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9 août 2018

Ticats : Girard, un athlète organisé

Hamilton Tiger-Cats Football Club

HAMILTON – Le joueur de ligne offensive des Tiger-cats de Hamilton (3-4) Mathieu Girard tentera d’aider son équipe à vaincre les Blue Bombers de Winnipeg (4-3), ce vendredi soir, au Investors Group Field (RDS – 20 h 30 HE).

L’ancien des Carabins de l’Université de Montréal a signé une entente de trois ans avec les Ticats au début du camp d’entraînement 2018.

Cette entente signifiait pour lui un retour au jeu. En effet, Girard avait pris une retraite hâtive tout juste avant le début de la saison 2017, lui qui avait vu une opportunité d’emploi s’offrir à lui dans son domaine d’étude : les technologies de l’information.

Il voulait ainsi avoir un peu d’expérience de travail avant de prendre sa retraite définitive du football.

« Autant que j’aimais le football, autant que je trouvais ça compliqué par rapport aux objectifs personnels que j’avais », explique-t-il. « Lorsque j’ai eu l’opportunité de travailler chez KPMG [un cabinet de services-conseils], j’ai décidé de faire le saut. »

« C’était surtout pour le risque à long terme que je l’ai fait. Je ne voulais pas finir ma carrière de joueur de football à 35 ans, sans aucune expérience de travail. Et chercher un emploi avec deux enfants à la maison. Cette situation me stressait, alors j’ai pris les grands moyens. »

Ce stresse, dont il est question est commun au football canadien. Presque tous les joueurs de la Ligue canadienne de football (LCF) ont un emploi après leur carrière de footballeur.

« C’est sûr que si tu joues 10 ans dans la NFL, tu ne travailleras pas à la fin de ta carrière », explique Girard. « Tu peux donc te consacrer entièrement au football. »

« Personne que je connais, qui a joué dans la LCF, n’a pris une retraite définitive. C’est une question de salaire. On s’entend que le marché canadien et le marché américain sont très différents. C’est donc normal que nous n’ayons pas les mêmes salaires. »

« Et même si les joueurs de ligne offensive canadiens sont souvent bien payés dans la Ligue, ce n’était pas assez pour m’assurer un futur à long terme. »

Au moment de sa prise de décision, prévoyait-il faire un retour au jeu dans un futur rapproché?

« Pas du tout », dit Girard. « J’avais fait la paix avec ça. J’étais passé à autre chose. »

En intégrant le marché du travail en 2017, le joueur de ligne offensive des Ticats Mathieu Girard voulait assurer son avenir (Hamilton Tiger-Cats Football Club).

Et là, ce retour au jeu?

Selon Girard, la conciliation travail-football en est pour beaucoup.

« Hamilton est entré en contact avec moi », affirme-t-il. « L’organisation a mis sur la table la possibilité de garder les deux [le travail et le football]. »

« Et du côté de KPMG, on me laisse la chance de concilier les deux. Je travaille quelques heures par semaine, de soir, à la maison. »

« C’est vraiment un horaire adapté à la saison de football. KPMG est une grosse boîte qui possède des programmes adaptés aux sportifs. Dans le passé, beaucoup d’Olympiens ont fait la même chose que moi. Ce n’était donc pas compliqué pour eux. »

C’est ce que l’on appelle, un gars organisé.

Mathieu Girard, l’athlète

Le grand gaillard de six pieds trois pouces et 308 livres a été repêché au sixième tour (52e au total) par les Tiger-Cats, lors du repêchage de 2014.

En 2015, il a participé aux 18 matchs des siens comme joueur réserviste sur la ligne offensive et comme spécialiste des longues remises.

En 2016, il a pu amorcer six rencontres au poste de centre.

Cette année, il est réserviste. Le sixième joueur de ligne offensive de son équipe. Il s’est toutefois blessé pendant le camp d’entraînement, ce qui l’a ralenti un peu, mais depuis quelques semaines, il est de retour à 100 %.

Fait inusité, avant d’arriver chez les professionnels, Girard était un joueur de ligne défensive. Il a donc connu une conversion.

« J’ai joué sur la ligne défensive toute ma vie », dit-il. « À ma première saison professionnelle, on m’a demandé de faire le changement pour la ligne offensive. Et j’ai dit oui. »

« Mon but était de jouer dans les rangs professionnels. Par tous les moyens. S’il fallait que je change de position pour y arriver, je n’avais aucun problème avec ça. »

L’athlète originaire de Montréal aura donc raté une saison 2017 des Ticats qui s’est jouée en montagnes russes. Après un désolant départ de 0-8, on se souviendra qu’il y a eu un changement d’entraîneur-chef.

« C’est vraiment un horaire adapté à la saison de football. KPMG est une grosse boîte qui possède des programmes adaptés aux sportifs. Dans le passé, beaucoup d’Olympiens ont fait la même chose que moi. Ce n’était donc pas compliqué pour eux. »

Mathieu Girard

June Jones est arrivé à la barre de la formation ontarienne. Jones a ensuite procédé à un changement de quart-arrière partant. Jeremiah Masoli a pris la relève de Zach Collaros et n’a plus jamais regardé derrière lui, par la suite.

En 2018, un autre gros mouvement chez les Ticats : Johnny Manziel part pour Montréal. Girard explique que ce départ n’a pas changé l’ambiance du groupe de joueurs ni l’attitude de leur quart Masoli, lui qui était — et est toujours – le leader de cette équipe.

« Manziel, Tony Washington et Landon Rice étaient de très bons coéquipiers », précise Girard. « C’est sûr qu’on a perdu trois bons amis quand ils sont partis, mais la synergie de l’équipe est restée la même. »

« C’était du monde positif, qui faisait leur job. Et pour Masoli… Il a toujours été un quart-arrière confiant. Il savait que les gars étaient derrière lui. »

« Depuis le début de la saison, c’est un leader. Et depuis le départ de Manziel, il est toujours notre leader.»

Après Montréal, Winnipeg…

Après trois matchs difficiles en attaque, les Tiger-Cats ont littéralement explosé la semaine dernière à Montréal, face aux Alouettes, gâchant ainsi les débuts du quart Johnny Manziel dans l’uniforme des Moineaux.

« Après trois défaites, une grosse victoire comme celle-là, ça remonte le moral de tout le monde », dit Girard. « Quand tu gagnes un match de cette façon-là, il y a plus de rires pendant les rencontres d’équipe, l’ambiance générale en bénéficie beaucoup. »

À Winnipeg, ce vendredi soir, la bataille sera de taille. Ou à tout le moins davantage d’égale à égale. Mis à part la fiche des deux formations qui est diamétralement opposée, elles sont dans le peloton de tête au chapitre du classement général, des points marqués, des verges de gains par la passe et des verges de gains par la course.

Mais lorsque l’on regarde de plus près, la troupe de Mike O’Shea domine la troupe de June Jones. Les Bombers sont premiers de la LCF au chapitre des points marqués (239), des verges de gains au sol (1131) et des touchés au sol (12).

Ce ne sera pas une mince affaire de les battre.

Toutefois, si le deuxième meilleur passeur de la Ligue — Masoli (2214 verges de gains) — est capable de garder son attaque sur le terrain assez longtemps, les Ticats auront toutes les chances du monde. Surtout qu’ils ont un arsenal de receveurs tellement imposant et agile.

« Winnipeg est une grosse équipe qui a évolué, depuis le début de la saison. Comme nous », lance Mathieu Girard. « C’est une formation explosive, capable de marquer des points. Ils vont sortir le meilleur de nous-mêmes. »

« Il faudra bien exécuter notre plan de match. Faire ce que nous sommes capables de faire et ne pas se laisser emporter par la grosse foule du Investors Group Field. »

Les Tiger-Cats voudront assurément remporter cette rencontre afin d’atteindre une fiche de ,500. Mais le joueur de ligne offensive de Hamilton ne se fait pas d’idées, tout en étant sûr que son équipe prévaudra.

« Ça va être un gros match », dit-il. « Bien sûr, on aimerait que ce soit une autre victoire comme celle face à Montréal, mais le pourcentage de chances que ça nous arrive est plus bas. »

« Ce sera serré jusqu’à la fin. Un vrai match de la LCF! »