Repêchage
Tour
-
2 avril 2020

Nichols : « Je compte jouer pour encore quelques années »

Argonauts.ca

TORONTO – En cette période d’incertitude, il est agréable d’avoir des nouvelles positives. Et nous en avons eu de la part de Matt Nichols. Son épaule va mieux.

Le quart-arrière des Argonauts de Toronto affirme que sa convalescence progresse bien. Il pourrait être d’attaque pour des séances d’entraînement complètes à la mi-avril.

De l’incertitude à la suite de son opération? Il n’y en a pas, alors que Nichols s’entraîne quotidiennement, mais avec parcimonie. Non pas qu’il ait peur que sa blessure resurgisse, mais bien parce qu’il ne veut pas être trop volontaire.

« Je sens que je pourrais être prêt dans deux semaines », a dit Nichols, au téléphone, en direct de Spokane, Washington.

Nichols est bien sûr à la maison – là où plusieurs d’entre nous sont installés – avec sa femme, Ali, et ses deux filles Elliot, 6 ans, et Parker, 2 ans et demi, elles qui semblent tout près.

« Ma femme et moi sommes en quelque sorte des éducatrices et des éducateurs de garderie et des enseignantes et des enseignants de maternelle pour la majeure partie de nos journées ensemble », a dit Nichols, en riant. « Ali a préparé une classe dans une des pièces de la maison. »

« Je suis l’assistant de la professeure », a-t-il dit. Nichols s’occupe essentiellement de l’alphabet et des parties de tic-tac-toe.

Le quart-arrière des Argos Matt Nichols s’entretient avec les médias sportifs torontois pour la première fois (Argonauts.ca).

Il revient tout juste d’une session de réhabilitation physique. Il poursuit donc toujours son travail afin de revenir à 100 % de sa forme.

Le cheminement de Nichols afin d’être fin prêt pour le début de la saison 2020 est accompagné d’un horaire serré de conditionnement physique et de musculation, appuyé par les encouragements de sa femme et les soins d’un groupe de médecins. Et les bons mots de deux futurs quarts intronisés au Temple de la renommée Ricky Ray et Drew Brees, ont bien sûr aidé sa cause.

La progression encourageante de Nichols donnera de l’espoir à la direction et aux partisans des Argos.

Une opération chirurgicale au bras et à l’épaule d’un quart-arrière veut souvent dire que celui-ci s’en remettra pour fort longtemps.

Mais Nichols demeure optimiste.

« Aujourd’hui, j’ai terminé une séance de passe avec des ballons à 30 verges », a-t-il dit. « Je rallonge toujours un peu plus la distance. La longueur de mes passes est petit à petit de retour. »

L’athlète de 33 ans croit sincèrement que sa réhabilitation s’accroîtra rapidement s’il décide de garder le rythme qu’il a présentement. Mais il ralentira un peu la cadence afin de garder son momentum pour le début de la saison.

« Nous avons décidé de freiner un peu mes ardeurs puisque je progressais tellement bien que j’étais en voie de terminer mon programme de huit semaines en seulement deux semaines », a dit Nichols, heureux de cet état de fait.

Et avec le début de la saison qui approche – et avec le report des camps d’entraînement qui devaient s’amorcer le 17 mai prochain —, il ne sera pas tenté de trop accélérer le pas.

« Avec tout ce qui arrive en ce moment, rien ne sert de me presser, et ce, même si mon état physique s’améliore à la vitesse de la lumière », a-t-il dit.

Le 15 août 2019 a été un moment important pour Nichols.

Cette soirée-là, alors que le pivot était en train de mener les Blue Bombers de Winnipeg vers une victoire aux dépens des Lions de la Colombie-Britannique, il s’est écrasé sous le poids de l’ailier défensif Shawn Lemon. Nous étions à mi-chemin du quatrième quart. Nichols est, par la suite, sorti du terrain avec son bras droit collé au corps.

À la suite de sa tentative de guérir son épaule dans les cinq semaines qui ont suivi sa blessure, la décision a été prise de le faire passer sous le bistouri, ce qu’il a fait en septembre dernier.

Les Bombers, avec le tandem composé de Chris Streveler et de Zach Collaros derrière le centre, ont été en mesure de battre les Tiger-Cats de Hamilton lors du dernier match de la Coupe Grey. Le moulin à rumeurs voyant Nichols quitter Winnipeg était en marche.

Alors qu’il aurait possiblement testé le marché des joueurs autonomes en février dernier, Nichols a été libéré par les Bombers en janvier et, presque tout de suite après, il a accepté une offre de trois ans des Argonauts de Toronto. Mais des mois auparavant, Nichols amorçait déjà son travail de réhabilitation.

« Je suis chanceux, j’ai une femme qui m’appuie et qui me laisse m’entraîné, et ce, pour le temps dont j’ai besoin », a dit Nichols de sa conjointe Ali, avec qui il est marié depuis 10 ans. « Et j’ai aussi une incroyable équipe, ici, à Spokane. »

« C’est rassurant d’avoir, autour de soi, des gens qui savent ce qu’ils font », a-t-il ajouté, reconnaissant.

« Avec tout ce qui arrive en ce moment, rien ne sert de me presser, et ce, même si mon état physique s’améliore à la vitesse de la lumière »

– Matt Nichols

La stratégie de réhabilitation a été simple, mais exténuante.

« Nous avons essentiellement travaillé sur ma force musculaire et l’amplitude de mes mouvements, pendant six mois » a dit Nichols, lui qui explique que les mois de décembre et janvier ont été très occupés, allant en physiothérapie trois fois par jour. Chaque séance durait 90 minutes.

Le fait d’être capable de garder cette cadence lui a permis de voir à quel point il était prêt et qu’il en voulait encore. Nichols est déjà passé par de la réhabilitation en 2012 et en 2013. Est-ce que ça en vaudra encore la peine?

« J’ai encore le goût d’y mettre les heures de travail. J’ai encore beaucoup de passion pour mon sport », a-t-il dit.

Tout en ayant l’appui de sa conjointe Ali, Nichols a visité l’ancien quart des Argos et des Eskimos d’Edmonton Ricky Ray, lui qui demeure à Redding, en Californie, là où Nichols était le quart vedette de son école secondaire.

« Lorsque je voyage pour aller voir tout le monde là-bas », a-t-il dit. « J’arrête toujours chez Ricky afin de jaser de la blessure à l’épaule qu’il a déjà eue. »

Tout de suite après avoir signé l’entente avec les Argos, Nichols s’est rendu à sa ville natale de Redding, en Californie, afin d’être intronisé au Temple de la renommée de l’école West Valley High School. Une fois de plus, il s’est arrêté chez Ray.

« Il m’a dit que j’étais rendu plus loin dans ma réhabilitation que lui l’était au même stade », a dit Nichols. « Ça m’aide énormément de pouvoir en parler avec lui. »

Et être en mesure d’écouter Drew Brees l’a aussi beaucoup aidé.

Nichols a téléchargé la version audio du livre des mémoires de Brees « Coming Back Stronger ». Le quart des Saints de La Nouvelle-Orléans y documente ses propres défis qu’il a dû relever, à la suite de sa blessure à l’épaule.

« Je l’ai écouté de A à Z à deux ou trois reprises, en décembre et en janvier dernier », a dit Nichols. « Sa situation était pire que la mienne. Alors le fait d’écouter quelqu’un comme lui expliquer son processus, ça m’a beaucoup aidé. »

Lorsqu’il a amorcé son programme de passes à la mi-mars, Nichols était en mesure de lancer des ballons avec vélocité à une courte et à une moyenne distance. Il s’est amélioré rapidement, lui qui avait commencé, au jour 1, avec une série de passes de 10 verges.

Maintenant, à peu près deux semaines plus tard, il affirme qu’il en met davantage sur une distance de 25 verges, lui qui augmente graduellement la distance de ses passes dans les zones profondes.

Le dur labeur de l’hiver sur la distance et la force de ses passes a porté ses fruits.

« Ces deux mois de travail m’ont vraiment propulsé dans la bonne direction », a dit Nichols.

Et c’était l’objectif du quart-arrière : travailler graduellement avec son bras pour ne pas endommager son épaule.

« Tout le processus était de laisser ma mémoire musculaire prendre le dessus », a dit Nichols. « Et c’est ce qui est arrivé. »

Les quarts Matt Nichols (à droite) et Chris Streveler célèbrent leur victoire à la dernière Coupe Grey, lors d’un défilé, dans les rues de Winnipeg (The Canadian Press).

Maintenant, l’objectif est de ne pas en faire trop, et ce, bien qu’une partie de Nichols le voudrait. Il faut penser que le jour où il lancera une passe de 55 verges sans douleur sera un beau jour pour Nichols. Mais le moment n’est pas encore venu.

« Je dois écouter mon corps afin de comprendre à quel moment je serai en mesure de pousser un peu plus et d’appuyer davantage sur l’accélérateur », a dit Nichols. « Je n’ai pas connu de reculs tout au long de mon processus. Ç’a été stable. Je suis sur le bon chemin. »

En quelque sorte, la partie la plus difficile de sa réhabilitation est chose du passé. Il faudra maintenant retrouver la joie de lancer des passes, cettedite joie que Nichols a de jouer au football depuis la troisième année du primaire. Et il voudrait continuer longtemps à pratiquer ce sport dans les rangs professionnels.

« Je veux m’assurer de tout faire dans l’ordre, afin d’être en santé à long terme », a-t-il dit.

« Je compte jouer pour encore quelques années. »

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca