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25 octobre 2019

Evans c. Adams : le duel qu’on n’attendait pas

Johany Jutras/CFL.ca

MONTRÉAL — Au début de la saison 2019, bien peu de gens auraient parié sur un duel entre les quarts Dane Evans et Vernon Adams fils pour cet ultime match entre les Tiger-Cats de Hamilton et les Alouettes de Montréal, samedi, au stade Percival-Molson.

Après tout, Jeremiah Masoli était bien campé dans son rôle de partant à Hamilton (13-3), tandis qu’à Montréal (9-7), Antonio Pipkin avait été désigné comme partant par Khari Jones à l’issue du camp d’entraînement.

Les Tiger-Cats ont toutefois perdu Masoli pour le reste du calendrier à leur sixième match de la saison en raison d’une blessure au genou. Forts d’une fiche de 5-1 à l’issue de cette victoire contre les Blue Bombers de Winnipeg, bien peu d’observateurs croyaient que la formation de l’Ontario allait maintenir le rythme sans son quart no 1. Evans a fait mentir tous ces gens.

En 12 matchs, Evans a complété 269 de ses 377 passes (71,4 pour cent) pour des gains de 3375 verges, ce qui lui confère le sixième rang du circuit. Il a réussi 17 passes de touché contre 12 interceptions. Ses 17 passes pour des majeurs sont le quatrième plus haut total du circuit.

L’ex-centre Luc Brodeur-Jourdain — qui a vu son lot de quarts «suspects» défiler derrière lui au fil des dernières années chez les Alouettes — estime que les Ticats s’y sont pris exactement de la bonne façon pour faciliter l’insertion d’Evans au sein de leur attaque.

«Je suis extrêmement surpris qu’ils n’aient pas perdu leur rythme, a-t-il dit des Ticats. Au point de vue stratégique, ce qu’on a vu de leur part c’est qu’ils ont joué un football où ils ont créé une multitude d’options pour Evans dans un éventail de jeux limité. Il n’y avait pas beaucoup de diversité dans un match : peut-être trois, quatre formations avec des idéologies de base faciles à comprendre. Graduellement, probablement en prenant conscience de ses moyens, on a ouvert le livre de jeux afin qu’il soit plus similaire à ce qu’on voit à travers la ligue. C’est tout à l’honneur de l’équipe d’entraîneurs des Tiger-Cats d’avoir pu développer un jeune quart en pleine saison.»

Chez les Alouettes, après deux défaites à leurs deux premières sorties, Jones a confié le poste de partant à Adams après un premier départ chancelant de Pipkin, qui a glissé jusqu’au troisième rang dans la hiérarchie des Alouettes, derrière Matthew Shiltz.

Adams a des chiffres aussi impressionnants qu’Evans : 259 passes complétées en 401 tentatives (64,6 pour cent) pour 3674 verges, 20 touchés et 12 interceptions.

«On pourrait ajouter Cody Fajardo (des Roughriders de la Saskatchwan) à cette liste, a noté Jones. C’est la beauté du sport : des gars obtiennent une chance de montrer ce qu’ils savent faire et en profitent. Mais c’est aussi une question de ‘timing’: ils étaient prêts à prendre leur place. Il faut que ce soit fait au bon temps. S’ils avaient cette opportunité il y a trois ans, peut-être qu’on ne dirait pas la même chose à leur sujet. Ils ont connu des hauts des bas, mais ils prouvent qu’ils peuvent faire le travail.»

Mais mis à part les deux quarts, les deux équipes qui s’affronteront samedi sont bien différentes de celles qui ont disputé leur dernier match l’une contre l’autre le 4 juillet, lors de la quatrième semaine d’activités de la LCF.

«Dans notre cas, lors de nos premiers matchs contre eux, on venait tout juste de procéder à des changements majeurs dans notre organisation en changeant d’entraîneur-chef et de directeur général, a noté Brodeur-Jourdain. Nous avons continuer de progresser. Nous sommes une jeune équipe et nous n’avons pas terminé : la plupart de nos matchs se gagnent ou se perdent lors du dernier jeu du match.

«Les Tiger-Cats, eux, après cette défaite en semaine 4 à Montréal, ont pris leur erre d’aller. J’imagine qu’ils ont envie de venger ce revers.»

En plus de viser la victoire, parions que l’un des objectifs des Alouettes, samedi, sera de permettre au receveur Eugene Lewis de franchir le cap des 1000 verges sur réceptions, lui qui se trouve à 983.

Lewis aimerait bien atteindre ce plateau, ce qu’il n’a jamais réussi depuis qu’il joue au football.

«C’est certain que je veux atteindre ce plateau, mais je ne peux pas dire quelle sera ma réaction ou quels seronts mes sentiments, a-t-il dit. C’est aussi pourquoi j’ai hâte de l’atteindre : j’ai hâte de ressentir les émotions qui m’habiteront. Je n’ai jamais rien vécu de tel. Mais je veux que ça arrive tôt dans le match pour passer à autre chose également!»

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