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7 août 2019

Romar Morris : Le Wolverine de la LCF

Larry MacDougal/CFL.ca

CALGARY – Romar Morris est rapide sur un terrain de football. Vraiment très rapide.

Mais il y a un endroit où l’ancien spécialiste d’athlétisme est encore plus rapide et nous ne parlons pas ici des épreuves de sprints qu’il a jadis dominées, alors qu’il était au secondaire.

La rapidité à laquelle il s’est remis de sa blessure au tendon d’Achille est impressionnante. L’athlète originaire de Salisbury en Caroline du Nord a mis huit mois et demi pour se remettre de sa blessure. Une blessure qui, habituellement, demande une convalescence d’au moins un an.

Plusieurs joueurs de football ne s’en remettent jamais. Cette blessure peut vous ralentir à tel point que votre carrière de footballeur professionnel peut ainsi prendre fin abruptement.

Mais Morris, le demi offensif et spécialiste des retours de botté qui s’est imposé sur la scène de la LCF en 2018, a fait fi des statistiques, lui qui amorcera son deuxième match, cette semaine, alors que les Stampeders de Calgary se mesureront aux Blue Bombers de Winnipeg, avec la première place de la division Ouest à l’enjeu.

Son retour au jeu – samedi dernier – est survenu neuf mois après sa blessure lors de la finale de l’Ouest en 2018, alors qu’il s’apprêtait à retourner un botté de dégagement.


 
L’athlète de 26 ans n’a pas cumulé autant de verges qu’il aurait voulu, lors de la semaine 8 – des chiffres très éloignés de ceux qu’il cumulait l’an dernier —, mais ce n’est pas grave. Parions qu’en un rien de temps, il reprendra sa forme.

Morris est donc de retour au jeu, lui qui, selon les Stamps, devait être en uniforme lors de la fin de semaine de la fête du Travail.

« Je ne connais pas les lois de la science, par rapport à mon retour au jeu hâtif, mais je guéris vite », dit Morris, remerciant son excellent ADN. «Chaque fois que je me coupe, ma peau cicatrise si rapidement… », ajoute-il, en souriant.

Après avoir survécu à la robustesse du match de la semaine 8 face aux Eskimos d’Edmonton, là où il a couru neuf fois pour des gains de 14 verges, en plus de capter cinq passes pour 49 verges additionnelles, Morris est convaincu qu’il pourra retrouver le même niveau de performance qui lui a permis de dominer la saison 2018.

Seulement que 14 verges? Passons. Ce sont plutôt neuf occasions d’accélération sur le terrain, neuf occasions où il se faisait frapper durement. La première fois depuis le 18 novembre 2018.

« La dernière partie m’a grandement aidé à retrouver mon “groove” », dit-il. « Après un certain temps dans l’action, mon tendon semble revenu à la normale. »

« C’était un test psychologique que je me suis imposé. Maintenant, je n’ai plus peur de me blesser de nouveau. Je me sens confortable. »

Morris a joué 10 matchs avec les Stamps, l’an dernier, cumulant 376 verges en 78 courses et attrapant 24 passes pour 167 verges. De plus, il a enregistré 813 verges de gains sur des retours de botté de dégagement et d’envoi. Le tout, venant d’un homme qui était une vedette du 60 m, du 100 m et du 200 m au secondaire, à l’époque. Il ajoutait donc encore plus de profondeur dans le champ arrière des Stamps, avec Don Jackson et Terry Williams.

Le demi offensif des Stamps Romar Morris a bien l’intention d’exploser sur le terrain, cette saison (Larry MacDougal/CFL.ca).

Ensuite, le coup fatal : la finale de l’Ouest et le retour de botté de dégagement maudit. Alors que Morris se préparait à courir, en attendant le ballon, il a pris un pas de recul afin de bien se propulser. La douleur est apparue instantanément.

« Je ne suis que tombé et je suis resté couché. Je savais ce qui était arrivé. Ce que c’était », dit-il.

Alors qu’il n’avait jamais souffert de ce genre de blessure, Morris s’est rappelé d’un coéquipier qui avait vécu cette douleur. Il s’est tout de suite dit que son retour au jeu se ferait dans longtemps.

« On me parlait de 10 à 12 mois », dit Morris. « J’ai vraiment bien pris soin de moi. Je mangeais bien, j’allais en physio, tous les jours et je me reposais beaucoup. »

Il a aussi laissé le temps faire le travail. « Je me suis vraiment, vraiment reposé », dit-il. « J’ai laissé mon corps se régénérer. »

Si Morris était heureux de la tournure des événements, imaginez l’organisation des Stamps! Les entraîneurs de Calgary n’en revenaient tout simplement pas lorsqu’ils l’ont vu se présenter au camp d’entraînement. Six mois plus tard? C’est une blague?

« Je savais, même avant de me présenter à Calgary, que je pourrais jouer, cette année », dit-il. « Même après six mois. »

« J’avais confiance en mon état de santé. »

« J’étais sur le terrain en train de faire des choses que personne ne s’attendait que je fasse après six mois. Je courais les tracés après six mois. J’étais sur le terrain en train de faire mes trucs de demi offensif. »

Romar Morris voudra continuer à exceller sur les retours de botté (Larry MacDougal/CFL.ca).

Ce type de progrès a impressionné et surpris les Stampeders. Ils n’en croyaient pas leurs yeux. Étaient-ils éveillés. Était-ce un rêve? Ils ont tout de suite demandé à Morris de ralentir un peu la cadence, afin de mettre toutes les chances de leur et de son côté.

La cible des Stamps pour le retour au jeu de Morris était la fin de semaine de la fête du Travail. Mais Morris s’était remis à « sprinter » dès le mois de juillet. Il était prêt avant le temps.

Face aux Esks, la semaine dernière, Morris s’est remis au travail. L’entraîneur-chef des Stamps Dave Dickenson était impressionné.

« La façon dont il s’est comporté, lors du match, après avoir joué sans protection pendant huit mois et demi… Romar est certainement l’homme le plus heureux au monde », a dit Dickenson, après la partie contre Edmonton. « Il s’améliorera, mais écoutez, il revient de loin. Il a vraiment fait du bon travail. »

Les Stamps ont une pelletée de talent dans le champ arrière et sur les unités spéciales.

Williams, celui qui a retourné un botté de dégagement sur une distance de 97 verges pour le touché, lors du denier match de la Coupe Grey, a fait la même chose sur 103 verges, lors d’un retour de botté de reprise, la semaine dernière. Jackson, le joueur de deuxième année, qui a mené les Stamps en 2018 avec 924 verges de gains au sol, est de retour à l’entraînement après avoir raté cinq semaines (commotion cérébrale). Et puis il y a Ka’Deem Carey, acquis l’automne dernier, qui impressionne.

« J’étais sur le terrain en train de faire des choses que personne ne s’attendait que je fasse après six mois. Je courais les tracés après six mois. J’étais sur le terrain en train de faire mes trucs de demi offensif. »

– Romar Morris

Lorsque tout le monde reviendra, Dickenson aura ce que l’on appelle, un beau problème.

Alors que son retour au jeu est complété, Morris espère prendre part à l’action, le plus possible, avec les Stamps.

« Je me sens très rapide », dit-il. « J’attends seulement le bon moment pour exploser. »

Et ce moment arrivera plus tôt que prévu, parions-le.

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca