HAMILTON – Lors de sa saison recrue dans la Ligue canadienne de football (LCF), Orlondo Steinauer jouait pour les Rough Riders d’Ottawa, en 1996. La formation a raté les éliminatoires et a disparu, mais au cours de cette première saison, il a commencé à voir des choses exceptionnelles. Doug Flutie a été nommé joueur par excellence de la Ligue, cette année-là.
Steinauer a évolué avec les Tiger-Cats de Hamilton de 1997 à 2000. Flutie, Mike Pringle, Danny McMannus et Dave Dickenson ont tous été sacrés joueurs par excellence de la LCF durant ces saisons. Jusqu’à la campagne de 2008 – la fin de sa carrière —, Steinauer a joué avec et contre une génération d’illustres athlètes. Milt Stegall, Anthony Calvillo, Ricky Ray, Damon Allen, Geroy Simon et Henry Burris.
Mais la liste pourrait se prolonger.
Maintenant qu’il est le nouvel entraîneur-chef des Ticats, la formation de Hamilton connaît son meilleur début de saison depuis 21 ans. Et Steinauer ne voulait pas oublier personne sur sa liste de grands joueurs de la LCF.
« Je ne veux pas discréditer les joueurs avec qui j’ai eu la chance d’évoluer ou ceux qui sont venus avant mon temps. Je peux simplement parler du temps où j’étais un joueur dans la Ligue et du temps où je suis, maintenant, un entraîneur-chef. Alors depuis un peu plus de 20 ans », se remémore Steinauer.
Après cela, il a tout de suite pensé à Brandon Banks.
« Il est dans mon top 5. »
Après sept saisons, nous savons ce que Speedy B peut faire et pourtant, presque personne ne peut l’arrêter.
Les Ticats n’auraient pas une fiche de 4-1 sans Banks et sans tous ces jeux incroyables qu’il a réalisés, notamment, lors de la partie de samedi passé, face aux Stamps. Même s’il a déjà connu de plus forts matchs, il a tout de même cumulé d’impressionnants chiffres : 86 verges de gains et deux touchés en neuf attrapés (l’un de ceux-ci étant le touché victorieux) et il a retourné un botté de précision raté sur 115 verges pour un majeur, lors du deuxième quart. C’était son deuxième touché de la sorte, cette saison et son cinquième en carrière. Un record de la LCF!
« D’autres joueurs étaient aussi dynamiques », poursuit Steinauer, mentionnant Bashir Levingston, lui qui détenait le record avant que Banks ne marque son long touché, la semaine dernière.
« (Levingston) était dynamique. Speedy… Je ne veux pas discréditer qui que ce soit, mais il est unique. Et il le prouve, chaque match. Je n’ai pas de position exacte au palmarès à lui donner, mais il fera parler de lui longtemps comme l’un des meilleurs de tous les temps. »
Nous tenons souvent les choses pour acquises en ce qui a trait à Banks. En effet, il est facile de voir sa vitesse, son habileté avec ses mains et un corps qui ne devrait pas être capable de prendre autant de coups – il mesure 5 pieds et 7 pouces et pèse 150 livres. Mais on oublie à quel point il est remarquable.
« Nous voulons toujours donner le ballon à Banks », explique son quart-arrière Jeremiah Masoli.
« Plusieurs formations ont essayé de le neutraliser. De toute façon, nous avons d’autres excellents athlètes qui peuvent faire mal à l’adversaire. Mais Banks aura toujours son mot à dire. Il trouvera une façon de se rendre disponible pour un jeu. »
L’an dernier, il a été arrêté par une blessure et les espoirs de voir les Ticats remporter la coupe Grey se sont envolés. En effet, Hamilton était pressentie pour le match ultime et Banks pour être nommé joueur par excellence de la LCF – ou du moins, pour être l’un des finalistes. Cette année, il a repris là où il avait laissé, la saison dernière, lui qui mène la Ligue avec 506 verges de gains sur des réceptions. Il est en voie d’en accumuler 1821.
Depuis la création de l’honneur en 1953, seulement huit receveurs ont déjà été consacrés joueurs par excellence de la LCF. Banks devra cumuler des chiffres astronomiques afin d’être considéré un prétendant. Mais lorsqu’il est en santé, il est redoutable.
Si nous regardons plus loin que la performance explosive de Banks, samedi dernier, les Tiger-Cats ont aussi remporté leur première victoire face aux Stampeders de Calgary en 11 ans. Il reste encore 16 semaines à cette saison 2019 et les Ticats pourront certainement espérer voir d’autres grandes performances de la part de Banks.
D’après un texte de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca
