Repêchage
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31 juillet 2013

3DM : L’adversaire invisible

MONTRÉAL – Bo Levi Mitchell, Drew Willy, Justin Goltz, Zach Collaros. Tous des noms relativement peu connus des amateurs de la LCF avant la semaine qui vient de se terminer. Ce qu’ils ont en commun? Ce sont tous des quarts qui ont obtenu du temps de jeu au cours des dernières semaines en raison de blessures à des partants. Pourquoi c’est important? Parce que le 16 décembre prochain, il se pourrait bien que l’un – voire deux – de ces joueurs devienne la propriété du Rouge et Noir d’Ottawa.

C’est à ce moment que Marcel Desjardins pourra bâtir la fondation de son équipe : 8 joueurs non canadiens et 16 joueurs canadiens. Les détails sur le format du repêchage se trouvent ici.

Desjardins n’est absolument pas du genre à se réjouir des blessures qui surviennent, mais il reconnait que le fait que les équipes soient obligées de donner du temps de jeu de qualité à plusieurs joueurs donne à son équipe de recruteurs plus d’information qui servira à faire des choix plus éclairés lors du repêchage.

Il faut aussi dire que les équipes ont également intérêt à donner du temps de jeu à des substituts, peu importe la position, afin de déterminer qui sera protégé des griffes du Rouge et Noir.

C’est particulièrement crucial au poste de quart, une position à laquelle un seul joueur pourra être protégé au sein de chaque équipe. On pense immédiatement aux Stampeders (Drew Tate, le partant souvent blessé; Kevin Glenn, le vétéran fiable; et Mitchell, qui impressionne, mais dont la part d’inconnus est encore grande). La situation est semblable chez les Eskimos. Et l’entraîneur-chef Kavis Reed le reconnaît d’emblée.

« Nous avons une responsabilité d’assurer la santé à long terme de notre franchise, a confié Reed, cette semaine, au Edmonton Journal. Lorsque l’occasion se présente, nous devons donner des répétitions de qualité à Jonathan Crompton.»

Crompton est le substitut au bras canon des Esks et a joué contre Montréal la semaine dernière, le temps de donner une pause mentale au partant, Mike Reilly. Il avait également joué contre les Lions la semaine précédente, pilotant l’attaque d’un bout à l’autre du terrain pour un touché en fin de match.

« C’est simplement parce que nous devons prendre une décision en étant bien informés et pour ce faire, nous avons besoin d’information, a dit Reed. Nous devons mettre nos joueurs dans des situations réelles afin de prendre les bonnes décisions.»

 

L’entraîneur-chef des Eskimos a même révélé l’approche du club, qui a été appliquée à l’évaluation de Matt Nichols l’an dernier. Ce dernier était en compétition pour le poste de partant avec Reilly au camp d’entraînement. C’était avant de se blesser à un genou. L’objectif des Eskimos était de pouvoir l’évaluer sur une centaine de jeux en 2012. Ce sera la même chose avec Crompton cette saison.

Zach Collaros a livré une rutilante performance mardi soir contre les Lions. Après avoir débuté le match à la Cleo Lemon, Collaros s’est transformé en Doug Flutie (il faut aussi avouer que ses receveurs ont accompli de l’excellent travail, surtout lors des attrapés contestés, parfois contre une couverture double!). Contre l’une des meilleures défenses du circuit depuis plusieurs saisons, il a réussi 84% de ses passes pour 253 verges et trois touchés, en plus d’amasser 28 verges sur huit courses.

Avec les performances offertes par les quarts réservistes cette semaine (Mitchel a même été nommé joueur offensif de la semaine), il y a plusieurs départements d’opérations football qui ont de quoi réfléchir pendant de longues heures d’ici la fin de la saison. Je ne dis pas que ces quarts auront tous des carrières dignes du Temple de la renommée : il y a très peu d’information (vidéo, statistiques) sur eux et un match ne fait certainement pas une carrière. Mais il faut avouer qu’ils semblent tous posséder les habiletés naturelles que l’on recherche chez un quart. Avec de l’expérience et le bon encadrement, qui sait ce qui peut arriver.

Il y a une autre façon d’obtenir un quart…

On n’en parle pas beaucoup, mais il existe une autre possibilité pour Ottawa de mettre la main sur un quart : le marché des joueurs autonomes. Après tout, certains des quarts évoluant actuellement dans la LCF en sont probablement à leur dernière année de contrat et, si leur situation ne change pas, seront admissibles à l’autonomie en février. Et, au fond, ça s’applique aussi aux autres positions.

Beau casse-tête. Bref, ce ne sera pas uniquement en décembre que ça se jouera.