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18 juillet 2019

Il y a beaucoup d’enthousiasme, chez les Alouettes

MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – Ces jours-ci, il y a un nouvel optimisme chez les Alouettes, alors que la troupe montréalaise affrontera les Eskimos d’Edmonton, au stade Percival-Molson, ce samedi après-midi (RDS – 16 h HE).

Effectivement, tout baigne… Et ce, malgré le congédiement de l’entraîneur-chef avant le début de la saison et celui du directeur général, il y a à peine quelques jours. Disons que les deux derniers mois ont été mouvementés à Montréal.

Les jeunes Alouettes de Montréal ont une fiche de 2-2 et, surtout, de l’espoir. Et cela pourrait s’expliquer ainsi : un nouvel entraîneur-chef respecté par les joueurs, un coordonnateur défensif qui apprend vite, une attaque qui produit et une formation qui est remplie d’athlètes de talent.

En quatre matchs, cette saison, Muamba a cumulé 23 plaqués défensifs (MontrealAlouettes.com).

Et l’un de ces athlètes talentueux est certainement le secondeur Henoc Muamba, lui qui personnifie la confiance dont jouissent les Alouettes, depuis quelques semaines.

« Je crois que cette confiance s’installait tranquillement, depuis l’an dernier », dit Muamba, lui qui a hâte de voir les saisons de défaites des Als, loin derrière lui.

« Et honnêtement, nous sommes tous tellement tannés… », dit-il, s’interrompant soudainement, revenant au moment présent.

« Nous essayons de ne pas penser aux dernières saisons de misères et de nous concentrer sur ce qui se passe maintenant, cette saison. Cette édition de l’équipe. »

Si les Alouettes peuvent commencer à regarder vers l’avant, à espérer des jours meilleurs – depuis les deux dernières victoires plus que convaincantes face aux Ticats et au ROUGE et NOIR —, c’est en grande partie grâce au personnel d’entraîneurs.

Lorsque Mike Sherman, lui qui a mené l’équipe à une fiche de 5-13, en 2018, a été congédié, à la veille du début de la présente saison, l’entraîneur adjoint Khari Jones a été promu. Il devenait ainsi entraîneur-chef par intérim.

Sa personnalité — tout comme son éthique de travail —, a fait la différence, à son arrivée à la barre de l’équipe.

« Son enthousiasme est tout simplement contagieux », dit Muamba, le vétéran de huit saisons dans la LCF et qui en est à sa deuxième saison complète à Montréal (il a joué quatre matchs avec les Als, en 2015). « Et je crois que c’est une des raisons de nos récents succès. »

« Il n’a pas besoin de nous supplier afin que nous restions plus longtemps dans le vestiaire », poursuit-il. «Je remarque que les gars restent de leur plein gré, après les entraînements. Et je crois sincèrement que Khari en est la raison. Les gars veulent se battre pour lui. Ils veulent jouer pour lui. Ils veulent gagner pour lui. »

Ce nouvel enthousiasme est bien sûr positif et amène une dynamique également positive dans la formation montréalaise, mais Muamba insiste sur le fait que c’est en 2018 que tout a commencé. Le groupe d’athlètes étant déjà très près l’un de l’autre. Jones et sa personnalité ont tout simplement fait prendre la mayonnaise.

Il y a l’enthousiasme et la personnalité, mais il y a aussi la façon de faire de Jones qui a rendue les Alouettes plus efficaces et efficients. Les plans de match sont plus créatifs.

« La clé de l’arrivée de notre nouvel entraîneur-chef c’est vraiment la façon dont il a restructuré nos journées de préparation. Nos entraînements sont plus courts, mais ne sont pas moins intenses. Il faut demeurer concentré. Il y a la vie sur le terrain et après : celle à l’extérieur. Il y a une grande différence entre les deux, lors de nos entraînements. Nous avons plus de temps pour des rencontres entre joueurs. »

Muamba, lui qui est au neuvième rang de la LCF au chapitre des plaqués défensifs avec 23, est la pierre angulaire d’une défense qui a très bien fait, jusqu’à maintenant. Mais celle-ci peut s’améliorer, elle qui est en milieu de peloton dans bien des catégories. La bonne nouvelle c’est que le talent y est et la brigade défensive montréalaise a de la profondeur. Il y a aussi une grande cohésion dans cette unité qui croit en son coordonnateur.

« Il est très intelligent », dit Muamba, parlant de Bob Slowik, le nouveau coordonnateur défensif des Als. « Nous y croyons. Nous achetons sa méthode. Nous croyons en lui et en son système de jeu. »

« Il (Jones) n’a pas besoin de nous supplier afin que nous restions plus longtemps dans le vestiaire. Je remarque que les gars restent de leur plein gré, après les entraînements. Et je crois sincèrement que Khari en est la raison. Les gars veulent se battre pour lui. Ils veulent jouer pour lui. Ils veulent gagner pour lui. »

– Henoc Muamba

Slowik a atterri dans l’organisation des Alouettes sans avoir aucune expérience de football canadien, autrement que l’an dernier, lorsqu’il a été entraîneur invité, à Montréal. Il a passé plus de 20 ans dans la NFL. La transition du football américain au football canadien ne va pas de soi. Disons que nous pourrions citer plusieurs exemples d’expériences désastreuses.

Mais, selon Muamba, Slowik a la bonne attitude, lui qui laisse son égo de côté quand vient le temps de s’ajuster au football à trois essais. En effet, le secondeur des Als parle de son humilité. Une grande qualité.

Pour se donner une chance, Slowik a gardé plusieurs schémas de la défense de 2018, lors de ses débuts.

« Il a ensuite ajouté des ingrédients personnels qui allaient de pair avec ce que les gars pouvaient apporter. Il nous écoute. Il ne veut pas imposer sa façon de faire. Il y va selon nos propres habiletés. »

« Il a vite compris qu’il y aurait des nuances et qu’il ne comprendrait pas tout du premier coup. Et son humilité lui permet, je crois, d’absorber la nouvelle théorie. Il peut ainsi modeler la défense plus aisément.»

Et le tout s’est fait lentement, mais sûrement.

« Quelques petites choses ont changé, depuis le début de la saison », dit Muamba. « Plus il apprendra à nous connaître, plus notre défense s’améliorera, puisqu’il s’ajuste à nous. »

Avec Muamba comme secondeur, le vétéran John Bowman pilotant une ligne défensive remplie de jeunes talents prometteurs et avec de l’expérience de qualité du côté de la tertiaire (le maraudeur Taylor Loffler a été nommé trois fois sur l’équipe d’étoiles, à Winnipeg et les demis défensifs Tommie Campbell, Ciante Evans et Patrick Levels viennent tous de la franchise à succès des Stampeders de Calgary), la défense des Alouettes pourrait devenir redoutable.

« Ce sont de grands leaders et ça fait longtemps qu’ils font ce qu’ils font, mais ils ont toujours cette flamme qui vous permet d’aller toujours plus loin. »

Mais l’aspect le plus impressionnant des deux dernières semaines des Alouettes, c’est l’attaque. Après cinq semaines, l’unité offensive des Als est en haut de peloton dans plusieurs catégories statistiques : au quatième rang au chapitre des gains totaux, au quatrième rang au chapitre des points marqués, au quatrième rang au chapitre des touchés marqués, au deuxième rang au chapitre de la moyenne de gains, lors des premiers essais (7,5) et au premier rang au chapitre des verges de gains au sol.

Et le temps de possession? Les Alouettes sont quatrièmes, eux qui maintiennent une moyenne de 32:43. Le temps de possession en attaque est très important puisqu’il permet à la défense de se reposer.

« Nous sommes plus en forme », dit Muamba. « Nous avons plus d’énergie en fin de match. »

« Nous sommes très excités par rapport au travail qu’effectue notre attaque, pour le moment. Nous savions que lorsque l’attaque fonctionnerait, notre travail à nous serait plus facile. »

Alors que les joueurs des Als savaient que la formation pouvait avoir un excellent jeu au sol – « Nous connaissions tout le potentiel de Stanback et le type de joueur qu’il était », dit Muamba —, il y avait tout de même des doutes en ce qui a trait à l’attaque aérienne. La fameuse question du quart-arrière. Pour ce qui est des receveurs, B.J. Cunningham et Eugene Lewis étaient des valeurs sûres et les ajouts de DeVier Posey et de Quan Bray n’ont fait qu’améliorer le groupe.

 

Avec l’émergence de Vernon Adams Jr., l’attaque montréalaise fonctionne enfin.

« Nous sommes excités de voir ce que l’équipe est en train de devenir », dit Muamba.

Une attaque améliorée, un groupe d’entraîneurs inspirants et une défense qui prend forme. Tous des éléments clés des succès de l’équipe, jusqu’à maintenant.

Mais du côté administratif, il y a des choses à régler. Comme mentionné plus haut, mais comme, aussi, la propriété de l’équipe, par exemple.

Malgré l’incertitude, les Alouettes demeurent confiants.

« Nous sommes forts mentalement », dit Muamba, répondant à la question concernant cettedite incertitude. « Nous avons beaucoup de leadership dans cette formation. Et ça palie à l’incertitude, dont on nous parle souvent. »

Tout baigne, à Montréal? Muamba en est certain, mais il insiste sur le fait que la formation montréalaise ne tient rien pour acquis.

« Il y a encore beaucoup de chemin à faire », dit-il.

Le passé de l’équipe, ce passé dont Muamba ne veut plus entendre parler, est peut-être en train de se dissiper. Mais il ne disparaîtra pas. Pas sans un travail acharné.

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca