26 septembre 2019

Frankie Williams : Une force tranquille

The Canadian Press

HAMILTON – Frankie Williams n’est pas le type de personne qui parle beaucoup de lui-même.

Une conversation avec le demi défensif des Ticats n’est pas longue et centrée sur lui. Au lieu de cela, elle est parsemée de courtes réponses remplies de modestie et de bons sentiments.

Frankie Williams est réellement le genre de gars qui ne fait que son travail.

Mais il n’en fait pas qu’un seul.

« Je suis très ouvert à parler du fait que nous voulons une bague de championnat », dit-il, lorsqu’on lui demande s’il voudrait additionner une autre fonction à celles qu’il détient déjà, c’est-à-dire demi défensif et retourneur redoutable.

Mais il bifurque rapidement vers les objectifs d’équipe. Ce type de joueur…


 
Frankie ne se vante pas beaucoup. Du moins pas aujourd’hui. En fait, jamais…

Les autres nous parlerons davantage de Frankie que lui ne le fait de lui-même. Et ils en parlent beaucoup et de façon plus que positive.

« Je suis tellement content qu’il soit dans notre équipe », dit l’entraîneur-chef des Tiger-Cats Orlondo Steinauer. « Vous n’avez qu’à regarder les vidéos. Elles parlent d’elles-mêmes. »

Williams connaît toute une saison. Tellement, qu’il pourrait être considéré pour le titre de joueur par excellence des Ticats, en 2019.

Bon… Ce serait tout un exploit, mais son travail est phénoménal pour Hamilton.

Le joueur de 26 ans est l’un des meilleurs spécialistes des retours de bottés de la LCF, lui qui mène la Ligue au chapitre des retours de bottés de dégagement avec des gains de 687 verges et il est au quatrième rang au chapitre des retours de bottés d’envoi avec des gains de 786 verges. Il a effectué deux retours de bottés pour des touchés, cette saison – dégagement et envoi.

Il se retrouve parmi les retourneurs les plus utilisés de la LCF – il a retourné plus de 25 bottés d’envoi en 2019 — et il est au deuxième rang, juste derrière Loucheiz Purifoy (26,8), avec une moyenne de 25,5 verges de gains par retour de botté.

L’entraîneur-chef des Ticats Orlondo Steinauer raffole du joueur spécial qu’est Frankie Williams (Geoff Robins/CFL.ca).

Pour ce qui est des verges de gains au total, il est au quatrième rang de la Ligue à ce chapitre avec des gains totaux de 1473 verges, seulement qu’une seule verge derrière la troisième place détenue par son coéquipier Brandon Banks.

Il pourrait donc plus sérieusement être considéré pour le titre du joueur par excellence sur les unités spéciales de son équipe et lorsque nous regardons son travail en défense, nous comprenons pourquoi Steinauer raffole de Williams. C’est un joueur assez complet.

Il a réussi 35 plaqués défensifs, cette saison, un bon nombre pour un demi de coin.

Williams n’a peut-être qu’une seule interception à son actif, mais il est à égalité au premier rang de la LCF au chapitre des passes rabattues avec 10 – il en a rabattu trois, lors du match contre les Eskimos d’Edmonton, la semaine dernière.

Il est rapidement devenu l’un des meilleurs à sa position en défense et lorsqu’il se fait battre, c’est parce que le receveur en question a réussi un attrapé spectaculaire comme celui de Greg Ellingson, lors de la semaine 15.

« Le football est un peu compliqué pour rien, parfois », dit Williams, lui qui tente d’éviter ces complications, afin de connaître du succès. « Il faut suivre les règles fondamentales. »

« Avoir une bonne technique, remporter toutes vos batailles… Cela vous permettra d’avoir du succès », dit le joueur natif de Tampa, en Floride.

Cette saison, Frankie Williams est l’homme à tout faire des Ticats.

Peut-être pas tout, mais il pourrait tout faire. C’est ce que nous sentons. Williams pourrait même jouer sur l’unité offensive.

C’est ce qu’il a fait dans son plus jeune temps. Au secondaire (high school), alors qu’il était un receveur partant. Williams explique qu’il évoluait aussi en défense et sur les unités spéciales.

Il aimait ça, tout faire, dit-il. « Ça vous garde éveillé durant toute la partie. »

Mais il ne le referait pas au niveau professionnel. Ce niveau est plus exigeant que les précédents et Williams admet que d’être à la fois en défense et sur les unités spéciales est déjà très demandant.
Mais a-t-il déjà demandé à son entraîneur-chef d’être un receveur?

« Non, ce n’est pas moi », dit Williams. « Si l’on me le demandait, je le ferais, mais nous avons tellement d’autres gars pour faire ce travail. Une belle profondeur. »

Puis, après une légère pause, il ajoute :

« Mais s’ils voulaient que j’aille bloquer, je le ferais. Je ferais tout ce qu’on me demanderait. »

« Nous avons beaucoup de personnalité. Mais aussi beaucoup d’enthousiasme et nous sommes dédiés à notre travail. »

– Frankie Williams

La capacité de Williams de placer l’équipe au-dessus de son égo, de ses propres objectifs, est quelque chose qu’apprécie grandement Orlondo Steinauer.

« Il est ultra compétitif », dit-il. « Il s’en demande énormément. »

« Il veut être un grand joueur. Pas juste un bon demi défensif. Pas juste un bon retourneur. Tout cela à la fois. Il aime les défis. »

De son côté, Williams est heureux d’avoir Steinaueur comme entraîneur-chef – une ancienne étoile de la LCF en défense, à trois positions différentes – et comme mentor.

« Il est un entraîneur formidable », dit Williams. « Nous sommes vraiment chanceux de l’avoir. Il a déjà joué, il sait de quoi il parle. Et il nous laisse être les athlètes que nous sommes. »

Alors que la défense des Ticats se resserre toujours davantage, elle qui est maintenant la plus efficace de la LCF contre les attaques aériennes adverses, Williams est heureux de contribuer aux succès de son unité, et ce, peu importe quel travail on lui demande de faire.

« Nous avons un bon groupe de joueurs », dit Williams, de la tertiaire des Ticats. « Nous avons beaucoup de personnalité. Mais aussi beaucoup d’enthousiasme et nous sommes dédiés à notre travail. »

Même chose du côté des unités spéciales, avec le coordonnateur Jeff Reinebold traçant les schémas stratégiques, les bloqueurs exécutant le plan de match à merveille et, bien sûr, Williams faisant payer l’équipe adverse, lors des retours de bottés.

Il serait vraiment intéressant de voir ce qu’il sait faire en attaque, mais il exécute déjà tellement bien son travail en défense et comme retourneur…

Et lorsqu’on lui demande de commenter la saison éliminatoire qui approche et la soirée des honneurs individuels qui arrive à grands pas, Williams est fidèle à lui-même.

« J’ai déjà remporté des prix individuels, mais… »

Il prend une pause, puis, pensant à la Coupe Grey :

« Volontiers. »

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca