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20 novembre 2019

Simoni Lawrence : « Je ne suis pas un joueur poli »

La Presse Canadienne

CALGARY – Les Tiger-Cats de Hamilton s’entraînaient à l’intérieur, mercredi matin, au Calgary Foothills Soccer Club, en vue du match de la 107e Coupe Grey, prévu ce dimanche 24 novembre, au McMahon Stadium.

Ce sera le seul entraînement intérieur des Ticats, cette semaine. Et il était intense. C’était un vrai « work-out ». Nous pouvions entendre les gars s’encourager, se donner des directives de jeu, tout comme les entraîneurs.

Et lorsque l’on parle d’intensité, le secondeur des Ticats Simoni Lawrence ne laisse pas sa place. L’athlète de 30 ans et originaire d’Upper Darby, en Pennsylvanie a réussi 98 plaqués défensifs, trois interceptions et quatre sacs du quart, en 2019.

Son entrain et sa force de frappe lui ont valu l’honneur d’être le finaliste de l’Est au titre de joueur défensif par excellence de la LCF, contre Willie Jefferson des Bombers. Tiens donc…

Mais son entrain, son intensité et sa force de frappe lui ont aussi valu une suspension de deux matchs, dès la première rencontre de la saison.

En effet, nous nous souviendrons de son plaqué tardif sur Zach Collaros — le quart des Riders à l’époque —, dès les premiers instants du match. Nous connaissons la suite. Collaros a été placé sur la liste des blessés pour six matchs, pour ensuite se faire ravir le poste de partant par Cody Fajardo.

Il a été échangé aux Argos puis, à la toute dernière minute, aux Bombers, avec les bons résultats que nous connaissons.

Depuis ce temps, les deux protagonistes se sont parlés, pour s’expliquer. Après tout, ils ont tout de même été des coéquipiers à Hamilton.

Lawrence est même allé jusqu’à envoyer un « tweet » à Collaros à la suite de la victoire des Blue Bombers contre les Roughriders, dimanche dernier.

« Je crois que ce que Zach Collaros a fait est vraiment impressionnant », dit Lawrence. « Avoir été sur la touche toute l’année, pour ensuite revenir au jeu avec les Bombers et battre les Stamps sur la route et la Saskatchewan, également sur la route, c’est quelque chose de très difficile à faire. »

« J’étais fier de lui, vous savez. Peu importe ce qui s’est passé plus tôt, cette saison. C’est toujours mon ami. Je l’aime et je me soucie de lui. »

Mais Lawrence ne voulait pas entrer dans les détails par rapport à leur conversation explicative, des semaines après l’incident de juin dernier.

« Non, vous savez que je ne suis pas ce genre de personne… »

Le secondeur des Tiger-Cats de Hamilton Simoni Lawrence n’a qu’une seule chose en tête : mettre la main sur la coupe Grey (LCF.ca).

Bien que tout ça semble derrière eux, Lawrence est un joueur ultra compétitif. Et dimanche, il aura Zach Collaros dans sa mire, sur le terrain du McMahon Stadium. Et le secondeur des Tiger-Cats ne tombera pas dans les politesses, puisque tout ce qui comptera pour lui, le 24 novembre prochain, ce sera de mettre la main sur la coupe Grey.

« Nous ne changerons rien à ce que nous avons fait pour nous rendre jusqu’ici », dit Lawrence. « Nous ne penserons pas aux circonstances. Ce n’est que du football, après tout. »

« Je ne suis pas un joueur poli. Lorsque je suis sur le terrain, c’est le seul moment où je peux être méchant. À l’extérieur de tout ça, je suis gentil avec tout le monde, mais lorsque je joue au football, c’est une autre histoire. »

« Lorsque je suis à Hamilton, je suis près de ma communauté. Si vous voulez réellement savoir comment je suis, il faut me voir là-bas, ou je vis. C’est facile de se forger une mauvaise impression sur quelqu’un lorsqu’on ne le connait pas ou qu’on ne le côtoie pas dans son élément, dans son quotidien. »

Il est vrai que beaucoup de choses ont été dites sur Simoni Lawrence. Que c’est un joueur salaud, irrespectueux, vicieux, qu’il insulte ses adversaires sur le terrain, pour les intimider. Mais lorsque nous regardons les résultats de plus près, Lawrence est tout un joueur de football. Dans un sport qui ne fait pas de cadeaux à personne et qui n’est pas fait pour tout le monde non plus.

Il n’en a donc rien à faire de ce que les gens pensent de lui.

« Le football est un sport dangereux », dit Lawrence. « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde agit comme si ce sport est si beau et gentil. Se donnant des tapes dans le dos à tout bout de champ. Je n’ai pas appris à jouer de cette façon. »

« Je veux dire, je comprends tout ça, mais je suis comme je suis. »