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Ray savoure la retraite tout en cherchant son prochain défi

TORONTO – On se sent presque mal de poser la question. Après tout, on ne demanderait pas à un parent lequel de ses enfants est son préféré – même si on peut parfois avoir une idée de la réponse.

Cependant, quelquefois, la question doit être posée.

Au cours de sa carrière de 16 saisons dans la Ligue canadienne de football (LCF), Ricky Ray a gagné quatre Coupes Grey : deux premières à Edmonton, puis deux autres à Toronto. Laquelle est la plus importante à ses yeux? En aime-t-il une plus que les trois autres?

« Chaque Coupe Grey possède une histoire différente. Il s’agit chaque fois d’un club différent, et, individuellement, je n’étais pas au même point de ma carrière », a confié Ray à partir de chez lui, à Redding, en Californie. On sentait qu’un « mais » allait bientôt être prononcé.

« Mais je pense que celle de 2017 est celle dont je suis le plus reconnaissant. Tout simplement en raison du moment de ma carrière. J’ai eu plusieurs blessures, et j’ai raté plusieurs matchs. Je ne savais même pas si j’allais jouer en 2017. Je ne savais pas non plus où j’allais jouer, et si j’allais avoir la chance d’être partant. Il y avait beaucoup de variables inconnues. »

Ricky Ray et les Argonauts ont surmonté tous les obstacles en route vers une conquête somme toute surprenante de la Coupe Grey en 2017 (Johany Jutras/LCF.ca)

La victoire de la Coupe Grey préférée de Ray et le triomphe des Argonauts de Toronto lors du match de la 100e Coupe Grey, en 2012, seront diffusés vendredi soir sur TSN1, à l’occasion de l’émission hebdomadaire CFL Encore (19 h 30 HE). Ce soir, c’est la soirée Ricky Ray.

Comptant sur un nouveau directeur général (Jim Popp) et sur un nouvel entraîneur-chef (Marc Trestman), les Argos ont amorcé 2017 à la suite d’une campagne de cinq victoires en 2016. La formation avait subi bon nombre de changements, et l’équipe avait connu une première moitié de saison difficile, perdant notamment cinq de leurs six premiers matchs et affichant, après 11 parties, un dossier de 4-7.

Les Torontois ont pris leur envol en septembre, et leur attaque au sol s’est réveillée grâce à l’émergence du demi offensif James Wilder Jr. Les Argos ont terminé le calendrier régulier avec une fiche de 9-9 bonne pour le premier rang de la division Est, puis ils ont de peine et de misère battu les Roughriders de la Saskatchewan en finale de l’Est, avant de se rendre à Ottawa et de surprendre les Stampeders de Calgary lors du match de la 105e Coupe Grey.

« C’est assurément un match dont je serai toujours reconnaissant; il m’a permis de goûter à la victoire lors d’un match de championnat à nouveau, et d’y goûter une dernière fois avant que mon temps soit venu », a dit Ray.

Une forte neige s’est mise à tomber quelques heures avant le début de la partie disputée à la Place TD. Au moment du botté d’envoi, le terrain en était complètement recouvert, et la visibilité était réduite. Tout était en place pour avoir droit à un affrontement épique!

Les Stamps, de loin les favoris, menaient 17-8 au troisième quart. Ils s’étaient même forgé une avance de 24-16 dans les derniers instants du quatrième quart et semblaient en plein contrôle quand, soudainement, le vent a tourné.

Le receveur de Calgary Kamar Jorden se trouvait à la ligne de huit verges de Toronto lorsque Jermaine Gabriel lui a fait perdre le ballon. Cassius Vaughn l’a récupéré et a filé sur 109 verges pour le touché. Ray a décoché une passe vers DeVier Posey pour le converti de deux points, et le pointage était égal avec 4 m 35 s à écouler. Lirim Hajrullahu a ensuite réussi un placement de 32 verges pour donner une avance de trois points aux Argos avec 53 secondes à jouer, puis Matt Black a confirmé la victoire des siens en interceptant une passe de Bo Levi Mitchell dans la zone des buts avec 20 secondes à faire au tableau indicateur.

« Ç’a été une année si spéciale. C’est probablement la fois où j’ai eu le plus de plaisir à jouer au football », a dit Ray.

« La manière dont Coach Trestman dirigeait l’équipe, l’atmosphère et la culture au sein du club, et la façon dont l’année a pris fin. Avec son leadership et avec les gars qui se trouvaient dans le vestiaire, ç’a rendu l’année vraiment agréable et excitante. »

« Tout est tombé en place au bon moment, et il nous a permis d’y arriver. Quand je repense à l’année au complet, je me dis que tout est tombé en place exactement comme il l’avait prévu. C’est très agréable d’y repenser; ç’a été vraiment agréable de faire partie de cette aventure. »

Ricky Ray a mis fin à sa première année à Toronto avec une victoire de la Coupe Grey à la maison (LCF.ca)

Quand il analyse les deux formations des Argos avec lesquelles il a gagné la Coupe Grey, Ray voit des parcours similaires, mais des équipes complètement différentes. Ray a mis du temps a retrouvé son erre d’aller à la suite de sa transaction aux Torontois en décembre 2011, et il a fallu un peu de temps pour que ce nouveau groupe de joueurs développe une bonne cohésion. À l’image de celle de 2017, l’équipe de 2012 n’a trouvé son rythme qu’en fin de saison. Il y avait eu une victoire des plus satisfaisantes contre les Eskimos d’Edmonton en demi-finale de l’Est, suivie d’un gain serré aux dépens de l’un des plus grands rivaux de Ray, Anthony Calvillo des Alouettes de Montréal, en finale de division.

La ville de Toronto accueillait la Coupe Grey en 2012 – la 100e Coupe Grey –, et les Argos y ont affronté une édition des Stamps qui n’était pas encore tout à fait la puissante équipe qui allait dominer la LCF par la suite.

« Pendant notre préparation pour ce match, nous ne nous sentions pas autant comme les négligés », a dit Ray.

« Pendant notre préparation pour ce match, je sentais que nous pouvions les battre; nous étions en feu et nous jouions vraiment bien. Nous sommes sautés sur le terrain, nous avons pris les devants, et je crois que nous avons joué avec les devants pendant tout le match. Nous avons contrôlé la partie du début à la fin. »

Après presque une année complète de retraite, Ray n’a pas encore pris de décision quant à son avenir. Certains soutiennent qu’il deviendra tôt ou tard un entraîneur, mais le principal intéressé ne sait pas s’il veut faire vivre à sa famille la vie d’un entraîneur présentement.

« Cette année, des gens m’ont appelé pour me demander si je souhaitais me lancer cette année, mais je sentais que je voulais encore prendre un peu de repos », a-t-il dit.

« Je sais, au plus profond de moi, que j’aimerais devenir entraîneur l’un de ces jours. Dans un an ou deux, peut-être même dans trois ans, j’aurai encore envie de le devenir, et une opportunité se présentera à ce moment-là. »

Même en ce temps de pandémie, Ray apprécie la vie de tous les jours. Il passe du temps avec sa femme, Allyson, et ses filles, Chloe et Olivia. Et il a développé un intérêt pour la course.

« J’ai participé à un ultra marathon », a dit Ray.

« J’ai des amis qui font de la course sur sentier, et il y a un tas de courses auxquelles vous pouvez vous inscrire et j’en ai fait une avec eux il y a un environ un an. »

« J’ai couru une première course; c’était seulement 15 miles, ou 20 ou 25 kilomètres ou quelque chose comme ça. J’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. Je pense que ça me donne tout simplement une raison pour m’entraîner. J’ai fait du sport toute ma vie. Je m’entraînais toujours pour une sorte de sport, et la course m’a donné un moyen de sortir de chez moi, de rester en forme, de m’entraîner avec un objectif et d’être dehors. »

« J’ai fini par faire deux autres courses sur sentier (l’an dernier) et un demi-marathon. Ensuite, j’ai fait un ultra marathon, une course de 50 km, en septembre dernier. Ç’a été vraiment difficile. La course sur sentier est un peu différente, car on ne court pas forcément tout le temps. Il y a des moments où on fait de la randonnée pédestre en montée parce qu’il faut monter en altitude. »

« Donc, on court et on fait de la randonnée. C’était vraiment difficile. Évidemment, c’était la plus longue distance que j’ai faite, mais c’était très amusant de la terminer. Cela me permet de m’entraîner dans le but d’accomplir quelque chose, et ça me donne quelque chose à faire. »

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.