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27 janvier 2020

Bryant : « Revenir à Winnipeg a été une décision facile à prendre »

Matt Smith/LCF.ca

WINNIPEG – Stanley Bryant a simplement observé. Doucement, un large sourire est apparu sur le visage du joueur dominant de ligne offensive des Blue Bombers de Winnipeg.

Lui et ses coéquipiers venaient de remporter la 107e Coupe Grey, présentée par Shaw et Bryant, comme plusieurs autres, voulait le plus possible imprégner cette scène de joie dans son esprit qui avait cours, en novembre dernier, au McMahon Stadium.

Ce sont de ces moments que Bryant se souviendra le plus. La façon dont il a ouvert la voie à Andrew Harris ou le temps qu’il a permis de gagner dans la pochette pour ses quarts seront gravés dans sa mémoire et dans la mémoire des partisans, bien sûr. Mais Bryant – lui qui vient de signer une prolongation de contrat d’une saison avec les Bombers – a aussi les images de ses coéquipiers qui célèbrent, en tête.

« Je me souviendrai toujours de tous les sourires que j’ai vus », a dit Byant au Bombers.com. « J’ai déjà remporté la Coupe Grey avec Calgary en 2014. Je savais à quel point c’était difficile d’y arriver. C’est déjà difficile de gagner une coupe, mais deux! »

Stanley Bryant a décidé de signer une prolongation de contrat d’une saison avec les Bombers, au lieu de tester le marché des joueurs autonomes (Arthur Ward/CFL.ca).

« C’était vraiment bien de voir tous ces sourires… Toutes ces recrues et tous ces vétérans. Aussi, j’étais content pour Matt Nichols. Il y avait plusieurs gars qui remportaient la coupe Grey pour la première fois. J’étais tellement heureux pour eux. »

« J’étais aussi tellement heureux pour le groupe d’entraîneurs. Quelques entraîneurs n’avaient pas encore remporté la coupe Grey. J’étais heureux de les voir remporter le championnat. C’était une bénédiction pour moi de voir ces sourires et les visages heureux des autres membres de mon équipe, à ce moment bien précis. »

Voilà un côté de Stanley Bryant que plusieurs partisans des Bombers ne connaissent pas.

La plupart le voient comme le joueur dominant qu’il est, ce joueur qui a été nommé trois fois de suite finaliste pour le titre de joueur de ligne offensive par excellence de la Ligue canadienne de football (LCF) – 2017 à 2019 —, remportant le prix en 2017 et en 2018.

Les partisans des Bombers le voient sûrement, aussi, comme un futur membre du Temple de la renommée du football canadien, lorsque sa carrière sera complétée.


 
Bien qu’il soit un bourreau de travail et sérieusement silencieux sur un terrain de football, il est très jovial et souriant à l’extérieur de celui-ci. Il est très près de sa mère et elle — ainsi que sa sœur, son beau-frère et ces deux neveux — était sur le terrain lors de la célébration de la victoire au McMahon Stadium.

Et c’est ce sens de la famille qui a joué en faveur de son renouvellement de contrat pour la saison 2020 avec les Blue Bombers.

« Je ne sentais pas le besoin de tester le marché des joueurs autonomes », a dit Bryant. « En fait, quelques semaines après la victoire à la Coupe Grey, je savais ce que je voulais faire; je voulais revenir. Aussi, le fait de voir Jermarcus Hardrick revenir à Winnipeg a pesé dans la balance. La continuité est importante pour moi. Alors, ç’a été une décision facile à prendre. »

« Ces joueurs sont mes amis. Ça fait cinq ans que je suis à Winnipeg et depuis que je suis arrivé en 2015, j’ai vu cette continuité : Pat Neufeld, Darvin Adams, Andrew Harris, Jackson Jeffcoat… Je ne me voyais pas quitter ces gars. »

Bryant était déjà un joueur établi dans la LCF, lorsqu’il s’est entendu avec les Bombers en 2015 via le marché des joueurs autonomes. Il avait été nommé joueur de ligne offensive par excellence de l’organisation des Stampeders de Calgary à deux reprises et il avait été nommé sur l’équipe d’étoiles de la LCF avant d’arriver à Winnipeg. Sa décision a bien sûr été financière, mais il voulait changer d’atmosphère.

Mais son arrivée à Winnipeg n’a pas été de la tarte. Il est arrivé lors de la reconstruction sous les ordres de Mike O’Shea, Kyle Walters et Wade Miller. Il sentait la pression de son arrivée dans le club.

Il a amorcé les 18 matchs de saison régulière des Bombers en 2015, mais c’est l’approche qu’il a adoptée à la suite de cette saison difficile – les Bombers avaient raté les éliminatoires, revendiquant une fiche de 5-13 – qui lui a permis de devenir le roc qu’il est maintenant aujourd’hui.

« Mon séjour à Calgary a été merveilleux… Nous étions toujours près de la coupe Grey », se souvient Bryant. « Nous avions remporté la Coupe Grey en 2014, après avoir perdu ce match de championnat en 2012 et perdu lors de la finale de l’Ouest en 2013. Par la suite, je sentais qu’il fallait que je change d’air. »

« Maintenant que nous sommes les champions de la Coupe Grey, pourquoi voudrais-je partir? »

– Stanley Bryant

Bryant prend la pose avec son trophée du joueur de ligne offensive par excellence de la LCF, en 2017 (Johany Jutras/CFL.ca).

« La saison 2015 à Winnipeg… J’étais une acquisition importante sur le marché des joueurs autonomes, mais les choses ont mal été. Ce fut une dure année pour l’organisation, mais aussi pour moi, en tant que joueur. J’ai dû avoir un moment de recul afin de remettre tout en perspective. Je savais que je devais mieux jouer et revenir à Winnipeg en 2016 et travailler encore plus fort pour montrer l’exemple aux autres. »

« Je savais que je pouvais être un meilleur joueur. J’étais dans le bon état d’esprit, mais les choses n’ont pas tourné comme je le voulais. Il fallait me recentrer. Retrouver le joueur que je savais que j’étais. Il fallait que je me rappelle que j’étais le meilleur joueur de ligne offensive de la Ligue et je devais y croire. Ensuite, il fallait que je le prouve sur le terrain. Je devais le faire, pour moi. Je ne voulais pas être le genre de gars qui arrive quelque part pour ensuite repartir sans avoir accompli quoi que ce soit. »

Voilà une affirmation difficile à comprendre lorsqu’on la lit – ou on l’entend – maintenant. Nous n’avons qu’à regarder sa fiche pour comprendre.

Mais cette façon de se remettre en question nous en dit long sur la grande motivation de Bryant.

« La saison 2015 m’a servi de grande leçon », a-t-il ajouté. « Nous pouvons être au sommet un jour et dégringoler l’autre jour. Ça m’a beaucoup aidé, cette saison-là. Je n’en parle pas beaucoup, mais je ne me sentais pas faire partie de l’élite de la LCF, à ce moment. Il a fallu que je recolle les pots cassés afin de devenir meilleur. »

« Mais je savais, lors de mon arrivée à Winnipeg, que ce serait un long processus de reconstruction. Et je voulais en faire partie. Maintenant que nous sommes les champions de la Coupe Grey, pourquoi voudrais-je partir? »

D’après un article d’Ed Tait, paru sur CFL.ca