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26 septembre 2019

Alouettes : Shiltz aura fort à faire pour obtenir la victoire à Vancouver

MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – Matthew Shiltz s’apprête à s’attaquer à l’une des tâches les plus difficiles qui soient dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Non, ce n’est pas d’être quart-arrière partant, samedi, en remplacement de Vernon Adams Jr., suspendu. Shiltz fait partie des Alouettes de Montréal depuis près de trois ans, et même s’il est encore jeune, à 26 ans, il n’amorcera pas le match de ce weekend sans expérience.

Shiltz a joué ici et là cette saison, mais il a amorcé le dernier match du calendrier régulier des Alouettes en 2017 (une défaite de 33-0). Le quart-arrière de six pieds, deux pouces et 206 livres a réussi 65 de ses 107 passes pour 668 verges et deux touchés – contre sept interceptions.

Le véritable défi est le même qu’aurait eu à relever Adams, s’il n’avait pas balancé un casque en direction d’Adam Bighill des Blue Bombers de Winnipeg la semaine dernière. En gros, les Alouettes et Vancouver ne font pas bon ménage.

Matthew Shiltz tentera de réussir ce que peu de quarts des Alouettes ont réussi avant lui : mériter une victoire à Vancouver (MontrealAlouettes.com)

Depuis que les Alouettes ont effectué un retour dans la LCF en 1996, les victoires au BC Place (ou parfois au vétuste Empire Stadium) ont été plutôt rares, voire presque absentes.

Alors qu’ils joueront à Vancouver pour la dernière fois au cours de cette décennie, les Alouettes affichent un dossier de 2-7 depuis 2010, leurs victoires survenant en 2015 et en 2010.

C’est en fait une amélioration par rapport à la décennie précédente. Montréal a battu la Colombie-Britannique 35-25 le 31 août 2000. Il s’agit de leur seule victoire au cours de cette période.

Les années 1990 ont été plus clémentes pour les Montréalais, alors qu’ils ont signé trois victoires en quatre matchs à la suite de leur déménagement de Baltimore à Montréal.

La formation a changé complètement au cours des 19 dernières années, passant d’une équipe toujours aspirante à la Coupe Grey, à un club en reconstruction, puis à une organisation qui renaît de ses cendres à la suite de quelques années de misère. Peu importe le talent – ou le manque de talent, tout dépend des années – au sein de la formation, les résultats en Colombie-Britannique ont toujours été les mêmes, ou presque.

Quelques facteurs peuvent expliquer les insuccès des Alouettes sur la côte ouest.

Ce pourrait être aussi simple que l’avantage du terrain que possèdent les Lions sur leurs rivaux. Vancouver est une grande et jolie ville avec son lot de tentations qui peuvent vous maintenir éveiller la nuit et vous faire perdre votre concentration en vue du match.

Il y a aussi l’aspect du transport. Les Alouettes traverseront trois fuseaux horaires lorsqu’ils se rendront en Colombie-Britannique vendredi. Ils amorceront leur match de samedi à 19 h HP, donc à 22 h HE. Ce n’est pas tout à fait la même chose que pour les voyages internationaux, mais la différence de trois heures peut perturber ces créatures d’habitudes.

Pour ajouter une couche de complexité à ce match, les Alouettes se rapprochent de leur première participation aux éliminatoires en cinq ans. Un match nul ou une victoire en Colombie-Britannique, associé à des défaites de Toronto et d’Ottawa, permettrait aux Montréalais de se qualifier pour le tournoi automnal.

Ainsi, samedi, on verra comment Shiltz performe sous pression, alors que le petit X s’approche du nom de son équipe au classement de la division Est.

Après s’être entraîné avec la première unité offensive à l’entraînement de mardi, à Montréal, Shiltz a parlé de simplifier le jeu pour lui-même.

« Je veux simplement sauter sur le terrain et exécuter le jeu que l’on me demande de faire. Que ce soit de remettre le ballon 40 fois ou d’effectuer 50 passes, je veux sauter sur le terrain, lire la défense, et remettre le ballon dans les mains d’un coéquipier découvert », a mentionné Shiltz aux journalistes.

« Quand on y pense de cette façon, c’est plutôt simple. On doit faire tout ce que l’on peut faire pour que le ballon progresse et pour éventuellement gagner. »


 
Comme Adams, Shiltz utilise son temps comme substitut pour peaufiner son apprentissage du football canadien. Si n’importe quel jeune quart regarde aux quatre coins de la Ligue, il remarquera que le sport récompense généralement ceux qui ont été patients. La plupart des partants – avant que tous les clubs, ou presque, voient leur vétéran tomber au combat en raison d’une blessure cette saison – ont attendu d’avoir près de 30 ans avant de solidifier leur carrière dans la LCF.

« C’est un sport différent. Ça reste du football, mais, en même temps, il y a plusieurs nuances qui sont différentes au Canada », a dit Shiltz.

« Je crois réellement qu’il faut un peu plus de temps aux quarts pour s’y habituer. Ça fait partie du processus. On continue d’apprendre, de grandir, de se développer et de peaufiner certaines petites parties de notre jeu. »

« On veut simplement réussir des jeux, ou on a simplement été le meilleur de notre université, voire de notre conférence, à notre position. Et maintenant, on joue avec des joueurs qui sont parmi les meilleurs du monde, alors on doit continuer de grandir, de compétitionner et de prouver que l’on peut accomplir les bonnes choses. On espère que tout rentrera dans l’ordre éventuellement. »

Même si Adams s’est solidement implanté comme le quart-arrière numéro un des Alouettes, ces matchs offrent toujours une opportunité aux substituts. Les recruteurs et les directeurs généraux les regardent toujours dans ces situations, et ils pensent à l’avenir.

« C’est ce pour quoi on lutte, ce pour quoi on travaille, obtenir un départ pendant au moins une semaine et puis montrer aux entraîneurs que je mérite d’être ici et que je peux bien jouer », a dit Shiltz.

« J’ai hâte d’obtenir cette opportunité. »

S’il est capable de mener Montréal à une victoire à Vancouver, il fera indubitablement tourner des têtes.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.