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24 octobre 2019

Elimimian : Un véritable leader dans la quête de la Coupe Grey des Riders

Arthur Ward/LCF.ca

REGINA – Solomon Elimimian n’a pas été surpris de voir que dès le moment où il a signé son contrat avec les Roughriders de la Saskatchewan, les sceptiques ont commencé à se faire entendre.

Certains ont dit qu’Elimimian était fragile. D’autres ont spéculé qu’il avait ralenti. On disait même que le vétéran secondeur avait dépassé sa date de péremption.

Le fait d’entendre ces critiques n’était rien de nouveau pour Elimimian.

« En toute honnêteté, il y a toujours eu des sceptiques », a confié le principal intéressé.

Méthodiquement, l’athlète de 33 ans né au Nigeria puis ayant grandi à Los Angeles, a cumulé les accolades.

À l’école secondaire, il a été nommé le meilleur joueur défensif de Los Angeles, mais il n’a reçu qu’une offre de bourse d’études.

Il a établi des records avec l’Université d’Hawaï, et il possède toujours le record de 434 plaqués défensifs en 51 matchs, mais il n’a pas été repêché dans la NFL.

Certains ont pensé que sa carrière était terminée à la suite de sa blessure au tendon d’Achilles en 2015, mais il a effectué un retour au jeu, la saison suivante, et il a mené la LCF au chapitre des plaqués défensifs avec 129. Il a ensuite établi un record de la Ligue en effectuant 144 plaqués défensifs en 2017.

« Mon père m’a toujours dit que, dans la vie, il y aura toujours des sceptiques », a dit Elimimian. « Ne t’en fais pas avec ce que disent les autres, et concentre-toi sur ton travail et tes efforts. »

« En tant qu’athlète professionnel, vous apprenez à vous motiver vous-même. Vous apprenez à être honnête avec vous-même et, plus important encore, à travailler fort. Tout finit toujours par s’arranger. J’ai toujours cru cela. »

Le secondeur Solomon Elimimian réussit un sac aux dépens du quart-arrière des Lions Mike Reilly (La Presse Canadienne)

Elimimian a mené tous les joueurs avec neuf plaqués, dont un sac, dans la victoire de 27-19 de la Saskatchewan aux dépens des Lions de la Colombie-Britannique la fin de semaine dernière. Grâce à ce gain, les Riders ont porté leur fiche à 11-5, les rapprochant au passage de la tenue d’un match éliminatoire à domicile en novembre, et les laissant en plein cœur de la course pour le premier rang de la division Ouest.

La Saskatchewan mettra fin à sa saison régulière avec une série de matchs aller-retour face aux Eskimos d’Edmonton (8-8), dont le premier duel aura lieu ce samedi au Terrain Brick du stade du Commonwealth.

« Je sais que nous formons une bonne équipe », a dit Elimimian. « Je joue avec d’excellents coéquipiers. Nous avons un réel potentiel. Je ne veux pas que ça ne serve à rien. Je suis confiant, et je suis excité, quand je pense à notre équipe. »

En raison d’une blessure à un mollet, Elimimian a raté les trois premiers matchs de la saison des Riders. Néanmoins, il occupe aujourd’hui le troisième rang de la LCF avec 82 plaqués défensifs, dont quatre sacs.

Comme un élève poursuivant son parcours scolaire dans une nouvelle école, Elimimian a eu besoin d’un peu de temps pour s’adapter à ses nouveaux coéquipiers à de nouveaux schémas défensifs en Saskatchewan.

« J’ai toujours trouvé importante l’étude de vidéos », a-t-il dit. « Le fait d’être dans une nouvelle équipe, d’apprendre de nouveaux termes, il m’a naturellement fallu un peu de temps pour m’ajuster. »

« Présentement, je suis à l’aise. Je me sens bien. Je prends de bonnes décisions rapidement. »

L’entraîneur-chef Craig Dickenson a dit qu’Elimimian a ajouté « beaucoup de classe » et a offert « le leadership d’un vétéran » aux Riders.

« Il travaille fort », a dit Dickenson. « Vous pouvez voir qu’il fait la différence sur le terrain. »

« Les joueurs lui font confiance, et savent qu’il les alignera correctement. Il réalisera des jeux lorsqu’il en aura l’occasion. »

Le secondeur Cameron Judge a expliqué que l’expérience d’Elimimian est une arme de plus dans l’arsenal des Riders.

« Ça fait un bout qu’il joue dans la Ligue », a dit Judge. « Il connaît les tendances de plusieurs des coordonnateurs contre qui il a joué. »

« Il communique tout le temps. Même si vous savez quoi faire, c’est toujours agréable de vous le faire rappeler. »

Le quart-arrière Cody Fajardo a souligné qu’Elimimian a été une ressource inattendue au cours de sa première année complète en tant que partant.

« Par moment, au début de la saison, il me prenait à l’écart et me demandait : ‘‘Qu’as-tu vu sur ce jeu?’’ », a dit Fajardo.

« Chaque fois que vous pouvez obtenir de la rétroaction d’un joueur comme lui, qui a joué contre presque toutes les attaques ou contre presque tous les schémas offensifs, ça aide. »

Considéré comme étant trop petit et trop lent pour certains hommes de football, le secondeur de six pieds et de 225 livres a passé neuf ans avec les Lions. Il a été nommé recrue par excellence de la Ligue en 2010. En 2014, il est devenu le premier joueur purement défensif à être nommé à la fois joueur défensif par excellence et joueur par excellence de la LCF. Il a de nouveau été nommé joueur défensif par excellence en 2016.

Elimimian a été élu au sein de l’équipe d’étoiles de la LCF quatre fois, et au sein de celle de l’Ouest à cinq reprises.

« Il travaille fort. Vous pouvez voir qu’il fait la différence sur le terrain. Les joueurs lui font confiance, et savent qu’il les alignera correctement. Il réalisera des jeux lorsqu’il en aura l’occasion. »
– Craig Dickenson

En 2018, il n’a joué que quatre matchs en raison d’une blessure au poignet. Il a été libéré par les Lions, en 2019, puis il a été embauché par les Riders.

Si votre ancienne équipe affichait un dossier de 5-12 et se retrouvait en dehors du portrait des éliminatoires, ce serait facile de jubiler.

« Je suis passé à autre chose », a dit Elimimian. « Je ne suis plus un membre des Lions. J’aime à nouveau le football. J’ai du plaisir à jouer. C’est une nouvelle expérience, un vent d’air frais. »

« J’ai de bons amis en Colombie-Britannique. C’est le business dans lequel nous évoluons. Vous devez passer à autre chose et faire de votre mieux. Je ne souhaite de mal à personne. Je veux simplement que notre équipe remporte la Coupe Grey. Si, en perdant, les Lions nous permettent de gagner la Coupe Grey, alors oui, je suis content. Mais je n’ai aucun compte à régler avec qui que ce soit là-bas. C’est la vie. En fin de compte, mon curriculum vitae et ce que nous ferons en tant qu’édition 2019 des Roughriders de la Saskatchewan parleront d’eux-mêmes. »

Elimimian en était à sa deuxième saison dans la LCF, en 2011, lorsque les Lions ont entamé la campagne avec une fiche de 0-5 avant de se regrouper et de gagner la Coupe Grey. Il a de bons souvenirs de cette année, mais il n’a pas joué pour l’obtention d’un championnat depuis.

« J’étais peut-être un peu trop jeune pour comprendre tout ce que ça signifiait », a-t-il dit. « Je croyais honnêtement que nous avions l’équipe pour la gagner encore une fois ou deux. »

« C’est du temps que je ne peux pas reprendre. Mais je me dis que si j’ai la chance de la gagner une fois de plus, je vais vraiment l’apprécier cette fois-ci. L’argent va et vient, et même la bague, vous pouvez la perdre, mais ce sont ces souvenirs qui restent pour toujours. C’est ce que je veux que nous vivions, ici, en Saskatchewan. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.