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16 octobre 2019

Une treizième victoire serait spéciale pour les Ticats

Johany Jutras/LCF.ca

HAMILTON – Avant d’être connu par les partisans de la LCF par son surnom Speedy, Brandon Banks se souvient de son arrivée à Hamilton, le long voyage depuis la Caroline du Nord étant enfin terminé.

C’était vers la fin de l’été 2013. Le parcours de Banks avec la formation de Washington dans la NFL avait connu un dénouement décevant. Il est sorti de sa voiture puis a analysé son nouvel environnement. Il se souvient de deux choses en particulier : la forte pluie et le froid.

Les Tiger-Cats étaient au beau milieu d’une énorme transition. Le Ivor Wynne Stadium avait été démoli, et la construction du Terrain Tim Hortons était bien entamée. Les bureaux administratifs de l’équipe étaient situés au 1, rue Jarvis, au centre-ville de Hamilton. Le centre d’entraînement du club se trouvait au sous-sol de l’édifice : la salle d’entraînement, le vestiaire, les salles de réunion, la salle de musculation, etc. Tout était situé à ce même et seul endroit. L’équipe disputait ses matchs locaux à l’Université de Guelph. Les joueurs prenaient l’autobus pour se rendre aux entraînements, puis pour en revenir. Les entraîneurs conduisaient leur propre voiture.


 
Pour quelqu’un dont la dernière expérience dans le monde du football s’était déroulée au FedEx Field devant près de 82 000 partisans, c’était tout un changement, si on peut dire ainsi.

« Je vais être honnête. Pendant ma première heure, j’ai remis en doute ma décision d’être ici, parce que je ne voulais pas être sur la rue Jarvis. Nous n’avions pas de vrai centre d’entraînement, puis quand je me suis rendu à l’Université de Guelph, j’ai trouvé ça tellement loin de nos installations. En plus, il pleuvait », a dit Banks, mardi.

« Je n’ai vraiment pas aimé ma première impression. »

Six ans plus tard, Banks peut rire de toute cette histoire. Aujourd’hui, il occupe un casier dans le luxueux vestiaire des Ticats au Terrain Tim Hortons, ayant disputé 15 matchs d’une saison à la suite de laquelle il possède potentiellement ses meilleures chances en carrière d’être élu joueur par excellence du circuit. Ses coéquipiers marchent près de lui pour aller rencontrer les physiothérapeutes et les masseurs dans une salle adjacente au vestiaire, ou pour se rendre à la salle de musculation, dans la direction opposée. Ils crient son nom et rient pendant qu’il discute avec les membres des médias. Il y a une belle ambiance dans ce vestiaire, créé par chacun de ces joueurs ayant aidé leur équipe à gagner 12 de ses 15 matchs cette année, en route vers le premier rang de la division Est. Oui, il reste trois matchs à jouer au calendrier régulier. Mais il ne manque qu’une seule victoire aux Ticats pour participer à la Coupe Grey.

Quand Banks a dévisagé les bureaux de la rue Jarvis, lors de son arrivée à Hamilton, il n’avait aucune idée de l’histoire de l’équipe, d’à quel point il allait devenir amoureux de la ville, et de tout l’amour qu’il allait recevoir des partisans en retour.

« Entre ce que j’ai vu lors de cette journée et ce que je vois, chaque jour, aujourd’hui, c’est un 180 degrés », a-t-il dit.

« Nous sommes passés d’une bonne équipe à une organisation professionnelle. On nous traite très bien ici. »

Banks et ses coéquipiers ont de plus grands objectifs que de terminer la saison régulière sur une bonne note. Néanmoins, cette semaine, ils auront l’opportunité de gâter un peu leurs partisans. Le ROUGE et NOIR d’Ottawa sera en ville, samedi, et les Ticats auront la chance d’écrire une page de leur histoire.

Un triomphe aux dépens d’Ottawa (3-12) permettrait aux Ticats de connaître la première saison régulière de 13 victoires de leur histoire.

« Chaque fois que vous réalisez un exploit qui n’a jamais été accompli auparavant, c’est légendaire », a dit le secondeur des Ticats, Simoni Lawrence.

« Tout le monde peut créer de grandes choses ou réussir de gros jeux, mais quand vous faites quelque chose que personne n’a accompli auparavant, c’est à ce moment-là que vous devenez une légende. C’est ce que nous aspirons tous à devenir : les meilleurs de tous les temps. »

Brandon Banks célèbre après avoir marqué un touché plus tôt cette saison (La Presse Canadienne)

On dénombre déjà quelques moments historiques au cours de cette spectaculaire saison des Ticats. Banks a établi un record de la LCF plus tôt cette année en marquant un cinquième touché en carrière à la suite d’un retour de placement raté (deux de ceux-ci ont été marqués en 2019). Lawrence a battu un record de la Ligue pour le nombre de plaqués en un seul match le 30 septembre dernier, alors qu’il en a réussi 17 contre Winnipeg.

Ces exploits créent de beaux souvenirs. Cependant, les Ticats savent que s’ils ne mettent pas fin à leur campagne par une première victoire en 21 ans lors du match de la Coupe Grey, ces accomplissements n’auront pas la même valeur.

« Je crois que notre but ultime, c’est de nous retrouver sous cette pluie de confettis », a confié l’entraîneur-chef des Ticats, Orlondo Steinauer.

« Nous pourrions afficher un dossier de 18-0, et nous aurions quand même besoin de gagner la finale de l’Est. Il n’y a aucun laissez-passer pour la Coupe Grey. C’est un peu comme ça qu’on voit les choses. »

« Tout ce que vous pouvez faire, c’est vous rendre à la finale de l’Est. Elle est là la véritable récompense. Vous voulez jouer votre meilleur football à la fin de l’année. »

« Nous demandons toujours à notre personnel : ‘‘À quoi voulons-nous ressembler en novembre? Qu’est-ce qui peut arriver, et qu’est-ce qui ne doit pas arriver?’’ Nous sommes au beau milieu de ce processus. »

Les Ticats n’ont pas oublié leur objectif ultime, mais cette treizième victoire aurait tout de même une signification particulière.

« Être ici depuis le début et voir le tout être construit, de passer de la rue Jarvis à la construction du nouveau stade, je crois que nous devons récompenser nos partisans et l’organisation en gagnant au moins 13 matchs », a dit Banks.

« C’est quelque chose que nous n’avons jamais accompli au cours de notre histoire. En plus, nous voulons continuer de gagner, et nous voulons conserver notre série de victoires à domicile (les Ticats n’ont pas perdu à la maison cette saison). Ça signifierait beaucoup de mettre la main sur ces 13 victoires. »

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.