Mathieu Bélanger
QUÉBEC – Lorsque nous entendons le nom Auclair dans le monde du football professionnel, nous pensons tout de suite à Antony Auclair, l’ailier rapproché des Buccaneers de Tampa Bay dans la NFL depuis 2017.
Mais lorsque nous pensons au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF) 2020 qui aura lieu ce jeudi 30 avril (TSN – 20 h HE), c’est Adam Auclair qui nous vient à l’esprit, le demi défensif du Rouge et Or de l’Université Laval.
Oui, ce sont des frères. Depuis quelques années, nous suivons le cheminement professionnel d’Antony au sud de la frontière, lui qui vient de signer un nouveau contrat d’un an avec Tampa Bay. Nous sommes évidemment très fiers de lui.
Cette semaine, ce sera au tour d’Adam d’amorcer sa carrière professionnelle, lui qui sera sûrement repêché jeudi soir prochain. Le petit frère a très hâte et malgré tous les succès d’Antony, il ne ressent pas de pression additionnelle. Après tout, Adam joue en défense et Antony en attaque.
« Je suis vraiment excité », a dit Auclair, à propos du prochain repêchage de la LCF. « Et en plus, ces temps-ci, à part m’entraîner et penser, justement, au repêchage, je n’ai pas grand-chose d’autre à faire. Alors c’est sûr que ça augmente un petit peu le niveau d’excitation. Je suis vraiment fébrile. »
« C’est sûr qu’il (Antony) m’a un peu guidé dans certaines choses », a poursuivi Auclair. « Mais ce qu’il aime faire, c’est de me laisser vivre le processus comme lui il l’a vécu, c’est-à-dire un peu dans l’inconnu. Mais c’est sûr qu’il m’a donné quelques conseils. »
« Je suis tout de même fier de ce que mon frère a fait, mais lui et moi on a tout le temps été quand même assez différents. De un, on ne joue même pas du même côté du ballon et de deux, mon frère a réussi à se rendre dans la NFL, je suis content pour lui, mais moi mon rêve depuis que je suis très petit c’est de jouer professionnel, donc c’est sûr que de jouer dans la LCF, mon but serait atteint, mon objectif de carrière serait atteint. »
Adam Auclair a joué pendant quatre saisons dans le prestigieux programme de football de l’Université Laval. Et disons que l’athlète de six pieds, deux pouces, 205 livres et originaire de Québec n’a pas chômé.
Dès sa première année en 2016, il a participé à huit matchs de saison régulière, cumulant 27 plaqués solos et 17 plaqués assistés, incluant un sac et trois plaqués pour des pertes. De plus, il a réussi une interception et deux passes rabattues, en route vers une nomination sur l’équipe d’étoiles du RSEQ, lui qui a remporté le titre de recrue de l’année du circuit québécois.
Toujours au cours de la même année, il a fait partie de l’équipe qui a filé tout droit vers la conquête de la Coupe Vanier. Il n’y a pas à dire… WOW!
Et ça s’est poursuivi jusqu’en 2019. Auclair a maintenu le même rythme, cumulant les bonnes performances et remportant la Coupe Vanier à nouveau en 2018, devant ses partisans à Québec.
De bons accomplissements, mais surtout de bons souvenirs, remplis de bonnes expériences à mettre dans son coffre à outils de futur joueur professionnel.
« La Coupe Vanier en 2018… », a dit Auclair, 24 ans. « Le fait qu’on ait gagné contre Western… On a eu la chance, en fait, de prendre notre revanche, puisqu’on avait perdu en 2017 contre eux. C’était donc une journée mémorable. Et en plus, de faire ça devant nos partisans, c’est quelque chose que je vais me rappeler toute ma vie. »
« Ce qui est très bon à l’Université Laval c’est l’éthique de travail. C’est quelque chose que j’ai appris : si tu veux obtenir des gains, il faut que tu travailles vraiment fort. »
« Et je pense que la chimie de groupe, c’est aussi quelque chose que j’ai appris. À l’Université Laval, ce qui est amusant, c’est que tous les gars restent pendant les étés, tandis que lorsque j’étais au Cégep, les gars retournaient dans leur coin. Ça faisait en sorte qu’on ne développait pas vraiment de chimie. »
« À l’Université Laval, tous les gars s’entraînent ensemble six jours sur sept et quand il en manque un, tout le monde est au courant et on le texte pour être sûr qu’il soit là au prochain entraînement. »
Et à voir le rendement d’Auclair durant son séjour universitaire, cette façon de faire l’a certainement aidé à se développer un style de jeu dominant et combatif, ce qui le servira très bien dans la LCF.
« Je suis un gars qui joue avec beaucoup d’intensité », a-t-il dit. « Je te dirais que je suis très compétitif et que je n’aime pas perdre mes batailles à un contre un. »
« Au football, c’est 12 contre 12, mais il y a souvent des situations d’un contre un et je fais tout mon possible pour gagner ces batailles. »
Auclair a assurément reçu un bon enseignement du football donné par tout le personnel de Laval, mais existe-t-il des joueurs professionnels qui l’inspirent tant dans la LCF que dans la NFL?
« Dans la NFL, je trouve que Patrick Peterson (demi de coin des Cardinals de l’Arizona) est un demi défensif qui est très athlétique », a dit Auclair. « Il est aussi environ de ma grandeur. C’est un gars que je regarde beaucoup jouer et je m’inspire un peu de lui. »
« Antoine Pruneau, dans la LCF, c’est un Québécois, un francophone… C’est un gars qui a réussi à être partant dès le début et je le trouve impressionnant. »
« (…) mon rêve depuis que je suis très petit c’est de jouer professionnel, donc c’est sûr que de jouer dans la LCF, mon but serait atteint, mon objectif de carrière serait atteint. »
– Adam Auclair
Selon le dernier top-20 des meilleurs espoirs universitaires concocté par le bureau de recrutement de la LCF, Adam Auclair se retrouve au 15e rang. Et selon plusieurs experts et analystes, il pourrait être sélectionné au deuxième tour par les Alouettes de Montréal.
Étant un francophone du Québec, Auclair aimerait sans doute faire partie de la brigade des Oiseaux.
« Peu importe l’équipe, c’est sûr que ça va être un bon choix », a dit Auclair. « Je vais juste être content d’avoir été repêché et que ce soit les Alouettes ou n’importe qui d’autre, je serai heureux et ça va devenir ma nouvelle équipe préférée. »
Et Auclair est très terre à terre lorsque je lui demande ce qu’il espère accomplir dans le circuit Ambrosie.
« J’aimerais me développer encore davantage comme joueur », a-t-il expliqué. « Au fil des années, c’est sûr que j’aimerais être capable de gagner un poste en défense, mais je vois ça vraiment étape par étape.»
« Je vais sûrement commencer par beaucoup jouer sur les unités spéciales, je suis tout de même reconnu pour ça et après on verra ce qui arrive. »
Une coupe Grey, une coupe Grey, on te souhaite une coupe Grey…