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16 avril 2021

Marv Levy reconnaissant envers Montréal pour son intronisation au Temple

MontrealAlouettes.com

TORONTO – Il a peut-être quitté Montréal il y a plusieurs années, mais on dirait que Montréal n’a jamais quitté Marv Levy.

Le légendaire entraîneur de 95 ans, désormais membre du Temple de la renommée du football canadien, ne tarit pas d’éloges à l’égard de la ville où il a été roi du terrain de football, pendant cinq ans, dans les années 1970.

« Je me souviens de la culture de Montréal », a confié Levy, avec une grande tendresse clairement évidente dans sa voix. « Ô combien je l’ai savourée et aimée. J’ai adoré Montréal. »


 
Une conversation avec Marv Levy, c’est comme s’envelopper dans une serviette fraîchement sortie de la sécheuse. Il est chaleureux, il est amical, il est très aimable. Et selon ce que l’on comprend, c’est toujours comme ça avec lui.

L’un des plus grands gentlemen de tous les temps du sport, Levy vient d’apprendre qu’il a été admis au Temple, et il est d’une humeur excellente, débordant de gratitude et d’éloges pour la ville de Montréal, pour une franchise des Alouettes qui lui a confié le titre d’entraîneur-chef, et pour ceux qui ont insisté pour qu’il soit intronisé, des décennies après sa sortie du football canadien.

« Je sais qu’ils ont fait campagne pour moi », a dit Levy en parlant de l’organisation des Alouettes. « Mais pas à ma demande. Ils l’ont fait, sans que je le sache. J’en suis très reconnaissant, cependant. »

« Je suis vraiment dépassé, énormément flatté et très reconnaissant des personnes qui ont soutenu l’idée », ajoute Levy, avec enthousiasme. « Je suis ravi. »

Déjà membre du Temple de la renommée du football professionnel, situé à Canton, en Ohio (il a été intronisé en 2001), Levy est désormais la troisième personne seulement à faire partie des temples de la renommée des footballs canadien et américain, en compagnie de Bud Grant et de Warren Moon.

Sa carrière comme entraîneur s’est échelonnée sur cinq décennies et l’a mené à des endroits comme l’Université de la Californie à Berkeley ou à Philadelphie, Los Angeles, Washington et Kansas City, chez les professionnels. Et comment oublier Buffalo, où il a aidé les Bills a gagné 112 matchs de saison régulière, le plus de victoires par un même entraîneur de l’histoire de la franchise.

« MA CARRIÈRE A DURÉ 47 ANS. SEULEMENT CINQ DE CES ANNÉES ONT ÉTÉ AVEC LES ALOUETTES, MAIS MES SOUVENIRS AVEC L’ÉQUIPE SONT PARMI MES MEILLEURS. CES CINQ ANNÉES À MONTRÉAL… C’ÉTAIT MA PREMIÈRE OPPORTUNITÉ COMME ENTRAÎNEUR-CHEF. »

MARV LEVY

Avant d’accepter des rôles d’entraîneur-chef à Kansas City et à Buffalo, Levy avait été embauché par les Als à temps pour leur campagne de 1973. Les cinq années qu’il a passées à Montréal l’ont profondément marqué.

« Ma carrière a duré 47 ans », a dit Levy. « Seulement cinq de ces années ont été avec les Alouettes, mais mes souvenirs avec l’équipe sont parmi mes meilleurs. Ces cinq années à Montréal… C’était ma première opportunité comme entraîneur-chef. »

Levy a gagné deux coupes Grey en tant qu’entraîneur-chef des Alouettes, sa première en 1974, puis sa deuxième en 1977, soit lors de son dernier match en tant que pilote des Alouettes. Au cours de ce séjour, il a compilé une fiche de 43-31-4 en saison régulière et de 7-3 lors de matchs éliminatoires. En 1974, Levy a mis la main sur le Prix Annis-Stukus, remis à l’entraîneur-chef de l’année dans la LCF.

« Elles ont été extrêmement significatives pour moi », a ajouté Levy en parlant de ces années passées à Montréal. « Je me souviens que je me suis fait de nombreux amis formidables. J’ai appris tellement d’histoire et j’ai tellement savouré Montréal, la ville même. J’ai savouré le fait de vivre là-bas. Ce fut une expérience magnifique. J’en suis très reconnaissant. »

Levy a démontré sa puissance comme entraîneur-chef avec des équipes des Alouettes qui ont été dominantes dans la l’Est au cours des années 1970. Ces deux coupes Grey auraient sans doute pu être trois, alors que les Alouettes ont perdu le match ultime aux mains d’Edmonton en 1975. Un placement de 19 verges raté, alors qu’il restait moins de cinq minutes à jouer, a mené à un simple de Montréal dans un revers de 9-8. « Celle-là a fait mal », a dit Levy.

Détournant gracieusement le mérite de ses succès à Montréal, Levy met en lumière toute l’organisation lorsqu’on lui demande de parler des secrets de ces triomphes.

« Vous savez, ce n’est pas un excellent entraîneur », commence-t-il, offrant ses réflexions sur le travail d’équipe. « Ce n’est pas un excellent quart-arrière. C’est l’organisation au complet qui gagne. Et c’était une organisation merveilleusement bien gérée, en commençant par le propriétaire, Sam Berger. J’ai eu la chance d’avoir un propriétaire comme Sam Berger et sa merveilleuse jeune famille. »

Il ne le savait pas à l’époque, mais les années très productives de Levy à Montréal lui fourniraient un lien avec sa prospérité ultérieure, dans la NFL. « Nous avions un dépisteur que nous avons embauché, à temps partiel », souligne Levy. « Un gars nommé Bill Polian. C’est là que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. »

Polian allait devenir le directeur général des Bills de Buffalo, embauchant Levy comme entraîneur-chef de l’équipe en 1986. Levy est resté dans ce poste jusqu’en 1997.

La victoire de la Coupe Grey en 1974 a été fort agréable, bien sûr, puisqu’il s’agissait de la première de Levy. Cependant, le légendaire match de 1977, avec ses températures froides et son terrain glissant, occupe une place particulière dans le cœur de Levy pour un certain nombre de raisons.

« Celui dont je me souviens le plus, bien sûr, est le match du Ice Bowl », a dit Levy. « C’était mon dernier match là-bas, à Montréal. Je ne savais pas à l’époque que ce le serait. Mais la nature de ce match, et les 68 000 partisans qui étaient là… » Il s’interrompt, visiblement satisfait.

Les Alouettes ont servi une correction à Edmonton dans ce match au Stade olympique, l’emportant par la marque de 41-6. Le terrain glacé a donné un avantage aux Alouettes, une fois que le défenseur Tony Proudfoot a eu l’idée d’utiliser une agrafeuse pour ajouter de la traction aux semelles des chaussures des joueurs de Montréal. Levy n’était pas au courant de cette stratégie à l’époque.

« Non! Je ne le savais pas », a-t-il dit riant. Même lui était perplexe – agréablement – de la façon dont ses joueurs obtenaient une meilleure traction que leurs adversaires. « À mon insu, ils ont mis des agrafes sous leurs chaussures. »

Une victoire imposante, devant une foule nombreuse, dans une ville qu’il aimait, a rendu la Coupe Grey de 1977 particulièrement mémorable pour Levy. Mais il y avait plus.

« Mon père a assisté en personne à ce match », se souvient Levy, notant que Sam Levy avait fait un voyage spécial depuis les États-Unis afin de voir jouer l’équipe de son fils. Il s’avère que Sam a vécu à Montréal pendant un certain temps quand il était très, très jeune. Les grands-parents de Marv, en route vers une nouvelle vie en Amérique, sont restés à Montréal pendant environ six mois alors que Sam avait quatre ans. C’est un autre lien entre Levy et la ville qui est restée fermement ancrée dans son cœur.

« Tout cela fait partie de mes souvenirs », a-t-il dit à propos des matchs de la Coupe Grey et des gens avec lesquels il a travaillé au sein de l’organisation des Alouettes.

Puis, spontanément et sans délai, il a recommencé à professer son amour pour la ville qu’il allait quitter après cinq ans, la ville qui ne le quitterait pourtant jamais vraiment.

« Et la culture et la vie à Montréal étaient très stimulantes », a-t-il dit une fois de plus.

CE GARS-LÀ À DU POTENTIEL

Levy parle affectueusement des joueurs qu’il a entraînés à Montréal et mentionne qu’il était heureux d’être assis à une table avec les anciens Alouettes Peter Dalla Riva et Gabriel Grégoire lors d’un dîner à Chicago il y a quelques années.

« Je me souviens que les gens avec qui j’étais associé avaient des caractères puissants, des personnalités variées », dit Levy en parlant de sa famille, à l’époque, chez les Alouettes.

L’un de ces individus au caractère puissant était un certain secondeur nommé Wally Buono, qui est devenu l’entraîneur-chef le plus gagnant de l’histoire de la LCF.

« Ce n’était pas un gros joueur, du moins, pas pour un joueur de football », se souvient Levy. « Mais il a bien performé. Il était très dévoué en tant que joueur, et il a continué de l’être au cours de ses années comme entraîneur. »

Levy n’aurait pas pu prévoir, à l’époque, que Buono gravirait vers les sommets de la position d’entraîneur dans la LCF, mais il se souvient avoir vu un petit quelque chose chez le jeune joueur.

« À ce moment-là, je n’aurais pas dit cela », a dit Levy en parlant du pedigree de Buono, un curriculum vitae l’ayant mené au Temple de la renommée du football canadien en tant qu’entraîneur. « Mais on voyait qu’il avait le potentiel pour devenir entraîneur. »

« J’ai suivi sa carrière avec beaucoup d’intérêt et je suis très fier de lui. Et tellement fier de pouvoir dire que j’étais son entraîneur. »

D’après un article de Don Landry publié sur CFL.ca.