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Repêchage : Aperçu du contenu national de chacun des clubs

TORONTO – À quelques heures du repêchage 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF), voici un coup d’œil du contenu canadien de chacune des formations de la Ligue.

Après tout, deux éléments définissent généralement les équipes gagnantes dans la LCF : un bon quart-arrière, et un excellent contenu canadien. Sans ceux-ci, difficile de connaître du succès au sein du circuit Ambrosie. Et ce sont les deux éléments les plus difficiles à trouver, et à conserver, année après année.

Le talent des joueurs nationaux des Stampeders, en plus des performances de Bo Levi Mitchell, explique en grande partie les accomplissements de Calgary au cours de la dernière décennie. Toutefois, on remarque un certain essoufflement parmi les joueurs canadiens du club, ce qui explique pourquoi, en 2019, les champions en titre de la Coupe Grey n’ont pas été aussi dominants. Et n’oublions pas que Mitchell n’a pas été au sommet de sa forme l’an dernier.

De plus, il y a ce nouveau règlement en ce qui a trait aux 10 joueurs nationaux partants dans la LCF. Comme trois d’entre eux peuvent désormais être des vétérans joueurs américains, des équipes voudront avoir plus de profondeur au chapitre des joueurs canadiens, afin de pouvoir utiliser des joueurs nationaux partants à huit, voire à neuf, positions en attaque ou en défense.

Examinons ainsi la composition de chaque équipe ainsi que leurs besoins, en fonction de leur ordre de sélection lors du repêchage de ce jeudi.


 
STAMPEDERS DE CALGARY

Sean McEwen est un ajout énorme à la ligne offensive des Stampeders, qui a vu plusieurs joueurs nationaux quitter l’équipe au cours des dernières années. Les Stamps développent également quatre joueurs repêchés lors des deux dernières années, en espérant que ceux-ci puissent un jour devenir partants. Une meilleure profondeur permettrait à certains d’entre eux de prendre un peu plus de temps avant de devenir partants, ou à ne sauter sur le terrain qu’en cas de blessure.

Hergy Mayala, le choix de premier tour de Calgary l’an dernier, a démontré qu’il était plus que prêt à évoluer avec les partants, et les Stamps possèdent une profondeur décente de receveurs nationaux, même s’ils ont perdu les services de Juwan Brescacin – évoluant désormais à Toronto – cet hiver.

C’est en défense que les choses se corsent pour Calgary, alors qu’Alex Singleton et son remplaçant, Cory Greenwood, ne font plus partie de la formation. Et comme l’équipe possède peu de profondeur au sein de sa tertiaire et de sa ligne défensive, si les Stamps veulent maintenir le rythme en cas de blessures, ils devront assurément améliorer leur profondeur à bon nombre de positions en défense.

BESOIN : Avec son premier choix, Calgary ne peut pas se tromper. Le club doit sélectionner un joueur potentiellement capable d’être partant dès cette année, surtout si celui-ci évolue en défense. Heureusement pour les Stamps, plusieurs bons joueurs défensifs composent la cuvée de cette année.

Avec quatre choix lors des troisième et quatrième tours, le directeur général John Hufnagel pourrait faire le plein de profondeur, ou encore effectuer une transaction afin de mettre la main sur un choix plus tôt et sélectionner un autre espoir potentiellement capable d’être partant cette année.

ARGONAUTS DE TORONTO

Les Argonauts possèdent trois des 11 premiers choix du repêchage 2020, ce qui est un atout incroyable pour le directeur Michael « Pinball » Clemons et ses acolytes : les Torontois forment l’un des clubs ayant le plus besoin d’améliorer sa profondeur de joueurs nationaux. Oui, ils ont ajouté bon nombre de joueurs canadiens sur le marché des joueurs autonomes, mais ils ont aussi perdu les services de Cleyon Laing et de Sean McEwen.

BESOIN : Les Argos doivent améliorer la profondeur de leur ligne offensive, puisque la perte de McEwen et de Chris Van Zeyl au cours des deux dernières années aura d’importantes répercussions sur la protection de leur quart-arrière. S’ils espèrent enlever de la pression à Matt Nichols, ils devront potentiellement utiliser deux de ses trois choix pour sélectionner des joueurs de ligne offensive. L’embauche de Dariusz Bladek et de Philip Blake – d’anciens membres des Roughriders – a certainement été un bon coup, mais Toronto aura besoin de plus d’aide.

Les Argos sont en bonne posture au chapitre des secondeurs et des demis défensifs partants canadiens avec des joueurs comme Chris Ackie, Boseko Lokombo, Arjen Colquhoun et Matt Boateng, ce dernier ayant vu un peu plus d’action en fin de saison l’an dernier.

L’ajout de Juwan Brescacin à un groupe de receveurs comptant déjà sur Llevi Noel donnera un bon coup de main à l’attaque des Argos.

Toronto aura la chance de mettre la main sur plusieurs jeunes bons joueurs en 2020; le club possède cinq choix lors des trois premiers tours, puis seulement deux lors des tours quatre à huit.

LIONS DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

Les Lions forment une autre équipe ayant désespérément besoin de profondeur parmi leurs joueurs nationaux, même s’ils ont tenté de remédier, en partie, à la situation au cours de la saison morte.

Ils possèdent une certaine profondeur à des positions clés (ligne offensive, receveur, secondeur et demi défensif), mais il existe une différence entre « profondeur » et « joueur canadien étoile ». C’est à ce chapitre que la Colombie-Britannique se démarque des autres équipes du circuit. Le receveur Lemar Durant est leur meilleur joueur national, mais, dans l’ensemble, il y a peu de joueurs d’impact avec un passeport canadien en Colombie-Britannique.

Avec le troisième choix au total, les Lions ont besoin d’un joueur capable de les aider à remporter un championnat. Jetez un coup d’œil à leur contenu canadien lors de leur conquête de la Coupe Grey en 2011 : Andrew Harris, Brent Johnson et un trio de receveurs composé de Paris Jackson, Ryan Thelwell et Shawn Gore.

Il n’y a peut-être pas d’excellent joueur national en Colombie-Britannique, mais la profondeur chez leurs receveurs canadiens s’améliore graduellement grâce à des joueurs comme Lemar Durant, Shaq Johnson et Jevon Cottoy.

BESOIN : Les Lions n’ont aucun besoin en particulier, mais ils devraient se tourner vers le meilleur joueur disponible. Quel espoir a le plus de potentiel? Ce devrait être leur choix, peu importe sa position.

Le receveur Lemar Durant tentera en 2020 tentera de connaître une deuxième bonne saison de suite avec les Lions de la Colombie-Britannique (Jimmy Jeong/LCF.ca)

ESKIMOS D’EDMONTON

Tranquillement, les Eskimos regarnissent leur banque de jeunes joueurs canadiens.

Ils comptent sur des joueurs étoiles au sein de leur ligne offensive. Tevaun Smith a connu un début de saison prometteur dans la LCF, après un séjour dans la NFL. Et avec Kwaku Boateng et Matthieu Betts sur la ligne défensive, Edmonton possède des joueurs d’impact – ce qui manque cruellement en Colombie-Britannique.

Les Esks n’ont échangé aucun de leur choix en 2020; ils devraient donc parler au quatrième rang de chaque tour, en plus de leur choix de septième tour obtenu lors d’une transaction en 2018.

Il sera intéressant de voir l’approche du directeur général Brock Sunderland lors de ce repêchage. Le choix de premier des Eskimos indiquera si l’équipe est entièrement à l’aise avec la profondeur de sa ligne offensive, ou si l’équipe continuera de choisir le meilleur espoir disponible, en faisant abstraction de ses besoins.

BESOIN : Edmonton sera peut-être tenté de sélectionner un joueur de ligne offensive pour s’assurer de compter sur un groupe solide pour des années à venir, mais le club n’a pas besoin de se limiter à cette position. Les Esks pourraient aussi se tourner vers un joueur comme Jordan Williams, par exemple, alors qu’ils ne comptent aucun secondeur national au sein de leur formation.

TIGER-CATS DE HAMILTON

Considérés comme l’une des équipes possédant la meilleure profondeur de joueurs nationaux, les Tiger-Cats parleront deux fois lors du premier tour de l’encan 2020, ce qui est presque injuste.

Ils comptent sur des joueurs de ligne offensive étoiles, et sur Ted Laurent et Tunde Adeleke en défense. Et Hamilton pourrait décider de n’utiliser que des demis offensifs canadiens en 2020, si ceux-ci peuvent demeurer en santé.

Il y a une raison qui explique la saison de 15-3 des Ticats l’an dernier. Ils possèdent un fantastique duo de quarts-arrière (Dane Evans et Jeremiah Masoli), mais leur contenu canadien est irréprochable : quand on parle d’une équipe en excellente position à l’approche du repêchage, on parle des Tiger-Cats de Hamilton.

À l’image des Eskimos, les Ticats n’ont échangé aucun de leurs choix en 2020, mais ils ont mis la main sur le choix de premier tour des Alouettes (le cinquième au total) lors de la fameuse transaction impliquant, notamment, Johnny Manziel.

BESOIN : Ted Laurent prend de l’âge, alors on peut voir Hamilton renforcer sa profondeur à la position de plaqueur défensif avec l’un de ses deux choix de premier tour. Les Ticats penseraient ainsi à leur besoin, mais, en toute honnêteté, ils n’ont pas besoin de le faire. Ils auront l’opportunité, jeudi, de choisir deux autres joueurs qui auront de quoi rendre jaloux les autres directeurs généraux de la Ligue.

ROUGE ET NOIR D’OTTAWA

La philosophie du directeur général Marcel Desjardins correspond exactement à ce que nous expliquions en amorce : conservez vos joueurs nationaux à tout prix et comptez sur les services d’un bon quart-arrière.

Et c’est ce qu’il accomplit, en ce moment, à Ottawa. En scrutant la formation du ROUGE et NOIR, on dénombre une tonne de joueurs canadiens, surtout au sein des lignes offensive et défensive. Avec l’ajout de Cleyon Laing cet hiver, le contenu canadien des Ottaviens est encore meilleur, eux qui comptent toujours sur les services d’Antoine Pruneau et de Brad Sinopoli.

Difficile de croire que le ROUGE et NOIR totalise neuf joueurs de ligne offensive canadiens. Nolan MacMillan, Alex Mateas, Evan Johnson et Jason Lauzon-Séguin ont prouvé pourquoi ils sont des joueurs partants.

Après avoir choisi un joueur de ligne offensive lors au premier tour des cinq derniers repêchages (Mateas, Lauzon-Séguin, Johnson, Mark Korte et Alex Fontana), Desjardins sera-t-il à nouveau tenté de choisir un espoir évoluant à cette position? Après tout, les investissements de son club ont semblé porter fruit lors des dernières années.

BESOIN : Le ROUGE et NOIR cherchera peut-être à mettre la main sur un receveur pour épauler Brad Sinopoli et pour ajouter de la profondeur à la position de receveur canadien, un rôle crucial dans la LCF. Sinopoli est aujourd’hui âgé de 32 ans, et il est temps de penser à l’avenir de cette position. En plus, il devrait y avoir plusieurs bons receveurs disponibles au sixième rang cette année.

ROUGHRIDERS DE LA SASKATCHEWAN

Les Roughriders possèdent plusieurs jeunes joueurs canadiens au sein d’une profondeur qui ne cesse de croître. Cameron Judge a connu une progression fulgurante au cours de sa troisième année chez les professionnels. Dakoda Shepley, un choix de premier tour en 2018, est assurément prêt pour occuper un poste de partant, aux côtés des vétérans Dan Clark et Brendon LaBatte, sur la ligne offensive.

L’an dernier, la Saskatchewan a fait le plein de receveurs canadiens en sélectionnant Justin McInnis et Brayden Lenius. Malheureusement, les blessures ont ralenti ces deux espoirs, mais les Riders devraient en obtenir plus du duo cette année.

Les hommes en vert sont aussi en excellente posture sur leur ligne défensive avec Makana Henry et Charbel Dabire. Puis on retrouve Mike Edem et Elie Bouka dans la tertiaire.

Les Riders ont-ils des faiblesses? Bien entendu…

BESOIN : La perte de Dariusz Bladek et de Philip Blake est un dur coup porté à l’une des meilleures lignes offensives de la Ligue l’an dernier. Les Riders ont utilisé leur choix de troisième tour, cette année, pour sélectionner le joueur de ligne offensive Jake Bennett lors du repêchage supplémentaire de l’an dernier. Mais comme LaBatte et Clark prennent de l’âge et sont plus susceptibles de se blesser, la Saskatchewan devrait miser sur la ligne offensive.

Après ce choix de premier tour, les Riders ne parleront pas avant le quatrième tour. Le directeur général Jeremy O’Day n’a donc pas le droit de se tromper avec son choix de premier tour. O’Day ne doit pas assurément choisir un joueur de ligne à l’attaque, surtout si les meilleurs ne sont plus disponibles, mais certains ont le sentiment qu’il en restera au moins un.

Le demi défensif Elie Bouka a signé un nouveau contrat avec les Roughriders cet hiver, et il espère avoir un impact considérable en Saskatchewan en 2020 (Johany Jutras/LCF.ca)

ALOUETTES DE MONTRÉAL

La transaction pour l’obtention des services de Johnny Manziel fera particulièrement mal aux Alouettes cette année, surtout qu’ils ont vu certains de leurs meilleurs joueurs canadiens (Bo Lokombo et Chris Ackie) quitter l’équipe cet hiver.

La bonne nouvelle, cependant, est que Montréal parlera aux 14e, 16e, 22e et 25e rangs. À titre comparatif, les Riders choisiront au septième rang, mais leur deuxième choix sera le 30e. Donc, les Als n’ont peut-être pas de choix de premier tour, mais ils pigeront quatre fois lors des trois premiers tours.

Et il y aura assurément de bons espoirs au milieu du deuxième tour. D’excellents joueurs deviendront disponibles si des équipes choisissent de repêcher uniquement en fonction de leurs besoins, ou s’ils veulent s’assurer des services d’un athlète en particulier qui, selon elles, ne sera plus disponible au troisième tour.

On compte plusieurs exemples de bons joueurs ayant été sélectionnés entre les choix 15 à 30. On verra si l’expérience de Danny Maciocia au sein de U SPORTS au cours des dernières années aura des retombées positives : ses relations lui permettront peut-être de mettre la main sur un diamant brut qui pourra aider à poursuivre la relancer des Als.

Les Montréalais possèdent un décent groupe de jeunes joueurs de ligne offensive, ils comptent sur les services du secondeur étoile Henoc Muamba, et ils espèrent que Taylor Loffler pourra renouer avec sa forme du passé à la suite d’une importante blessure au genou.

Ils possèdent aussi, d’un bout à l’autre de la formation, un extrêmement jeune groupe de joueurs canadiens n’ayant pas encore atteint leur plein potentiel et dont les membres, avec le départ de certains joueurs, obtiendront des rôles plus importants.

BESOIN : Les Alouettes voudront peut-être se tourner vers des joueurs défensifs, en raison des départs de cet hiver. Il pourrait aussi y avoir quelques receveurs intéressants disponibles si, comme c’est généralement le cas, les joueurs de lignes offensive et défensive partent les premiers lors du repêchage.

BLUE BOMBERS DE WINNIPEG

Les champions en titre de la Coupe Grey ne comptent aucun choix avant la fin du deuxième tour, mais ils ont échangé leur choix de premier tour afin de mettre la main sur Zach Collaros. Cette transaction leur a permis de compter sur les services du quart-arrière qui les a menés à une conquête de la Coupe Grey; difficile ainsi de critiquer le fait qu’ils ne parleront pas avant le 18e rang.

Avec une bonne ligne offensive, Andrew Harris et de bons demis offensifs substituts, et un bon groupe de receveurs canadiens, les Bombers peuvent se permettre de patienter avant d’effectuer leur première sélection.

Et quand viendra le temps de prendre la parole, il ne fait aucun doute qu’ils mettront la main sur un espoir qui les comblera de bonheur. Winnipeg ne parlera pas au troisième tour – encore une fois en raison de la transaction pour Zach Collaros –, mais, encore une fois, les Bombers sont champions en titre de la Coupe Grey. Les partisans du club devraient se consoler de voir leurs favoris ne repêcher qu’une seule fois lors des 36 premières sélections en repensant à leur premier titre de la Coupe Grey en 29 ans.

BESOINS : Les Bombers tenteront peut-être de réaliser un vol en choisissant un joueur défensif, mais il est difficile de les voir choisir un espoir qui aura un impact dès cette année.

D’après un article de Jamie Nye publié sur CFL.ca.