6 août 2019

Hugo Richard, avec classe et humilité

Dominick Gravel - Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – Après une défaite crève-cœur face au ROUGE et NOIR la semaine dernière, les Alouettes de Montréal (3-3) tenteront de rebondir, ce vendredi, en accueillant les Roughriders de la Saskatchewan (4-3).

Ce sera vraisemblablement sans le quart Vernon Adams Jr. que les Alouettes débarqueront sur le terrain du stade Percival-Molson, vendredi soir.

En effet, Adams est sous le protocole des commotions cérébrales de la Ligue canadienne de football (LCF), à la suite d’un coup à la tête, reçu lors de l’affrontement contre Ottawa (semaine 8).

Antonio Pipkin s’entraînait au poste de quart partant, lundi dernier. Matt Shiltz pourrait aussi avoir du temps de jeu, lors du prochain match.

Un jeune homme que nous connaissons bien a recommencé à s’entraîner au poste de quart, en ce début de semaine. En effet, l’ancien pivot du Rouge et Or Hugo Richard avait été assigné au poste de maraudeur, en défense, depuis quelque temps.

« Ça va super bien (avec les Alouettes) », dit Richard. « Les joueurs sont vraiment “cool”, l’atmosphère est très bonne. »

« C’est un nouveau mode de vie pour moi d’être un joueur de football professionnel. Mais j’aime beaucoup ça. »

Ce n’est pas la première fois que l’on voit un jeune joueur des rangs universitaires débarquer chez les pros à une position, pour ensuite se faire demander de changer son fusil d’épaule.

Changer de rôle. Juste avant la première. Apprendre le texte de quelqu’un d’autre. Au pied levé. Dure tâche.

Bien sûr Richard n’est pas un joueur partant avec les Moineaux. Il est même sur la formation d’entraînement. Il n’est donc pas appelé à sauter dans la mêlée pendant 60 minutes. Il devra donc attendre son tour.

Mais il doit tout de même, comme Yoda l’enseignait à Luke – et je paraphrase — désapprendre ce qu’il a appris. Le quart/maraudeur travaille fort.

« C’est sûr que c’est nouveau pour moi », dit Richard. « C’est très différent de mes anciennes habitudes. Mais je prends ça au jour le jour. Les entraîneurs me corrigent très souvent, mais c’est bien d’avoir du bon “feedback”. Je reste motivé. »

« Le côté théorique de l’apprentissage (du poste de maraudeur), ça reste des stratégies de football. Ce n’est pas si difficile. J’en ai déjà étudié beaucoup dans ma vie. »

« C’est surtout le côté technique qui est difficile. La couverture et les différentes techniques de lecture des tracés. C’est tout nouveau pour moi. Ça demande une bonne adaptation. »

Le quart/maraudeur des Alouettes de Montréal Hugo Richard est très à l’aise dans l’environnement du football professionnel (Dominick Gravel – Alouettes de Montréal).

Mais parions qu’avec Adams blessé et Brandon Bridge libéré par les Als, la semaine dernière, celui qui a joué 38 matchs en carrière avec l’Université Laval, complétant 782 de ses 1145 passes, pour des gains de 10 271 verges, 70 touchés et seulement 19 interceptions – en plus d’ajouter 1128 verges au sol et 30 touchés —, voudra avoir son mot à dire en tant que quart-arrière dans la LCF.

« C’est sûr que mon objectif est de faire ma place en tant que quart-arrière », dit Richard. « C’est une situation difficile pour Vernon. C’est une blessure. Je souhaite qu’il revienne le plus vite possible. »

« Et lorsqu’il sera de retour, il reprendra sa place. »

« Pour ma part, c’est sûr que j’essaie de tirer avantage de la situation, mais il y a une certaine limite sur ce que je peux faire. Je vais faire de mon mieux pour qu’on me reconnaisse comme un quart-arrière, mais en fin de compte, Vernon va revenir et ça se peut que je retourne à la position de maraudeur, la semaine prochaine. »

Mais si Adams est sur la liste des blessés pour longtemps et si Pipkin ni Shiltz ne font le travail, Hugo Richard pense-t-il à ce qu’il pourrait accomplir derrière le centre pour les Als?

Richard ne souhaite pas que Vernon Adams Jr. soit à l’écart du jeu trop longtemps, mais il avoue que son but est de prouver à l’organisation montréalaise qu’il est un quart-arrière de confiance.

« Je ne souhaite pas que ça lui arrive, mais si c’est le cas, j’espère faire assez bien (au poste de quart) pour que l’organisation ne fasse pas appel à quelqu’un de l’extérieur, que l’on puisse me garder au poste de troisième (quart), pour que je puisse travailler tout au long de la blessure. »

« (Adams) faisait très bien », poursuit Richard. « Il était très à l’aise. Il bougeait bien le ballon sur le terrain. Il faisait de gros jeux. L’équipe fonctionnait très bien lorsqu’il était à la barre de l’attaque, alors c’est une grosse perte, mais j’ai confiance en nos substituts. »

Et dans une saison 2019 de la LCF où l’action se transforme souvent en drame, derrière le centre, Richard pensera sûrement aux Fajardo, Arbuckle, Evans et Bethel-Thompson qui sont partis de loin, qui ont eu leurs chances et qui, maintenant, pilotent l’attaque de leurs formations respectives.

« C’est sûr que mon objectif est de faire ma place en tant que quart-arrière. C’est une situation difficile pour Vernon. C’est une blessure. Je souhaite qu’il revienne le plus vite possible. »

– Hugo Richard

Parlant de Fajardo, il ne faudrait surtout pas oublier que les Als affronteront les Riders, cette semaine. Une formation en pleine ascension. Une attaque explosive pilotée par un quart au bras puissant et précis et aux jambes dansantes et rapides.

Sans oublier une défense physique à souhait, mener par un front défensif effrayant et affamé de sacs du quart, Charleston Hughes en tête.

En effet, Hughes mène la LCF avec 10 sacs du quart et a été nommé joueur du mois de juillet la semaine dernière. Il faudra certainement l’arrêter, ou, à tout le moins, l’éviter.

« Il faudra définitivement limiter les erreurs », dit Richard. « Réduire les pénalités au maximum… Mettre toutes les chances de notre côté. Lorsqu’on affronte une formation qui a une très bonne attaque et un très bon front défensif, il faut être opportuniste. »

« Il faut toujours garder les joueurs d’impact à l’œil pour toujours savoir où ils se cachent sur le terrain. »

« Pour ce qui est de Charleston Hughes, c’est sûr que c’est un joueur dominant, mais il bouge plus ou moins à travers la défense, ce qui fait que nous pouvons toujours savoir où il se trouve. Mais la ligne offensive devra le contenir à tout prix. »