Riders : Les améliorations se feront probablement aux dépens de la défense

REGINA – L’équipement des joueurs des Roughriders de la Saskatchewan est peut-être recouvert d’un peu de glace et de neige, mais il n’est jamais trop tôt pour commencer à penser au futur de l’équipe.

Chris Jones l’a admis dimanche soir, au plus fort de la douleur ressentie à la suite de la défaite de sa formation en demi-finale de l’Ouest contre les Blue Bombers de Winnipeg.

« Nous avons déjà commencé à y penser, très honnêtement », a-t-il souligné, ne souhaitant pas cependant entrer dans les détails concernant d’éventuels changements à son personnel.

Les Riders ont été fascinants en 2018. Avec une fiche de 12-6 et la tenue d’un premier match éliminatoire au nouveau Mosaic Stadium, les Riders ont fait un pas vers l’avant à la troisième année de Jones en tant que vice-président des opérations football, directeur général et entraîneur-chef.

Sa défense a été l’une des puissances de la Ligue, et potentiellement la meilleure unité qu’il ait assemblée au cours de sa carrière de 16 saisons dans la LCF. À ce stade-ci de l’année, nous connaissons tous les statistiques : 11 touchés marqués en défense, 21 interceptions – à égalité au sommet du circuit avec la Colombie-Britannique –, 45 sacs – à égalité avec cinq autres clubs au premier rang de la Ligue. Les équipes qui ont affronté la Saskatchewan en 2018 ont rappelé l’importance de protéger le ballon. Mais, la plupart du temps, elles ont tout simplement été impuissantes.

L’ouverture du marché des joueurs autonomes en février 2019 menace de modifier l’ensemble des formations du circuit, et la saison morte des Riders devrait être plutôt intéressante. Ils doivent à tout prix tenter de conserver les services de leurs joueurs autonomes potentiels en défense, comme Willie Jefferson – qui, selon Justin Dunk du site 3Down Nation, devrait attirer l’attention de certains clubs de la NFL –, Zack Evans, Sam Eguavoen, Tobi Antigha et Loucheiz Purifoy, pour ne nommer que ceux-ci. Cependant, avec Zach Collaros et Brandon Bridge qui pourraient tous les deux devenir joueurs autonomes l’hiver prochain, à la suite d’une saison où l’attaque de la Saskatchewan n’a marqué que 14 touchés de plus que sa défense, un vent de fraîcheur pourrait souffler à cette position.

Le quart-arrière Mike Reilly sera probablement au sommet de la liste de souhaits des Riders – et de potentiellement sept autres clubs. Jones a gagné la Coupe Grey avec Reilly à Edmonton en 2015, et il s’ennuie depuis du leadership, de la puissance du bras et de la menace au sol que le numéro 13 offrait à son équipe chaque semaine. Si Reilly n’est pas intéressé à écouter l’offre des Riders, il faut s’attendre à ce que Jones et ses adjoints explorent toutes les avenues possibles pour mettre la main sur un quart-arrière jouant déjà dans la LCF, puis qu’ils se tournent vers leur liste de négociation et qu’ils fouillent les quatre coins des États-Unis pour dénicher un quart-arrière ressemblant à Reilly, que plusieurs considèrent – non pas sans raison – le meilleur de la Ligue à sa position.

Cependant, améliorer la position de quart-arrière coûtera cher. Et l’embauche d’un ou de deux receveurs élites – qui chercheront potentiellement à s’entendre avec la même formation que Reilly – coûtera aussi très cher. Alors quel sera l’impact de ces dépenses sur les dollars qu’il faudra investir en défense pour la garder intacte? Les Riders montreront sans doute un visage différent l’an prochain, et s’il y a des améliorations en attaque, ce sera probablement aux dépens de la défense. Par contre, le jeu en vaudra potentiellement la chandelle.

Jones a reconnu que son équipe doit trouver plus souvent la zone des buts, via ses quarts, même si elle doit faire une croix sur une unité défensive exceptionnelle ou sur des unités spéciales meilleures que la moyenne. Collaros n’a connu qu’un seul match cette saison où il a lancé plus d’une passe de touché, et ce fut contre les Argonauts de Toronto. Que serait-il arrivé si les Riders avaient compté sur une équipe marquant en moyenne deux touchés offensifs par match cette saison? Que serait-il arrivé s’ils avaient marqué deux touchés offensifs dimanche dernier contre les Bombers. Le scénario serait peut-être bien différent pour eux cette semaine.

Dans les mois à venir, nous aurons peut-être une meilleure idée du scénario qui les attendra pour les prochaines années.

D’après un texte de Chris O’Leary publié sur le CFL.ca.