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2 octobre 2019

Stanback et les Alouettes courent en direction des éliminatoires

Johany Jutras/CFL.ca

MONTRÉAL – Tout va beaucoup plus lentement pour William Stanback, et c’est tout à son avantage.

L’imposant demi offensif des Alouettes de Montréal totalise déjà plus de verges en 11 matchs cette année que pendant ses 16 matchs lors de son année comme recrue en 2018. Il attribue le tout à une meilleure compréhension du football canadien, et à plus grande aisance au sein de l’attaque des Montréalais.

« Le jeu se déroule beaucoup plus lentement pour moi », a confié le jeune homme de 25 ans natif de Hempstead, dans l’État de New-York. « Je vois les choses d’une nouvelle perspective. Je comprends beaucoup mieux que l’an passé. »

Par moment, l’an dernier, Stanback a été confronté à une difficile courbe d’apprentissage, même s’il a cumulé 539 verges en 81 courses.

« Aujourd’hui, quand j’entends quelque chose, c’est comme une seconde nature », dit-il. « Je suis à l’aise avec mes coéquipiers. Nous croyons les uns aux autres. »

Le demi offensif des Alouettes William Stanback porte le ballon contre les Eskimos d’Edmonton (Peter McCabe/LCF.ca)

Même s’il a raté deux matchs en raison d’une blessure, Stanback a porté le ballon 139 fois pour 895 verges et 139 touchés à sa deuxième saison dans la Ligue canadienne de football (LCF). Il occupe le troisième rang du circuit pour les verges au sol, à seulement 55 verges de C.J. Gable des Eskimos d’Edmonton.

L’entraîneur-chef des Alouettes Khari Jones soutient que le jeu de Stanback n’est pas encore à point, mais que son demi offensif possède tout un potentiel.

« Il déborde d’énergie. Il est une bête », a dit Jones. « Il est gros, il est rapide, il est fort. Il a tout ce que vous recherchez chez un demi offensif. Il acquiert encore de l’expérience et s’améliore continuellement à sa position, ce qui est plutôt chouette. »

« Il est encore un peu jeune pour un demi offensif. Il commence à apprendre comment lire les brèches et comment lire les joueurs devant lui. Il est meilleur chaque semaine. Une fois qu’il aura tout assimilé, il sera quasi effrayant à voir jouer. »

Stanback a couru 14 fois pour 147 verges lors du revers serré de 25-23 des Alouettes aux mains des Lions de la Colombie-Britannique en fin de semaine dernière. Il s’agit de son deuxième plus haut total chez les professionnels; il avait amassé 203 verges contre Hamilton plus tôt cette saison.

Et ce n’est pas que le nombre de verges gagnées par Stanback qui est remarquable; il y a aussi la manière dont il les gagne. Comme un chien affamé bondissant sur une belle pièce de viande, il prend de grandes bouchées. Il a réussi trois courses d’au moins 20 verges, dont une de 40 verges lors du quatrième quart.

De ses six pieds et de ses 233 livres, Stanback peut se transformer en rocher déboulant une colline. À la fin d’un jeu, samedi dernier, il a complètement renversé le demi défensif des Lions T.J. Lee.

« C’était simplement dû à la manière dont les jeux ont été appelés, et à la façon dont la défense s’est alignée », a dit Stanback. « J’ai réussi à franchir la ligne de mêlée et à me rendre dans la tertiaire à plusieurs reprises. »

« Je remercie simplement mes coéquipiers devant moi qui ont ouvert des brèches. J’ai cru en moi, j’ai couru avec le plus de puissance possible et j’ai tenté de gagner le plus de verges possible. »

Le demi offensif des Lions, John White, a apprécié le spectacle offert par Stanback.

« Il court avec tellement de puissance », a dit White. « Il fait preuve de beaucoup de diligence lorsqu’il porte le ballon. Il est patient. Il a presque tout pour lui. Il est gigantesque. »

White a mentionné que la patience et la confiance sont des traits qu’un bon demi offensif développe avec le temps.

« On apprend à se connaître, à se faire confiance et à faire confiance à ses habiletés », a soutenu le vétéran de sept saisons. « Il faut jouer dans ses limites, et ne pas les dépasser. Il ne faut pas chercher à réussir le gros jeu chaque fois. Il faut continuer à faire ce que l’on fait lors entraînements, tout le temps. »

Cette saison, Stanback s’est régalé, mais, parfois, il est aussi resté sur sa faim. Samedi, il s’agissait de son troisième match d’au moins 100 verges. Il a aussi connu quatre matchs de 60 verges ou moins.

Jones a indiqué que les Alouettes n’ont pas toujours eu la chance de s’en remettre à leur attaque au sol.

« Parfois, c’est seulement en raison de la manière dont le match de joue », a-t-il dit. « Si j’avais le choix, j’aimerais le voir porter le ballon 15 ou 20 fois par match. J’aimerais le voir courir le plus souvent possible, pour fatiguer la défense adverse. »

« J’espère que nous pourrons continuer ainsi. Quand il fait un peu plus froid, ça devient un peu plus facile. »

Stanback se soucie beaucoup plus de la fiche des Alouettes que de ses statistiques personnelles.

« Que je gagne deux verges, 100 verges ou 300 verges, ça m’importe peu. Je veux simplement gagner », a-t-il dit. « C’est tout ce qui m’importe. Je pense avant tout à mon équipe. »

« Je ne cherche pas les statistiques individuelles. Je n’ai jamais été ce genre de joueur. J’ai toujours été un joueur d’équipe, et j’ai toujours fait tout en mon possible pour aider le club à gagner. Si j’affiche de bonnes statistiques, tant mieux. Mais si on gagne, c’est ça l’objectif. »

Stanback a séjourné avec l’Université Virginia Union et avec l’Université Central Florida avant de faire le saut chez les professionnels. Il a participé au camp d’entraînement des Packers de Green Bay en 2017, avant de signer une entente avec les Alouettes.

En jouant à Montréal, il peut facilement retourner à New-York pour visiter sa famille. Il a aussi appris à aimer les commodités offertes par la ville de Montréal.

« J’aime la ville, la nourriture, les gens », a-t-il dit. « Ils te font sentir chez toi. »

Après deux défaites en lever de rideau de leur saison 2019, les Alouettes occupent le deuxième rang de la division Est grâce à une fiche de 7-6, et ils pourraient se qualifier pour les éliminatoires, en fin de semaine, avec une victoire ou avec un match nul contre Calgary.

Le succès de l’équipe sur le terrain n’est pas venu sans tourmente à l’extérieur de celui-ci.

En février, l’expérience Johnny Manziel a abruptement pris fin quand la LCF a annulé le contrat de l’ancien quart-arrière récipiendaire du Trophée Heisman avec Montréal.

En mai, la Ligue a annoncé qu’elle devenait propriétaire de l’équipe. Avant le début de la saison, Mike Sherman a été relevé de ses fonctions d’entraîneur-chef. En juillet, le directeur général Kavis Reed a été congédié.

Stanback soutient que l’équipe n’a pas été ébranlée par cette succession de mauvaises nouvelles.

« Nous avons appris à demeurer les deux pieds sur terre et à comprendre les différents joueurs qui composent notre formation », a-t-il dit. « Nous allons toujours nous battre les uns pour les autres; c’est une fraternité. »

« Le lien qui nous unit les uns aux autres est incroyable. »

Le demi offensif des Alouettes William Stanback amasse des verges après l’attrapé contre les Roughriders de la Saskatchewan (Arthur Ward/LCF.ca)

Les Alouettes n’ont pas participé aux éliminatoires depuis 2014, et leur dernière saison au-dessus de la barre de 0,500 remonte à 2012.

Perdre peut parfois laisser des traces dans un vestiaire, mais Stanback veut tout effacer.

« Nous essayons simplement de changer la culture ici », a-t-il dit. « Il y a eu plusieurs saisons difficiles, et l’équipe a touché le fond du baril à plusieurs reprises au cours des dernières années. Nous voulons simplement créer quelque chose de spécial cette année. »

« Ç’a été spécial jusqu’à présent. Nous devons conserver la pédale au plancher, et nous assurer que nous ne prenons aucun adversaire à la légère. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.