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6 septembre 2019

Augustine saisit sa chance avec les Bombers

Matt Smith/LCF.ca

WINNIPEG – Le football n’était pas le premier choix de Johnny Augustine. Ni même son deuxième ou son troisième.

Le joueur natif de Welland, en Ontario, aimait les arts martiaux. Il a aussi joué au basketball, faisait de l’athlétisme et a passé un été à jouer au baseball.

« Si je pouvais remonter le temps, je jouerais au baseball », affirme le demi offensif des Blue Bombers de Winnipeg.

Mais le football? Non, monsieur.

« Lors de mon expérience avec les arts martiaux, je trouvais ça trop violent », dit Augustine. « Je n’aimais pas le fait d’être rabattu au plancher. J’essayais d’éviter ça. »

Ses amis et ses entraîneurs insistaient pour qu’il essaie le football. Il a finalement abdiqué et son attitude envers ce sport a tout de suite changé, la première fois qu’il a mis le pied sur un terrain pour un match.

« Je me rappelle avoir effectué une course de 90 verges, lors de ma deuxième tentative », dit Augustine. « Le sentiment de marquer et celui de sentir tous mes coéquipiers se rallier derrière moi étaient indescriptibles. Je suis tout simplement tombé en amour. »


 
Malgré cet amour, le football ne lui a pas toujours retourné la pareille.

Bien qu’il ait bien fait lors de son séjour universitaire, Augustine n’a pas été repêché par une équipe de la Ligue canadienne de football (LCF), en 2017. Ç’a failli fonctionner à Edmonton et en Saskatchewan, mais il a finalement pu trouver un emploi avec les Blue Bombers de Winnipeg, comme substitut d’Andrew Harris.

Augustine a maintenant la chance de se faire valoir dans le champ arrière winnipegois, puisque Harris est suspendu pour deux matchs.

Au cours de son premier départ dans la LCF, Augustine a couru 12 fois pour des gains de 98 verges, en plus de capter trois passes pour 17 verges de gains, lors d’une défaite des siens face aux Riders par la marque de 19-17, dimanche dernier. Sa course de 55 verges, lors du deuxième quart, a permis aux Bombers de marquer leur premier touché du match.

« C’est malheureux d’obtenir ma première chance dans cette Ligue de cette façon, mais, en même temps, j’ai été privilégié d’avoir cette opportunité de pouvoir montrer ce que je sais faire », dit le joueur de 26 ans. « C’était stressant, mais très excitant. »

L’entraîneur-chef des Bombers Mike O’Shea a décri Augustine comme un athlète calme et doux avec «l’habileté d’ouvrir la machine et d’amener de l’agressivité dans ses courses. »

Cette description a fait sourire Augustine.

« Lorsque tu es sur le terrain, plein de choses peuvent arriver », dit-il. « Lorsque je cours avec le ballon, il y a un but et une signification derrière tout ça. J’ai l’intention de gruger toutes les verges, tous les centimètres, tout ce que je peux avoir. »

Jouer dans l’ombre de Harris n’est pas donner à tout le monde. Il a été nommé cinq fois sur l’équipe d’étoiles de la LCF et il est le champion au chapitre des verges de gains au sol des deux dernières années.

Au cours de ses 17 premiers matchs sur deux saisons, avec Winnipeg, Augustine a couru 16 fois pour des gains de 111 verges.

« Je ne me compare pas à Andrew », dit Augustine, qui, à cinq pieds, neuf pouces et 206 livres est un pouce plus petit et 10 livres plus légers que Harris. « Andrew est polyvalent. Il peut courir, capter et bloquer. C’est ce que j’essaie d’être : un joueur polyvalent. »

« Je ne dis pas que je suis un marchand de vitesse ou un gars super puissant. J’essaie d’être tout cela. »

Observer Harris et comment il se comporte, a montré à Augustine ce qu’il faut faire pour connaître du succès sur le terrain.

« Ça va même jusqu’à la façon qu’il approche les matchs, chaque semaine, chaque jour », dit-il. « Ce n’est pas pour rien qu’il est ce qu’il est, une vedette, c’est parce qu’il fait attention à tous les détails. »

« Ce n’est pas seulement lors des entraînements. C’est avant et après, également. Que ce soit le conditionnement physique, les répétitions additionnelles… Il est professionnel, et ce, jusqu’au bout de ses doigts. C’est ce que je veux être : un vrai professionnel sur le terrain, mais aussi hors du terrain. »

Augustine croit que ses habiletés dans le domaine des arts martiaux aident sa carrière de footballeur.

« La discipline acquise dans les arts martiaux : travailler sur son art, ses habiletés, c’est ce qui te différenciera des autres », dit-il. « Faire attention aux détails. »

« Nous parlons toujours de la patience en arts martiaux. Ça m’a aidé au football. J’ai été patient. Même si rien n’allait comme je le voulais, je demeurais calme et patient. Ça m’a beaucoup aidé. »

Augustine a évolué pendant cinq saisons avec les Gryphons de Guelph, lors de son séjour de football universitaire, cumulant une fiche de 2742 verges de gains et 28 touchés, en 483 courses. Lors de sa dernière année, il a couru 122 fois pour 690 verges et neuf touchés.

Il était convaincu qu’il pouvait jouer au niveau professionnel. Ne pas avoir été repêché a été un coup dur.

« J’étais très frustré », dit Augustine. « C’était mon rêve. Et lorsqu’on m’en a empêché, c’était vraiment difficile à prendre. Surtout que j’y avais consacré tellement de temps. J’ai pleuré. Il n’y a rien de mal à ça…»

« Mais je suis resté fort. »

Le demi offensif des Blue Bombers de Winnipeg Johnny Augustine prend le ballon des mains de son quart Chris Streveler (BlueBombers.com).

La performance d’Augustine lors de l’affrontement classique de la fête du Travail, dimanche dernier, contre les Roughriders de la Saskatchewan, a lancé un message à tous ceux qui ne croyaient pas en lui.

« Je n’ai jamais abandonné et j’ai prouvé que j’en valais le coup », dit-il. « Ce ne sera pas la dernière fois qu’on me jettera au tapis. Mais j’ai vu la fenêtre d’opportunité s’ouvrir devant moi et j’ai saisi ma chance. »

« De faire ce que j’ai fait sans être repêché… Maintenant je peux démontrer à tout le monde ce que je peux faire comme demi offensif canadien et, tout simplement, comme demi offensif dans cette Ligue. »

Bien qu’ils aient eu des difficultés en attaque, les Bombers sont presque venus à bout des Riders, à Regina. Winnipeg sera donc gonflée à bloc, lors du Banjo Bowl, cette semaine.

« Rien n’a changé. Le processus est le même », dit Augustine. « Nous continuons de bien travailler lors des entraînements, nous corrigeons nos erreurs. Nous avons la même philosophie. »

« Nous sommes bien conscients que nous étions tout près de l’emporter. Nous devrons marquer plus de points. »

D’après un article de Jim Morris, paru sur CFL.ca