, contre le ROUGE et NOIR (La Presse Canadienne)

La Colombie-Britannique a éprouvé des ennuis en attaque tout au long de la saison. Les Lions n’affichent qu’une moyenne de 18,3 points par match, le septième pire rendement de la Ligue. Les 21 touchés que l’équipe a marqués et la moyenne de 5,5 verges par jeu qu’elle affiche viennent au huitième rang du circuit. La moyenne de 303,5 verges des Lions par match en attaque est la plus petite de la Ligue.

Au cours de leurs 11 premiers matchs, les Lions ont échappé le ballon à des moments inopportuns, ont couru de mauvais tracés, ont échappé des passes et ont fait appel à des stratégies discutables en situation de troisième essai. Néanmoins, c’est l’incapacité de la ligne offensive à protéger Reilly qui a provoqué le plus de grogne chez les partisans du club.

« De l’extérieur, vous voyez un sac, et vous ne savez pas tout ce qui s’est passé », a dit Figueroa. « D’un point de vue d’un partisan, je comprends. »

« Quand vous êtes un joueur, vous comprenez ce que vous devez faire pour éviter qu’une situation comme celle-ci se produise. Ce n’est pas toujours de la faute d’un joueur de ligne offensive. Mais c’est assurément notre boulot d’empêcher que ça se produise. »

Bates a remporté la Coupe Vanier avec l’Université de la Saskatchewan, avant de se joindre aux Lions en 2001. Quand sa carrière de joueur a pris fin, en 2011, Bates est devenu l’entraîneur des demis offensifs des Lions.

De 2014 à 2017, il a été l’entraîneur-chef de l’équipe de football de l’Université Simon Fraser. L’an dernier, il était un entraîneur attitré au contrôle de la qualité chez les Eskimos d’Edmonton.

Bates explique son succès comme joueur à l’ancien entraîneur de la ligne offensive des Lions Dan Dorazio, qui fait aujourd’hui partie de l’équipe d’entraîneurs des Argos.

« Je ne crois pas que j’aurais connu la carrière que j’ai connue sans Dan », a-t-il dit.

Bates soutient que la préoccupation croissante pour la sécurité des joueurs a eu un impact sur la manière dont s’entraînent les équipes. Le tout présente des défis pour tous les entraîneurs, mais surtout pour ceux des lignes offensive et défensive.

« Le fait que les joueurs ne portent plus d’épaulières pendant la semaine complique grandement le travail des entraîneurs », a dit Bates. « Nous voulons que nos joueurs s’entraînent dans un environnement qui ressemble à celui d’un match. Nous ne pouvons plus y arriver de nos jours. »

« Ainsi, vous perdez l’attention portée aux détails, en particulier en ce qui concerne les plaqués à grande échelle. Quand vous ne pouvez pas activer ces bons muscles, quand vous ne pouvez pas créer le bon équilibre corporel, la bonne biomécanique, je crois que vous perdez l’attention portée aux détails. »

Bates reconnaît que toutes les équipes de la LCF suivent les mêmes règles d’entraînement, et qu’une seule a accordé 45 sacs jusqu’à présent.

En tant qu’entraîneur de position, Bates ne contrôle pas les décisions relatives au personnel. Il est convaincu que les joueurs qu’il a sous la main s’amélioreront en deuxième moitié de saison.

« C’est notre travail », a-t-il dit. « Nous nous présentons au boulot, puis nous travaillons avec des personnes qui souhaitent travailler avec nous. C’est ce qui est le plus génial avec ce groupe. Ils veulent tout simplement s’améliorer.

« C’est notre travail », a-t-il dit. « Nous venons ici et travaillons avec les personnes qui veulent travailler avec nous. C’est la chose la plus géniale à propos de ce groupe. Ils veulent simplement s’améliorer. Ils se soucient et sont fiers de ce qu’ils font. »

« Nous voulons gagner. Ce groupe fait tout ce que je lui ai demandé pour tenter d’atteindre cet objectif. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.