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3 octobre 2019

Purifoy est maintenant un leader avec les Riders

Matt Smith/CFL.ca

REGINA – Il n’y a rien comme la venue des éliminatoires afin de remettre un athlète sur pied.

Loucheiz Purifoy, lui qui était jadis une vedette montante et qui est maintenant un vétéran, fait partie d’une brigade défensive des Roughriders où chacun a un rôle bien précis à jouer et qui a pris son rythme au bon moment, voyant le tournoi automnal approcher à grands pas.

« Nous jouons vraiment bien en ce moment et nous devrons continuer à le faire », dit l’athlète de 26 ans et natif de la Floride.

« Nous sommes comme des bêtes sauvages. »

Le demi défensif des Roughriders de la Saskatchewan Loucheiz Purifoy célèbre une interception avec ses coéquipiers, contre les Blue Bombers de Winnipeg (Arthur Ward/CFL.ca).

Purifoy est l’une de ces bêtes, lui qui a de plus en plus un rôle de leader au sein de son unité. Mais plusieurs, à un moment de sa carrière, ne croyaient pas qu’il deviendrait ce genre de joueur. Après deux saisons spectaculaires avec les Lions de la Colombie-Britannique, là où tout le monde a pu apprécier ses multiples talents, sa carrière s’est écrasée, lorsqu’il s’est entendu avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa, en 2018.

Pas même à mi-chemin de la dernière saison, Purifoy a été libéré par le ROUGE et NOIR. À ce moment, il se demandait ce qu’il devait faire de mieux. Ce qu’il avait à corriger. Afin de remettre sa carrière sur pied, lui qui semblait inarrêtable avec les Lions.

« Tu ne veux jamais être coupé de la formation, au milieu de l’année », dit-il. « Mais c’est arrivé et je me suis regardé dans le miroir, pour voir ce qui clochait. »

Bien qu’il ait été rapidement récupéré par les Riders, Purifoy savait que ça ne tournait pas rond pour lui.

Heureux d’avoir une autre chance de se faire valoir avec la Saskatchewan, et voulant reprendre le tout du bon pied, il a fait le point avec lui-même, à la fin de la dernière saison.

« J’ai fait un bilan », dit Purifoy, lui qui a pu s’entendre sur une prolongation de contrat avec les Riders, durant l’entre-saison. « Je devais comprendre ce que je voulais faire. Si tu veux jouer au football, tu dois accepter tout ce qui vient avec le métier. »

Lors de la présente saison – une campagne digne du titre d’étoile de la LCF —, il a réalisé 44 plaqués défensifs, trois interceptions et il a rabattu sept passes.

Il a aussi enregistré deux sacs du quart et il a provoqué un échappé.

Et il ne faudrait pas oublier sa contribution sur les unités spéciales, là où Purifoy est l’un des meneurs de la Ligue au chapitre des retours de bottés, avec 910 verges de gains – incluant un retour de 87 verges pour le touché.

Purifoy est maintenant un homme différent. Ses coéquipiers, le secondeur Solomon Elimimian et le maraudeur Mike Edem, l’ont aussi remarqué, eux qui ont joué avec Purifoy en Colombie-Britannique.

« Ils me regardent maintenant comme un leader », dit Purifoy. « Lorsque je suis arrivé en Colombie-Britannique, je n’étais qu’une recrue. Je me foutais pas mal de tout. »

« Maintenant, je suis un leader, je dois agir différemment. Je dois communiquer. Je suis celui qui doit le faire encore plus que tous les autres, puisque je parle aux joueurs des deux côtés du terrain. J’ai dû élever mon jeu d’un cran. »

Après tous ces ajustements, tant sur le terrain que sur le plan personnel, Purifoy a rebondi en 2019.

La défense des Riders est au deuxième rang de la LCF au chapitre de la moyenne de verges totale accordée par match (293,5). Alors que la défense au sol se situe en milieu de peloton, la défense aérienne est au deuxième rang, n’accordant qu’une moyenne de 223,8 verges de gains par match. La Saskatchewan a accordé le moins de touchés de la Ligue (22), tout comme le moins de premiers jeux. Et la cerise sur le « sundae », la défense des Riders n’accorde que 5,7 verges de gains par jeu, à égalité au premier rang avec Edmonton à ce chapitre.

WOW!

Loucheiz Purifoy est assis sur les lignes de côté, pendant un match contre les Argonauts de Toronto (Shannon Vizniowski/CFL.ca).

Une partie de ce succès vient de vétérans comme Charleston Hughes, le meneur de la LCF au chapitre des sacs du quart (15) ou comme Elimimian, lui qui est toujours dominant. Micah Johnson cartonne et le toujours très fiable Ed Gainey permet d’harmoniser la tertiaire des siens. Pour ne nommer que ceux-là.

Mais, selon Purifoy, la défense des Riders communique mieux, cette saison.

« Au début de la saison, nous nous chicanions entre nous après des jeux ratés », dit-il. « Maintenant, nous attendons de revenir sur les lignes de côté et nous savons comment nous parler. Nous nous faisons confiance. »

« Nous devions trouver le moyen de communiquer entre nous. Trouver la meilleure façon pour tout le monde. »

« Tout ceci vient de nos entraîneurs », ajoute-t-il, donnant tout le crédit à son entraîneur-chef Craig Dickenson et au coordonnateur défensif Jason Shivers, ainsi qu’à tout le reste. « Ils croient en nous et vice versa. »

Mais un autre élément entre en ligne de compte.

Lorsque Purifoy s’est joint aux Riders, l’an dernier, les demis défensifs étaient en constante rotation, se jumelant aux différents attaquants adverses.

Cette saison, dit-il, les défenseurs sur la tertiaire demeurent à leurs positions, amenant plus de constance.

Purifoy jouera donc à la même position de demi défensif, et ce, peu importe la situation. Il aura donc toujours Moncrief devant lui et la recrue L.J. McCray au poste de demi de coin, avec Edem, bien sûr, au centre de la tertiaire.

« J’ai fait un bilan. Je devais comprendre ce que je voulais faire. Si tu veux jouer au football, tu dois accepter tout ce qui vient avec le métier. »

– Loucheiz Purifoy

Avec McCray qui s’est approprié du poste au coin de la tertiaire – « Il veut vraiment, il écoute et veut toujours s’améliorer », dit Purifoy —, la tertiaire saskatchewannaise est plus stable en 2019. Et avec le nouveau rôle de leader campé par Purifoy pour cimenter le tout, les Riders sont entre bonnes mains.

« Je savais que je devais me rendre là, c’était la prochaine étape de ma carrière : être un leader », dit Purifoy. « Ma position me demande de souvent faire trois choses à la fois, lors d’un même jeu. »

Et si la critique constructive vient à lui, il mettra son égo de côté.

« J’écoute et je prends l’information », dit Purifoy. « Comme ça, je sais comment être un meilleur leader. »

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca