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16 avril 2020

Johnson veut devenir le prochain grand demi offensif canadien

York University

TORONTO – Kayden Johnson ne ressemble pas à un demi offensif typique.

Mesurant six pieds et trois pouces et pesant 223 livres, le jeune homme originaire de Kerrobert, en Saskatchewan, est l’un des porteurs de ballon les plus prolifiques de l’histoire de l’Université York, lui qui a inscrit son nom à plusieurs reprises dans le livre des records du programme.

En plus d’avoir été un morceau important de l’attaque des Lions lors des quatre dernières années, Johnson a aussi connu une excellente carrière en athlétisme et rêve d’un jour faire carrière au cinéma.

Pour l’instant, toutefois, il ne songe qu’au repêchage 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF), un encan où son nom pourrait être prononcé rapidement, puisqu’il est l’un des meilleurs espoirs disponibles à sa position.

Le demi offensif des Lions de l’Université York Kayden Johnson porte le ballon lors d’un match contre l’Université Queen’s (York University)

Johnson faire partie d’une famille d’athlètes. Son père, Winchester, était un décathlonien qui a pu représenter son pays au niveau Master. En 1992, il a remporté le championnat national senior masculin. Sa mère, Angy, a joué au basketball et au soccer pendant son séjour à l’Université de la Saskatchewan. Elle a également représenté la province au hockey aux championnats nationaux de 1989.

Johnson a somme toute mis du temps à s’intéresser au football. Il a suivi les traces de son père dans sa jeunesse, participant à la fois au décathlon et à l’heptathlon. Il a finalement essayé le football en septième année. Une fois à l’école secondaire, il a été entraîné par l’ancien joueur de ligne offensive des Rough Riders d’Ottawa, Al Neufeld.

En raison de son passé athlétique, la position de demi offensif s’est imposée naturellement pour le joueur de première année, qui a aussi évolué comme maraudeur et comme receveur à l’école secondaire.

Johnson a fait partie de l’équipe de la Saskatchewan à la Coupe Canada 2013, avant de représenter le Canada lors des International Bowls, disputés à Arlington, au Texas, en 2014 et en 2015.

Pendant tout ce temps, il pratiquait encore l’athlétisme, discipline dans laquelle il arrivait aussi à se démarquer. Johnson a représenté le Canada en 2015 lorsqu’il a participé aux Jeux panaméricains juniors à Edmonton. Il a terminé cinquième au décathlon.

« C’était incroyable. Ç’avait toujours été un énorme rêve pour moi de représenter le Canada à l’athlétisme », a dit Johnson. « C’était incroyable de concourir et de rivaliser avec d’autres athlètes de niveau mondial et de regarder des athlètes qui sont aujourd’hui sous les projecteurs en athlétisme, comme Christian Coleman et Noah Lyles. »

Sur le terrain de football, Johnson attirait les regards. Les équipes commençaient à porter attention au talentueux demi offensif. Il a eu la chance de choisir au sein de quel programme il allait poursuivre son parcours universitaire, et les prétendants étaient nombreux.

« J’ai eu la chance de visiter plusieurs universités canadiennes en même temps. Ç’a été une opportunité de découvrir des campus et les programmes qu’elles avaient à offrir », a dit Johnson.

Il a finalement choisi de rester près de la maison, s’engageant à disputer son football universitaire avec l’Université de la Saskatchewan.

Ne jouant pas lors de sa première année, il a décidé d’effectuer un changement. Ultimement, il est déménagé dans l’Est, à Toronto, en Ontario, pour se joindre à l’Université York. Le programme était parfait pour lui, puisqu’il avait joué avec l’entraîneur-chef de York, Warren Craney, puis avec le coordonnateur offensif associé de l’équipe, Kamau Peterson, pendant qu’il faisait partie de l’équipe nationale canadienne. Il était aussi proche des entraîneurs en athlétisme des Lions.

« C’était l’endroit où j’étais le plus à l’aise et où l’opportunité était, à mon avis, la meilleure », a dit Johnson à propos de son changement de décor. « L’expérience que j’avais vécue et le lien que j’avais créé en jouant avec l’équipe nationale et le fait de compter sur les entraîneurs Craney et Peterson pour me guider… Je sentais vraiment que j’avais une bonne connexion et une relation établie avec les deux les entraîneurs et avec les autres joueurs. »

Il n’a pas perdu de temps pour avoir un impact, sur le terrain, avec l’Université York, se taillant un poste au sein de la formation dès sa première année avec le programme. Il a pris part aux huit matchs de saison régulière des Lions en 2016, dont cinq en tant que partant. Il a porté le ballon 85 fois pour 489 verges et deux touchés, en plus de totaliser 160 verges et un majeur en 11 attrapés.

Lors de sa toute première participation à la Argo Cup, Johnson a connu le meilleur match de sa carrière universitaire, alors qu’il a amassé 207 verges en 32 courses, établissant au passage un record de l’affrontement annuel.

En 2018, Johnson a établi un sommet personnel de 102 courses. Il a cumulé 432 verges et a marqué quatre touchés – une autre marque personnelle – cette année-là. Il a aussi capté 15 passes pour 146 verges.

Il a connu cette solide carrière au football tout en se concentrant sur ses études et en étant un morceau incontournable de l’équipe d’athlétisme de l’Université York. Johnson a été nommé athlète masculin de l’année en 2018 après avoir remporté la médaille d’or aux championnats de SUO et de U SPORTS au 60 mètres haies. Il a également été élu sur la première équipe d’étoiles de SUO et de U SPORTS pour ses efforts sur le terrain de football.

Pour ajouter à ses distinctions en athlétisme, Johnson a également remporté une médaille d’argent à l’épreuve de l’heptathlon des championnats de SUO en 2017, en plus d’être élu au sein de la deuxième équipe d’étoiles de SUO au football.

Kayden Johnson de l’Université York a remporté la médaille d’or aux championnats de SUO et de U SPORTS au 60 mètres haies en 2018 (York University)

La carrière universitaire de Johnson a pris fin en 2019. En raison de problème de santé, il n’a joué qu’un match avec les Lions l’an dernier. Il a porté le ballon six fois et a réussi trois attrapés pour un total de 26 verges combinées contre l’Université de Guelph.

Il a terminé ses cours et a vu un visage familier le rejoindre sur le campus, alors que son frère Kolby a amorcé sa première année à l’Université York, évoluant au sein de l’équipe de hockey de l’école.

« Nous n’avons pas vécu ensemble depuis notre adolescence. Ç’a donc été agréable pour nous d’avoir cette année ensemble et, pour moi, de lui montrer les cordes au cours de sa première année », a dit Johnson. « Nous chérissons chaque instant et essayons d’être des bêtes dans la salle de musculation et dans nos équipes. Je me sens encore plus à l’aise à Toronto grâce à lui. »

Au cours de ses quatre années avec les Lions, Johnson a cumulé 1199 verges et six touchés en 248 courses. Il a aussi capté 24 passes pour 390 verges et un majeur. Il occupe le 10e rang du programme pour les verges au sol et le septième rang de celui-ci, à égalité, pour les touchés par la course.

En plus d’avoir excellé dans plusieurs sports pendant son séjour à l’université, il suit des cours qui lui serviront une fois sa carrière de footballeur terminé.

Johnson étudie en théâtre à l’Université York. Il a grandi en ayant un intérêt pour le cinéma, et il a été impliqué auprès de la troupe de théâtre de son école au secondaire.

« Depuis que je suis tout petit, j’adore regarder des films », a déclaré Johnson. « J’ai adoré découvrir comment ils sont produits, les costumes, l’éclairage et toutes les différentes techniques cinématographiques. Ç’a toujours été ma passion. J’ai vraiment aimé jouer, et même prendre part à des jeux de rôle et utiliser mon imagination dans la vie de tous les jours. »

Il a eu le nez dans les livres autant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci. Il a dû apprendre les différentes nuances d’un livre de jeux au cours de ses quatre années avec les Lions. De plus, Johnson a eu la chance de jouer dans diverses productions que le programme a mises en place au fil des ans, y compris Angels in America et Moss Park.

Donc, qu’est-ce qui est plus difficile : mémoriser un livre de jeux ou un script?

« Mémoriser un script est plus difficile », a dit Johnson en riant. « Pour le livre de jeux, je peux saisir les concepts assez facilement, et j’ai la possibilité d’effectuer moi-même les jeux. Un script est un livre beaucoup plus gros qui contient des répliques et des repères spécifiques aux différentes personnes avec qui je suis dans la scène. »

Le football est toujours l’objectif principal de Johnson, mais il se prépare à devenir acteur une fois qu’il aura décidé d’accrocher définitivement ses crampons. Il est à l’aise dans n’importe quel rôle ou genre, mais il penche avant tout vers les films d’action.

« Les films de superhéros en particulier. Je me verrais être un superhéros dans un film », a dit Johnson. « Même jouer un méchant, je ne m’y opposerais pas. Ces rôles puissants et engageants sont ceux que j’aimerais jouer, tout en utilisant mon imagination lors de scènes ayant recours à l’imagerie générée par ordinateur et aux écrans verts. Je voudrais vraiment que ce rêve devienne réalité. »

En le voyant sur le terrain, il n’est pas difficile d’imaginer Johnson dans un film d’action dans les prochaines années. Avec son physique et ses prouesses en athlétisme, il peut être une menace en puissance ou en vitesse quand le ballon se retrouve entre ses mains.

Il aime modeler son jeu d’après Derrick Henry, l’imposant demi offensif des Titans du Tennessee qui a été dominant en portant le ballon dans la NFL en 2019. Si Johnson s’approche tant soit peu des succès que connaît actuellement Henry, une équipe de la LCF cherchant à renforcer son jeu au sol sera très heureuse de mettre la main sur lui lors du prochain repêchage.

Johnson espère être l’un des premiers demis offensifs choisis lors du repêchage. En général, les demis offensifs partants, dans la LCF, sont Américains. Néanmoins, quelques Canadiens – Andrew Harris, Jerome Messam et Jon Cornish – ont démontré les avantages d’avoir recours à utiliser un joueur national à cette position au cours de la dernière décennie.

Tout bon entraîneur de la LCF vous dira qu’il cherche à envoyer les meilleurs joueurs sur le terrain.

Puisqu’il n’a été en mesure que de disputer un seul match la saison dernière, Johnson est l’un des espoirs les plus intrigants de la cuvée de 2020.

Certains le voient rejoindre Sean Thomas Erlington, un autre jeune demi offensif national, à Hamilton.

« Kayden Johnson est peut-être l’espoir le plus intéressant physiquement de la cuvée de 2020 », a souligné l’expert du repêchage du CFL.ca, Marshall Ferguson. « Son physique et sa vitesse hors pair font de lui un espoir spécial; lorsqu’il enfile des épaulières, il ressemble en tout point à un demi offensif établi de la LCF. »

« Kayden devra démontrer qu’il est assidu dans son étude des concepts et du livre de jeux s’il veut avoir un impact, mais, physiquement, il est déjà à point. »

Johnson est toujours à Toronto avec Kolby, alors que le jeune frère Johnson termine sa session d’hiver. Une fois les cours terminés, les deux frères prévoient tenter de rentrer chez eux. Entre temps, il a pu virtuellement parler avec certaines équipes, alors qu’il se prépare à enfin obtenir la chance de devenir un joueur de football professionnel. Ça fait plus de 10 ans qu’il s’y prépare, mais cet athlète aux multiples talents est prêt à saisir l’occasion de percer une formation de la LCF dès cette saison.

« Je veux faire progresser mon QI de football et acquérir cette expérience au niveau suivant pour aider une équipe à gagner une Coupe Grey ou un Super Bowl », a déclaré Johnson. « Je veux vivre le tout avec une équipe et entamer le camp d’entraînement et voir ce que je peux faire. Ce que je veux faire le plus, c’est avoir un impact. »

« C’est un rêve pour moi, et je suis vraiment excité. Je dirais que c’est plus excitant qu’autre chose, car j’ai hâte de pouvoir enfin vivre ce rêve. »

D’après un article d’Austin Owens publié sur CFL.ca.