15 avril 2020

Mathews veut aider les Lions à passer au prochain niveau

Johany Jutras/LCF.ca

VANCOUVER – Dès sa naissance, Ryker Mathews était un partisan de football. Le produit de l’Utah a grandi dans ce sport, avec un père entraîneur et deux frères qui le pratiquaient. L’amour de sa famille envers le sport du football a toujours été la source de sa motivation lui permettant de pourchasser son rêve de devenir un joueur de football professionnel.

« Toute ma famille est football », a dit Mathews. « Toute ma famille est une grande partisane de football. Elle m’a beaucoup encouragé et j’adore ce sport. »

Lorsqu’il est arrivé à l’American Fork High School, Mathews a commencé à se forger une personnalité de joueur de football. Le bloqueur de six pieds, six pouces et 320 livres a eu la chance de jouer dans la U.S. Army All-American Game, lors de sa dernière année au secondaire. Ce match des étoiles annuelle met en vedette les meilleurs joueurs américains de ce niveau scolaire.

« Ce fut incroyable, vraiment », a dit Mathews. « J’ai rencontré des gars supers intéressants et j’ai eu la chance de jouer avec des joueurs aux caractères très différents les uns des autres. J’étais co-chambreur avec un autre joueur de l’Utah et nous sommes devenus de très bons amis. »

« C’était très excitant comme expérience. J’ai tenté d’absorber le plus d’information possible. »

L’ancien joueur de ligne offensive des Tiger-Cats de Hamilton Ryker Mathews (61) et le joueur de ligne défensive des Argonauts de Toronto Robbie Smith en viennent aux prises dans les tranchées (Geoff Robins/CFL.ca).

Mathews a attiré l’attention des recruteurs au cours de sa dernière saison au secondaire. Le site rivals.com l’avait placé, à l’époque, comme étant l’espoir numéro un de l’Utah, en 2011. Les offres se sont donc succédées par la suite. Notre Dame, UCLA et l’Oregon ont toutes démontré de l’intérêt pour Mathews, mais il voulait rester prêt de sa famille.

« L’Université Brigham Young (BYU) n’était qu’à 20-30 minutes de mon domicile natal. Toute ma famille y était toujours. Je voulais donc rester prêt d’elle. Lorsque j’ai décidé de rester près de ma famille, il n’y avait qu’une petite liste d’écoles disponibles. Je crois que j’ai pris la bonne décision et j’ai aimé mon temps passé à BYU. »

Mathews a très certainement fait le bon choix de jouer pour les Cougars. À BYU, il a joué sous les ordres de Bronco Mendenhall, le deuxième entraîneur le plus victorieux de l’histoire de l’école. Les Cougars se sont rendus à quatre matchs de « Bowl » consécutifs avec Mathews, terminant avec une participation au Las Vegas Bowl en 2015.

« J’ai adoré jouer pour Mendenhall », a dit Mathews, avec un large sourire. « J’avais une très bonne relation avec lui. Ça en dit long sur un entraîneur alors que même aujourd’hui, il m’envoie des textos à la suite d’une partie de la Ligue canadienne de football (LCF). »

« Le fait qu’il pense toujours à un joueur qui a gradué quatre ans plus tôt, c’est très spécial. Il nous traitait bien et nous savions qu’il nous aimait. C’était amusant de jouer sous ses ordres. »

Mathews a joué aux côtés des meilleurs joueurs américains, lors de son séjour à BYU. Il a eu la chance de bloquer pour le quart-arrière Taysom Hill. Les deux hommes ont entretenu une forte connexion au cours de leur temps passé ensemble.

« Taysom est un athlète incroyable. Sa carrière universitaire a été sous-estimée à cause de nombreuses blessures, mais il a trouvé preneur avec les Saints de La Nouvelle-Orléans. »

La carrière universitaire de Mathews a eu l’air d’aller comme sur des roulettes, mais il y a eu de la turbulence. Le partant de quatre saisons à la position de plaqueur à gauche a subi énormément de blessures et a souvent joué dans la douleur. Ç’a été dur physiquement, mais encore plus dur mentalement.

« Je ne l’ai pas bien pris », a dit Mathews. « Au secondaire, je n’ai pas eu de blessures. Je n’ai donc jamais eu à surmonter ce genre d’épreuve mentalement. Je ne crois pas que les gens savent à quel point il est difficile de rater une saison complète. »

« J’ai eu des rencontres fréquentes avec mon entraîneur et avec des psychologues, afin de demeurer sain d’esprit. C’est déprimant puisque tu sens que tu ne fais plus partie de l’équipe. Tu ne fais plus rien avec elle. Aucun entraînement, pas de voyages, pas de rencontres, rien. C’est très dur. Si personne ne t’aide au cours de ce genre de moment, il est presque impossible de revenir au jeu. J’ai beaucoup appris de tout cela. »

Mathews a connu une excellente dernière année universitaire avec les Cougars et il a signé un contrat en tant que joueur autonome non repêché avec les Saints de La Nouvelle-Orléans en 2016. Après un court séjour avec la formation de la NFL, Mathews s’est joint aux Tiger-Cats de Hamilton dans la LCF en 2017. Mathews a pris un certain temps avant de s’ajuster au football canadien et il continuait de jouer dans la douleur.

« Cette année-là a été très frustrante », a dit Mathews. « On ne réalise pas assez à quel point le jeu est différent. J’ai eu beaucoup de difficultés en 2017 et, honnêtement, j’ai été chanceux de jouer et que June Jones me laisse une chance. Il croyait en moi et il m’a donné l’occasion d’être un partant. »

En 2018, Mathews est devenu un joueur de ligne offensive de qualité et il est devenu la pierre angulaire du front offensif des Ticats en 2019. L’an dernier, Hamilton a connu l’une des meilleures saisons de son histoire.

Les Tiger-Cats ont été la meilleure formation de la LCF en attaque en 2019, eux qui ont participé au match de la 107e Coupe Grey, présentée par Shaw. Rien de tout cela ne serait arrivé sans les services de Mathews.

« Quelle saison! », a dit Mathews. « Nous faisions tout ensemble. Nous avions un super bon groupe de joueurs. Mentalement, ce genre de chimie peut te mener loin. Et lorsque tu t’amuses, tu joues mieux. »

Hamilton avait un alignement rempli de vedettes en 2019, mais la plupart d’entre eux terminaient leurs contrats à la fin de l’année, testant ainsi le marché des joueurs autonomes. Ce fut le cas de Mathews. Les Ticats ont tenté de le garder, mais il est tout de même allé voir ailleurs.

« Au secondaire, je n’ai pas eu de blessures. Je n’ai donc jamais eu à surmonter ce genre d’épreuve mentalement. Je ne crois pas que les gens savent à quel point il est difficile de rater une saison complète. »

– Ryker Mathews

Pour les Lions, Mathews était l’une des priorités de l’entre-saison 2020. Et tout le monde était heureux de le voir signer une nouvelle entente avec la Colombie-Britannique, le 11 février dernier.

« Les Lions m’ont littéralement dit que si je me joignais à eux, nous aurions une chance de remporter la Coupe Grey », a dit Mathews. « Il était alors clair pour moi que la Colombie-Britannique voulait mes services. C’était du sérieux. »

« Ç’a été difficile de quitter mes amis à Hamilton, mais ma conjointe et moi en avons discuté et nous avons décidé que les Lions étaient une belle option. »

Les joueurs de ligne offensive Joel Figueroa, Sukh Chung et Hunter Steward ont tous de bonnes réputations dans la LCF. Ils ont certainement aidé Mathews à prendre la bonne décision.

« Je suis très excité (d’aller jouer avec eux) », a dit Mathews. « J’ai hâte d’apprendre à les connaître et de créer la même chimie que j’avais à Hamilton. Je les ai regardé jouer depuis des années. Surtout Figueroa. C’est tout un joueur, et ce, depuis longtemps. »

« C’est un bon groupe en attaque et je crois que nous pourrons inscrire beaucoup de points en 2020. »

D’après un article de Brian Helberg, paru sur CFL.ca